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NOFX - I Heard They Suck Live (1995)
Par CANARD WC le 9 Avril 2012          Consultée 3382 fois

Actuellement, avant de monter sur scène, Fat MIKE prend 3 vodkas et 3 amphet’. Il explique que c’est « pile poil » son bon dosage pour pouvoir assurer tout en étant juste un peu « défoncé ». Ce genre de détail démontre combien NOFX sait « gérer » son truc, à quel point le groupe est réglé comme du papier à musique. NOFX sait parfaitement quoi faire, quel titre doit s’enchaîner après quel autre. Ils ont également suffisamment d’expérience pour varier leur petit « tour de main » selon qu’il s’agisse d’une tournée promotionnelle ou d’un festival.

A ce titre, leur "They’v actually gotten worse live" est le témoin de cette maîtrise parfaite des choses, de cet équilibre « impeccable » entre proximité et professionnalisme. On se marre avec eux, mais ils font quand même leur job.

Récemment, un lecteur m’a envoyé un petit mot à propos de leur passage à Royan (en 2011) que je me permets de vous copier / coller :

« Je suppose que CANARD WC sera heureux d'apprendre, si il n'était pas tout simplement sur place, que NOFX nous a gratifié d'un très bon show samedi dernier.

Pour leur unique date en France cet été, la bande à Fat Mike était dans une belle forme. Comme toujours, il est évident que l'alcool (entre autres substances) n'était pas étranger à cette motivation. C'est d'ailleurs une part du charme de ces joyeux lurons, au même titre que les diverses approximations. Ces dernières, en mesure de ruiner le spectacle millimétré d'un METALLICA ou d'un RAMMSTEIN, ne font que renforcer la spontanéité et l'aspect vivant d'un concert de NOFX.

Longue discussion introductive, le groupe entame enfin son set par "Dinosaurs Will Die", et là c'est le drame, la voie de Fat Mike le trahit et le voilà qui émet un son étrange proche du cri du poulet qu'on égorge. Oui, la chanson est foutue, oui c'était la première. Mais quel plaisir de voir le bonhomme prendre le tout avec son humour habituel et finir le titre plié en deux, communiquant sa bonne humeur à tous les gens présents. Rien n'est faux dans ce set, pas de chichis ni de feux d'artifices bien agencés, juste la désormais célèbre bannière de 1m sur 40cm qui "surplombe" les musiciens, Mike et El Hefe qui échangent des absurdités et provoquent l'hilarité générale entre chaque morceaux. Le seul qui s'en plaindra sera probablement le pauvre Peter Doherty, jouant quelques minutes plus tôt. Cible facile, il n'est guère épargné, mais cela reste bon enfant. Introduction de "Seeing Double At The Triple Rock": "Regardez mon guitariste, il est mexicain, et voyez ce qu'il va faire. Je ne crois pas que Pete Doherty puisse le faire" etc.

Une setlist sans grande surprise ni rareté, comparé au concert de La Rochelle en avril, mais on est en festival c'est compréhensible. Nous n'aurons pas droit non plus aux sept chansons en cinq minutes (ou 6 en 4 minutes). Il faut bien quelques regrets et je chipote. Cependant, l'ensemble s'imbrique parfaitement, "The Moron Brothers" est tout de même très appréciable, d'autant plus que Mike l'introduit en nous proposant de choisir entre "Leaving Jesusland" et "Creepin Out Sara" pour finir par conclure "Or We Can Play The Moron Bros". "Reeko", qui voit Mike et Melvin échanger leurs instruments est un moment fort sympathique bien que cet échange donne lieu à quelques-unes des approximations auxquelles je fais allusion plus haut. Qu'importe, le bon esprit domine. Et le leader l'a annoncé plus tôt "I'm too drunk to play" (exagération car il est très en voix, exception faite de son premier dérapage, et interprète très sereinement ses lignes de basse).

Le tout se termine dans la joie et la bonne humeur, "Zveryone's A Little Bit Racist" (d'Avenue Q) diffusée dans les enceintes et le groupe qui ne quitte pas la scène et nous gratifie d'une chorégraphie (improvisée donc ridicule) accompagné de quelques roadies qui passaient par là.

NOFX fidèle à lui-même soit : drôle, talentueux, original, toujours aussi à l'aise sur les planches et sincère. Il faut assister à un de leurs concerts pour en saisir toute la beauté, ce que j'encourage tout le monde à faire.
»


Voilà, NOFX assure, c’est la classe.

Mais avant d’en arriver là, il y a eu les concerts ratés, les soirs où Fat MIKE était trop démoli, les tournées trop longues aussi. Le groupe a longtemps cherché ce que seuls l’expérience et le temps peuvent permettre de toucher.

Vu ma propension à vous vendre la moindre crotte de nez du groupe, je me devais dans un souci d’honnêteté intellectuelle d’évoquer auprès de vous ce premier live officiel de NOFX qui sent un peu le pâté, d’aucuns diront qu’il renifle les imperfections de la première époque du groupe (soit pré 1994).

"I Heard" n’est pas mauvais, juste moyen. Il pêche essentiellement au niveau de la tracklist, ce qui sous entend qu’il pourrait plaire à tout un tas d’autres fans du groupe, ceux qui étaient fans de NOFX avant leur ascension fulgurante du milieu des années 90. Du coup, on a tout un panachage en-veux-tu-en-voilà-du-boudin avec des titres de "Animal", beaucoup de "Ribbed" et pas tant que ça de "White Trash" ou de "Punk In Drublic". L’ensemble est déséquilibré, oscille entre le « ça déchire » et le « ça fait mal aux oreilles ». Si le passage à la moulinette au Live de certains vieux morceaux leur permet de ressortir grandi de l’expérience, l’inverse est aussi vrai : il est impossible de se figurer par exemple le talent qu’il faut pour pondre un titre comme "Bob" vu l’interprétation « par-dessus la jambe » que ce Live nous laisse entendre.

Bref, un live très moyen. Préférez "They Have" qui le défonce sur tous les plans. Il fallait que ce soit dit. Alors je le dis. Non mais.

Note : 2/5.

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   CANARD WC

 
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- Fat Mike (chant, basse)
- Erik Sandin (batterie)
- Eric Melvin (guitare)
- El Hefe (guitare, trompette)


1. Intro
2. Linoleum
3. You're Bleeding
4. Moron Brothers
5. Punk Guy
6. Bob
7. Life O' Reily
8. You Drink, You Drive, You Spill
9. Nothing But A Nightmare (sorta)
10. East Bay
11. Soul Doubt
12. Kill All The White Man
13. Beer Bong
14. Six Pack Girls
15. Together On The Sand
16. Nowhere
17. The Brews
18. Buggley Eyes
19. Outro



             



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