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THRASH METAL  |  STUDIO

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MEGADETH - Peace Sells... But Who's Buying? (1986)
Par POWERSYLV le 7 Juin 2006          Consultée 38060 fois

Il semble que 1986 fut l’année bénie pour le Thrash Metal, américain en particulier. Outre-Atlantique, c’est l’année de 3 bombes entrées depuis dans la légende : le rapide et ténébreux "Reign In Blood" de SLAYER qui reste LE Maître-étalon du genre en terme de brutalité et de rapidité d’exécution, le rutilant et superbe "Master Of Puppets" (METALLICA) qu’on ne présente plus par sa rage, sa virtuosité et ses hymnes, et ce "Peace Sells… But Who’s Buying" qui inaugure le véritable début de la saga MEGADETH. Décousu et desservi par un son épouvantable, muni de compositions encore un peu brouillonnes mais d’une rage phénoménale, "Killing Is My Business…" avait néanmoins laissé entrevoir le potentiel de Mustaine et de son équipe en termes de technicité et de compositions : breaks, riffs ultra-rapides, soli entre mélodique et déjanté et rythmiques d’allumés notoires. Si seulement on avait pu deviner que les défauts du premier opus allaient être gommés en un an et que "Peace Sells…" inaugurerait l’accession (méritée) de Mustaine au le panthéon du Thrash international.

Première chose : "Peace Sells…" possède une classe que son prédécesseur ne pouvait mettre en valeur. 2 paramètres essentiels à cette classe : le son, et une plus grande maturité et finesse dans les compositions – attention, ça reste du Thrash ! La production signée Dave Mustaine et Randy Burns donne un aspect largement plus clinquant à l’album. C’est bien simple, encore aujourd’hui, je trouve pour ma part que le son tient vraiment bien la route. Les compositions ? MEGADETH voulait concurrencer METALLICA, or le groupe de Dave Mustaine se veut à mon sens plus « technique » que son alter ego (qui compense peut-être davantage au niveau feeling quand même). Nous sommes à une période où la rapidité d’exécution prime. Aussi, même si le groupe continue à ne pas se ménager dans l’agressivité et la vélocité, il fait preuve sur ce deuxième album de plus de subtilité dans les breaks, les arrangements et même les mélodies. Il se démarque ainsi de ses ennemis d’hier (euh, d’hier) et même Lars Ulrich avouera que "Peace Sells…" fut l’album qu’il a préféré en cette année 1986.

Le démarrage en trombe sur "Wake Up Dead" est tout bonnement hallucinant de surprise et de maîtrise. Ce titre encore interprété de nos jours par Mustaine et sa bande possède une partie rapide, un gros passage bourrin où Gar Samuelson cogne comme si sa vie en dépendait… jusqu’à ce qu’un break donne lieu à une partie syncopée où les guitares virtuoses laissent cours à leurs délires. Terrible. "The Conjuring" démarre dans un rythme inquiétant, avant qu’un "Obey!" ne lance la meute assoiffée de sang (et ne termine le titre après un roulement de toms terrible). Les nombreuses parties de guitares virevoltantes – ces soli ! - démontrent la maîtrise de Mustaine et Poland avant qu’un matraquage en règle ne nous emmène vers la fin du titre. Vient ensuite l’ultra-connu "Peace Sells..." et à son écoute, les plus anciens se souviendront du clip et de ce passage où un jeune ado est en conflit avec son père. L’ultime objet du désir : une télécommande qui oriente un téléviseur d’où émanent des images de guerre et de désolation. MEGADETH canalise effectivement son énergie vers les gouvernants, les sectes et religions, préoccupations d’un Mustaine qui quelques années plus tard tentera d’ailleurs un engagement politique. La pochette illustre bien ce monde en état de décomposition avec un Vic Rattlehead posant devant le siège des Nations Unies complètement ravagé.

4ème titre et non des moindres, "Devils Island" s’ouvre sur une inquiétante orgie sonore qui s’arrête net sur un gratouillement de basse de Junior. Puis la machine se lance sur une rythmique implacable et un riff ultra carré, avec un Mustaine bien vindicatif. "Good Mourning / Black Friday" est plutôt terrible dans son genre : un démarrage intimiste et très mélodique, une trame mystérieuse ... avant qu’une explosion de Metal, batterie, guitares et basse ne copulent en un thème grandiose qui nous crible de partout. Le thème est repris cette fois en électrique ... Un sentiment de malaise avec la voix de Mustaine qui en rajoute puis un cri : la machine s’emballe alors pour un bon moment sur ce titre à la fois violent, inventif. La cadence s’accélère sensiblement sur la deuxième partie du titre, à vrai dire ça mitraille à bout portant tout en restant assez technique. Terrible ce titre. Même principe pour "Bad Omen" ; une intro mystérieuse, puis un premier passage syncopé ou Mustaine s’époumone, une montée en puissance et en rythmique avant un break surprise ... Et qu’est-ce qui nous attend derrière : une rythmique typiquement Thrash avec des guitares assassines véritablement jouissives ! "I Ain’t Supertitious" surprend par son côté Rock'N'Roll complètement en décalage avec le reste de l’album... Enfin la première partie car ensuite, ça se barre en couille (quand je dis ça, ce n’est pas péjoratif) pour un fin orgiaque. Reste le dernier titre "My Last Words", une très belle épitaphe bien dynamique.

"Peace Sells…" est un monument de Thrash technique et nous montre un MEGADETH “première époque” maître de son art. Le rouquin Dave Mustaine pourra alors se targuer à l’époque de jouer dans la même cour que son précédent groupe. Excitant !

PS : pour information, la réédition de "Peace Sells..." de 2004 propose non seulement les titres « nettoyés » par les grands soins de Mustaine, mais en plus 4 titres de l’album repris avec des mix du producteur Randy Burns qui a mon sens n’apportent pas grand chose à l’affaire : "Wake Up Dead", "The Conjuring", "Peace Sells" et "Good Mourning / Black Friday".

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   (6 chroniques)



- Dave Mustaine (chant, guitare)
- Chris Poland (guitare)
- Dave Ellefson (basse)
- Gar Samuelson (batterie)


1. Wake Up Dead
2. The Conjuring
3. Peace Sells
4. Devil's Island
5. Good Mourning/black Friday
6. Bad Omen
7. I Ain't Superstitious
8. My Last Words



             



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