Après trois années d’absence, ALICE COOPER est de retour ! Ses cheveux ont repoussé, son alcoolisme n’est plus qu’un souvenir. Vincent Furnier est en forme et il nous le fait entendre ! Nous entrons dans une période où il va devenir une espèce de girouette, à toujours se tourner vers des les genres qui fonctionnent, quitte à se prostituer par moments (on va pointer du doigt "Trash" tout de suite même si, à l’écoute de ce "Constrictor", on trouve déjà des refrains bien acidulés).

Nouvelle maison de disque, nouveaux producteurs (Beau Hill – RATT, Gary MOORE – et Michael Wagener – BONFIRE, DOKKEN) et nouveaux musiciens dont Kip Winger à la basse et surtout le bodybuildé Kane Roberts à la guitare. Et le ‘Coop fait table rase du passé. Il ne fait pas un retour aux sources, mais les errements New Wave sont ici mis au placard. On est sur une formule basique, avec des riffs agressifs et une voix qui a retrouvé une jeunesse. Elle est plus rauque, plus agressive et ça fait du bien après les précédant opus qui étaient tout de même plus policés.

Les couplets sont démoniaques à souhait. Le ‘Coop a retrouvé le feu sacré. Sur des guitares agressives, Vincent Furnier reprend possession de son alter ego. La voix touche à nouveau le macabre, la gouaille du chanteur est belle et bien de retour et ça fait plaisir. Aussi, le contraste avec les refrains est assez étrange. Ces derniers sont bien souvent des chœurs, gentiment acidulés, très Hard FM dans l’esprit.

Pourtant, c’est loin d’être rédhibitoire. Il y a quelque chose qui fonctionne relativement bien sur ce disque. "Teenage Frankenstein", ou "The World Needs Gut"s sont de bons petits brûlots, "Thrill My Gorilla" ou "Life And Death Of The Party" font le boulot. "He’s Back" est quant à elle différente (ouais, enfin, dit comme ça, ça prend un sous-entendu très moche), elle tranche complètement du reste avec ses claviers omniprésents. Si on ne remet pas le morceau dans son contexte, il semble hors jeu. Incompréhensible. Il s’agit en fait d’une BO pour le film "Vendredi 13 6" (rien à voir avec le vendredi du 49 3), qui développe donc une ambiance qui lui est propre, gentiment horrifique (en même temps, "Vendredi 13", c’est pas du Carpenter – clin d’œil appuyé). Ce n’est pas désagréable du tout, au final et placé à la fin, cela permet de terminer l’album sur une note plus fraîche.

"Constrictor" est un disque qui fait plaisir, mais il ne faut pas encore y chercher du génie. Le prochain opus, "Raise You Fist And Yell" sera bien plus aboutit dans l’idée. Il ne faut pas le négliger pour autant, il marque une résurrection musicale quasi inespérée pour un artiste qui aura marqué les années 70 de sa classe.