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HARD ROCK  |  LIVE

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- Style : Slade, Sweet, Hällas, Reuben Archer, Red Zone Rider, Horisont, Glyder
- Membre : The Damned, Vicious Rumors, Michael Schenker, Dokken, Scorpions, Wishbone Ash
- Style + Membre : Gary Moore, Uriah Heep, Wild Horses, Mogg's Motel

UFO - Headstone: Live At Hammersmith 1983 (2009)
Par DARK BEAGLE le 7 Mai 2022          Consultée 1746 fois

Le constat d’échec de UFO en 1983 est effroyable. Pete Way a claqué la porte à la suite de la tournée de support pour "Mechanix" et le groupe a perdu un pilier. Le bassiste charismatique, modèle d’un certain Steve Harris, apportait un équilibre à l’ensemble, il formait un duo rythmique implacable avec Andy Parker. Un mois après la sortie de "Making Contact", il était dans les cordes que le groupe allait splitter. Paul Chapman était usé par le mode de vie de la formation, Neil Carter était montré du doigt pour ses idées qui ne correspondaient pas toujours à ce que devait être UFO dans l’esprit des fans (ce fameux saxophone qui avait provoqué l’ire de Pete Way) et le caractère de Phil Mogg devenait de plus en plus détestable. Lui qu’il ne faut pas chatouiller en temps normal avait passé un nouveau cap.

À l’origine, "Headstone" était un EP servant de best-of, piochant dans des projets annexes et proposant cinq morceaux live qui forment le début de la version 2009. Et c’est celle-ci qui nous intéresse. Vous vous souvenez de "Strangers In The Night" ? C’était le témoignage des années Schenker avant que le blond guitariste ne quitte la formation pour un paquet d’années. Le line-up était alors énorme, avec Paul Raymond assurant aussi bien la guitare rythmique que les claviers et certains albums valaient leur pesant de cacahuètes. Cependant, UFO a certainement raté le coche parce que s’il était une véritable machine de guerre sur scène (sérieux, écoutez ce Live magistral de 1979 ! Une baffe !), le groupe ne s’est toujours contenté de ne sortir que de grands albums quand d’autres, à côté, ne se gênaient pas pour en sortir de très grands.

Si "Lights Out" et "Obsession" contenaient leur lot de classiques, ils n’étaient pas parfaits, comme si les musiciens avaient peur de monter sur la dernière marche et conquérir un trône qui pourtant leur tendait les bras. La scène restait en revanche leur terrain de jeu. Et quand Paul Tonka Chapman a pris le relais, les choses n’avaient pas vraiment changé. Les escapades studio restaient honorables, voire très recommandables ("The Wild, The Willing And The Innocent", album un peu méconnu mais qui voit UFO flirter avec le Heavy Metal), mais les concerts étaient toujours de grands moments, même si les salles étaient plus petites. Chapman n’a pas le même jeu que Schenker, il est plus brut, moins fluide. L’entendre jouer le solo final de "Love To Love" peut faire grincer des dents, mais il a sa patte, son style et il a fait le taf quand on le lui demandait, à l’exception faite de "Making Contact", pour lequel il avait lâché prise.

Pourtant, "Headstone" lui rend un bel hommage. À l’exception de "Electric Phase", vous ne trouverez ici aucun titre datant d’avant l’ère Tonka. Grosso modo, UFO a pris la décision à la fois élégante vis-à-vis de son guitariste de l’époque et terriblement risquée puisque tous les grands classiques sont ici manquants. Et ces absences, le groupe les compense par l’engagement qu’il y met, une présence sur scène qui tourne à l’intensité. C’est simple, la formation anglaise envoie du bois. Je mentionnais plus haut une approche Heavy Metal, elle reste assez présente sur cet enregistrement live. On pourrait objecter que les pierres tombales sur la jaquette sont d’un goût discutable et ne représentent pas franchement la musique de UFO (en même temps, certaines pochettes signées Hipgnosis tiraient plus vers le Rock Progressif dans l’esprit que dans le Hard Rock pur), mais l’important est le contenu et c’est là que le groupe va faire la différence.

D’entrée de jeu, les musiciens envoient du lourd avec un "We Belong The Night" qui montre un Phil Mogg très en voix. Il a encore la classe à cette époque le mec, malgré tout ce qu’il s’envoyait en alcool. Bon, il le paye un peu maintenant quand même, mais ça c’est une autre histoire. Il a déjà un certain charisme, il est le pivot central de UFO, ça tourne autour de lui et les autres bétonnent alors. La section rythmique est en feu, la guitare de Tonka n’est pas des plus fines, mais elle balance les riffs et les soli sans coup férir, bien accompagné par Neil Carter à la guitare et/ou aux claviers. Tiens, arrêtons-nous sur ce dernier. Il a eu la lourde charge de succéder à Paul Raymond et franchement, le futur Gary MOORE a su apporter et imposer sa patte, son style qui, bien que différent que celui de son prédécesseur, ne manque pas d’emphase et d’idées. S’il n’avait pas imposé le saxo au sein du groupe et ainsi semé la discorde, il aurait été parfait dans son rôle.

Ça communique assez peu avec le public, mais il y a une bonne raison à cela. Bien qu’enregistré à l’Hammersmith, les morceaux sont rafistolés entre eux et les blancs sont très perceptibles. Pas mal de choses ont été supprimés et cela casse la dynamique de l’ensemble, même si la plupart du temps les meubles sont sauvés. À peu près. C’est toujours assez frustrant quand on écoute un Live et qu’il y a ces coupures, ces blancs qui estompent petit à petit l’idée que l’on écoute un album enregistré en public. Heureusement, la qualité des morceaux présents fait le reste. Si "Making Contact" est un peu boudé (seul "Blinded By A Lie" est sauvé. Mais vu sa qualité, cela aurait été criminel de s’en passer), le groupe puise intelligemment dans ses disques en compagnie de Chapman. Le final réservé à "No Place To Run" avec le title-track et le "Mystery Train" d’Elvis est d’ailleurs à se damner. Mais se bouffer un "Long Gone" (sec comme un coup de trique) ou le bouillonnant "Let It Rain", ça se savoure, parce que c’est rare. En effet, si vous voulez des titres de l’ère Chapman en live, "Headstone" est incontournable.

Alors oui, il y a ces foutus blancs qui sont trop présents pour être oubliés. Il manque des classiques à la pelle et ce n’est pas forcément facile de se passer d’un "Love To Love", d’un "Lights Out" ou d’un "Only You Can Rock Me" quand on imagine UFO sur scène, mais je le répète, ce Live est une belle preuve de respect pour ce que Paul Chapman aura apporté au groupe et se centrer exclusivement (ou presque) sur ses quatre malheureuses années passées au sein de l’institution britannique est d’autant plus courageux quand on sait que la plupart des fans demandent les classiques. Là, ils auront toujours "Strangers In The Night" pour se rattraper, "Headstone" n’en est pas moi un superbe complément. Oui, superbe. Parce que même moribond en studio, la scène restait le terrain de jeu favori de UFO et cet album le confirme encore une fois.

P.S : les pierres tombales de la pochette rappellent amèrement que Paul Chapman nous a quitté en 2020. Mais deux absents ici mais qui seront à jamais liés à UFO l'ont précédé ou suivi de près : Paul Raymond en 2019 et Pete Way un peu plus tard en 2020. Un pan du Rock s'est effondré avec leur disparition. RIP.

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   DARK BEAGLE

 
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- Phil Mogg (chant)
- Paul Tonka Chapman (guitare)
- Neil Carter (guitare, claviers, saxophone)
- Paul Gray (basse)
- Andy Parker (batterie)


1. We Belong The Night
2. Let It Rain
3. Couldn't Get It Right
4. Electric Phase
5. Doing It All For You
6. Long Gone
7. Chains Chains
8. Lonely Heart
9. Blinded By A Lie
10. No Place To Run
11. Mystery Train



             



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