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NOFX - War On Errorism (2003)
Par CANARD WC le 22 Novembre 2009          Consultée 4444 fois

Dans la catégorie « homme politique contemporain », George W. Bush doit pas être loin du pire du pire. Même Sarko – notre honte nationale et accessoirement le pire président de la 5ème république, à côté de Bush, c’est du génie pur. Même BERLUSCONI est « pas pire » (au moins il est drôle, le Sylvio). Quand je pense à notre souffrance personnelle que nous – Français - éprouvons en voyant Sarko représenter comme chef de l’état la France, j’imagine ce que ça a dû être en son temps pour les Américains « sensés » quand c’était « deux-beule-iou » qui officiait. Ceci dit, on a le gouvernement qu’on mérite, non ? Alors je me pose la question : ils ont fait quoi les Américains pour mériter Bush ? De deux choses l’une : soit ils sont très cons (ce qui explique d’ailleurs pourquoi ils l’ont réélu), soit il y a eu une couille « logistique » au moment du comptage des votes ou un truc comme ça.

Ce qui est rassurant dans cette affaire, c’est de savoir justement que TOUS les américains ne sont pas tous cons comme des fers à souder. Certains pensent comme nous, usent de la même ironie, ont suffisamment d’humour pour rire de cela sans se tirer une balle tout de suite après. Certains disent « non » : ils sont une force en marche, une révolte qui gronde. De la colère, du courage et de l’intelligence qui se croisent en même temps et au même endroit. "War On Errorism" pourrait être un de ces étendards du « politiquement incorrect au pays de l’Oncle SAM ». Un album pour contester, se positionner et accabler. Sans se départir de son talent et de son envie de tout bousiller.

Premier album « 100% indépendant » (sous la houlette exclusive du label de Fat MIKE), "War On Errorism" est à ce titre doublement épatant. Epatant pour ce « ton » qui tient en deux mots : justesse et vitriol, loin de la haine aveugle et des textes à deux neurones. Epatant aussi de par le rendu global : vif et incisif, léger et (im)pertinent. NOFX brille dans un registre difficile, dans un équilibre précaire où l’on parle de choses difficiles en amusant la galerie.

Et comme les meilleures intentions ne suffisent pas, le contenu s’avère à la hauteur de nos espérances, ce qui propulse l’album un peu plus haut dans l’estime qu’on pourrait avoir pour le groupe en pareille occasion. Car, oui, il faut un certain courage pour balancer un album de cette trempe. Si Bush nous semble – à nous Européens – une cible évidente, elle n’en demeure pas moins ardue dans un pays où la liberté d’expression ne pardonne pas et où le premier degré règne en maître. Lancé dans cet exercice militant, NOFX envoie tout valser – les vannes et les riffs – avec brio. Tour à tour accrocheur ("Separation"), taquin ("Franco"), furax ("Decom-poseur") ou même festif ("Anarchy Camp"), le groupe ne vous laissera pas le choix : il force votre sympathie et vous fait tourner la tête le temps d’une valse ska ("Anarchy Camp") pour mieux vous secouer les puces la minute suivante au rythme d’un Hardcore burné ("American Errorist"). Aucun titre faible, du riff à tous les étages, de la mélodie, du sens de la composition et toujours ce tempo irrésistible. NOFX nous ressert sa soupe et assure avec la désinvolture que le sujet de l’album implique.

Cerise sur le Cheesecake (where’s my slice), il y a cette émotion, cette mélancolie brillamment dissimulée qui transforme certains titres en de véritables petits bijoux cailloux genoux. Comme cette conclusion douce-amère sur "The Idiots Are Taking Over", toute cette désillusion qu’on pressent pendant que Fat MIKE explose en douceur. Toute l’ambigüité de l’album en un couplet : entre tristesse et colère. Presqu’un déchirement. Il y a aussi cette petite mélodie de fond au xylophone sur "Mattersville", le genre de petite « touche » qui vous brise le cœur en deux temps trois mouvements. Malgré le registre énergique et la parure Hardcore. Que dire encore du riff mélodique de "Medio-core" à faire fondre direct le cœur d’un kamikaze taliban ? Entre cette sensibilité exacerbée (écoutez le coup de trompette déchirant sur "13 Stitches" !) et la rudesse de ce Punk, NOFX fait le grand écart et resplendit. Le groupe se trouve là où vous ne vous y attendez pas, à l’image de cette conclusion gorgée d’émotion ("Whoops, I OD’d") : juste un joli petit arpège et Fat MIKE qui injecte assez de sensibilité pour décrocher une larme au premier fan de SLAYER venu.

Décidément, NOFX est un groupe incroyable.

Quoi ? Vous êtes encore là à attendre une conclusion ?

Note : 4/5

Morceau préféré tout simplement : "Idiots Are Taking Over"
C’est tout simplement beau comme un camion : "Mattersville", "Medio-core", "13 Stitches", "Whooops"
Ça tue tout simplement : "The Separation", "Franco Un-American", "We Got Two Jealous Agains"

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   CANARD WC

 
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- Fat Mike (chant, basse)
- Erik Sandin (batterie)
- Eric Melvin (guitare)
- El Hefe (guitare, trompette)


1. The Separation Of Church And Skate
2. The Irrationality Of Rationality
3. Franco Un-american
4. Idiots Are Taking Over
5. She’s Nubs
6. Mattersville
7. Decom-posuer
8. Medio-core
9. Anarchy Camp
10. American Errorist (i Hate Hate Haters)
11. We Got Two Jealous Agains
12. 13 Stitches
13. Re-gaining Unconciousness
14. Whoops, I Od’d



             



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