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NOFX - Heavy Petting Zoo (1996)
Par CANARD WC le 25 Octobre 2009          Consultée 4958 fois

Paraît que les poches au niveau du genou des treillis ont été inventées par les militos pour caler les pattes arrières d’une chèvre. Oui, pour l’enculer plus facilement. Faut quand même être sacrément motivé pour sodomiser une petite biquette. Rien que pour se concentrer avec les bêlements en arrière fond, ça doit pas être évident (Bééééééééééééééé bééééééééééééééé). A choisir, je préfère encore me branler peinard en pleine nature que d’attraper une pauvre petite bête qu’a rien demandé à personne, ou mieux je me façonne un vagin dans un tronc d’arbre comme le Robinson de TOURNIER dans « Vendredi ou les limbes du pacifique ». Puis bon, techniquement, je me pose la question de la taille de l’anus d’une chèvre et sa compatibilité avec une bite humaine, mais c’est un débat qui dépasse assez largement le cadre de cette chronique très mal partie. En tout cas, l’ami Fat MIKE – treillis ou pas – lui, il y va (superbe enchaînement). En jeans, même. Ça chauffe du mouton du bout des doigts. Rien à foutre, le gars. On va pas se laisser démonter par un peu de sang et un peu de puanteur (1).

On rigole, on rigole (On est une bande de jeunes, on s’éclate), mais pourtant y'a pas de quoi se marrer. "Heavy Petting Zoo" est THE album décevant de NOFX. Après une discographie ascendante, après avoir frôlé l’état de grâce ("White Trash / Punk in Drublic"), ce sixième album désillusionne, calme les ardeurs et interloque. Quelque part, il était écrit que le groupe finirait par débander, on le savait inconsciemment mais on voulait pas y croire. "Heavy Petting Zoo" est cet aveu de faiblesse, la petit panne « technique » au pied du mur. Ce mur du succès soudain, celui des premières pressions et des obligations professionnelles. Bah oui, parce qu’entre-temps le joyeux petit groupe de punks sous speed est devenu un solide quatuor de millionnaires. De quoi avoir la tête qui tourne et les repères qui s’envolent. Le groupe qui vilipendait le matérialisme sur "Punk in Drublic" (souvenez-vous "Linoleum") a vendu des palettes entières de CDs à tout un tas de jeunes qui se sont emballés à la même époque pour OFFSPRING ou PENNYWISE. NOFX en plein cœur de la mode, tire commercialement son épingle du jeu. Sans l’avoir voulu, sans y avoir cru. NOFX, le groupe de la dérision et du cynisme délirant, se retrouve à titiller les charts, adulé par un public qu’il n’a pas choisi. Quelle ironie.

Donc "Heavy Petting Zoo" est l’album d’un groupe désorienté par le succès, ayant perdu son recul, artistiquement épuisé, manquant d’air, condamné à expérimenter à l’aveuglette. NOFX compose, mais sans l’inspiration. Tandis que certains titres nous laissent entrapercevoir un groupe méconnaissable ("What Matter With The Kids"), d’autres annoncent le meilleur pour mieux retomber comme un soufflé raté ("Hot Dog In Hall Way"). Quand ça manque tout simplement d’un peu de verve et d’énergie ("Love Story, Black & White"). On croit rêver. NOFX, le groupe qui enculait tout dans tous les sens à 200 km/heure, semble caler. Album écrit à la va-vite, manque notoire d’inspiration, perte de sens ou d’envie, pilotage automatique… Peu importe les raisons, "Heavy Petting Zoo" fait tache (2).

Même si l’album demeure fondamentalement décevant, "Heavy Petting Zoo" réserve malgré tout quelques bons moments (en tête de gondole, citons : "Philty Phil", "Bleeding The Disease", "Releases Hostages", "Love Story" et "August 8th"). Mieux, il résiste bien aux multiples écoutes et reste globalement sympathique à l’usage. Malgré tout (eh oui - même s'il est objectivement moins bon que les autres - j'adore cet album !). Parce que du NOFX même pas inspiré arrive quand même à rebondir un minimum sur une petite mélodie, un riff qui tue, à drainer toujours cette espèce de bonne humeur à réveiller un cimetière.

Reste que pour la première fois, NOFX n’apparaît plus comme cette machine à tuer, cette usine à riffs sous amphet’. En un coup d’album, on peut visualiser les écueils du groupe et ce que pourrait donner du mauvais NOFX dans les prochaines années. Et ça fait peur. Véritable exposé des travers du groupe en forme de douche froide, "Heavy Petting Zoo" n’est pourtant pas – dans le fond - si mauvais. Mais à côté du génie pur, le moyen fait terriblement tache. Sans doute, le plus cruel des enseignements de cet album.


Note : 2,5/5


Morceaux préférés : "Philty Phil", "Bleeding The Disease", "Releases Hostages", "Love Story" et "August 8th"


(1) Cette introduction vous a été offerte par les bières DELIRIUM TREMENS.
(2) Quelques années plus tard, une deuxième éclaboussure sera projetée sur la disco de NOFX avec "Pump Up The Valuum".

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   CANARD WC

 
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- Fat Mike (chant, basse)
- Erik Sandin (batterie)
- Eric Melvin (guitare)
- El Hefe (guitare, trompette)


1. Hobophobic (scared Of Bums)
2. Philthy Phil Philanthropist
3. Freedom Lika Shopping Cart (sic)
4. Bleeding Heart Disease
5. Hot Dog In A Hallway
6. Release The Hostages
7. Liza
8. What's The Matter With Kids Today?
9. Love Story
10. The Black And White
11. Whatever Didi Wants
12. August 8th
13. Drop The World



             



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