J’ai envie de dire en introduction que cette nouvelle compile de NOFX qui n’est pas géniale reste quand même plus intéressante que le dernier METALLICA et MAIDEN réunis.

Vous allez me dire : « Oui mais ça n’a rien à voir, Canard, t’as grillé ton dernier fusible ou quoi ? ».
Ce à quoi je répondrais : « oui je sais, c’est juste pour vous faire chier que je dis ça ».

Parce que bon, je me dis, j’ai utilisé l’humour, la chronique classique, le papier à « angle » pour vous vendre du NOFX. C’est mon 19ième papier sur le groupe, vous n’avez toujours pas écouté un album de ce groupe et je commence à fatiguer. Donc il me reste plus que la provocation, la grosse, celle qui tâche tel un Côtes-du-rhône grossier et que j’arbore en gras ici même :

NOFX encule MAIDEN, perfore METALLICA, saigne SLAYER, pisse sur MOTÖRHEAD.

Maintenant que j’ai votre attention, je vais aller boire un verre d’eau fraîche et je reviens.

…

Donc "The Longest EP" n’est pas génial. Juste une compile un peu opportuniste regroupant plusieurs EPs – dont le fameux "Longest Line" (1992) qui est sans doute l’un des meilleurs EP de NOFX. C’est pour ça que la chose s’appelle "Longest EP" en référence justement au "Longest Line", que vous ne connaissez pas, je suppose, bande de va-nu-pieds. Vu qu’il y a encore moins de chances que vous possédâtes "The Longest Line" (4/5 au bas mot), et rien que pour cette raison, "The Longest EP" vaut le coup. Car c’est l’occasion d’avoir en rab les exclus de "Never Trust The Hippy" (qui est très bien) et de "Cokie the Clown" (qui est moins bien). Plus quelques vieux machins, mais je vais revenir dessus. Vous pensez bien.

"The Longest EP" est donc une grosse compilation un peu bordélique, mais riche. Je crois que je pourrais chier deux pages juste sur "Jaw Knee Music" et "Concern GOP" : deux titres excellents qui s’enchainent merveilleusement bien et que j’ai du écouter sans déconner au moins 200 fois ces dernières semaines. Rien que la reprise en acoustique de "13 Stiches" est juste à se rouler par terre de bonheur en position fœtale.
Avec cette dernière phrase, je ne comprends même pas que vous n’ayez pas la curiosité d’aller écouter ce titre, ne serait ce que pour « visualiser » le genre de chanson qui me donne envie de me rouler par terre de bonheur en position fœtale.

D’où la question suivante : « Si ta compile est si terrible que ça, pourquoi que t’as mis qu’un 3/5 hein hein ? »

Parce qu’objectivement ça ne vaut guère plus.

Je dirais même que "The Longest EP" tend davantage vers le 2/5 pour plusieurs raisons :

- Une raison d’opportunité : "Cokie The Clown" était déjà pas mal dispensable. Cette deuxième compile qui recycle des trucs qu’on connait déjà au 2/3, bah c’est juste pas tout à fait ce qu’on peut attendre de NOFX. D’ailleurs, pour être honnête avec vous, quand j’ai découvert le menu sur le site du groupe, intérieurement j’ai pesté et maugrée comme quoi « on s’en foutait ». Intérieurement toujours, je priais pour une réédition CD des "7 Inch Of The Month" (en me relisant, je suis sûr que vous ne savez même pas ce que sont les « 7 inch » et j’ai mal pour vous).

- Une raison d’ordre musical : Y a quand même pas mal de trucs nuls. Ou sans aucun intérêt : comme ce single promo pour l’album "War On Errorism" qu’on zappe très vite. Plus grave, ce choix opéré par Fat MIKE de terminer la compile par de vieux rebuts de l’époque "Liberal Animation", soit un Punk crasseux à peine écoutable.

Du coup, je me suis posé la question : pourquoi avoir terminé "The Longest EP" sur une note aussi abominable ? Le bien fondé de la chose m’a échappé. Peut être est-ce pour nous rappeler d’où vient le groupe, nous permettre de mesurer le « gap abyssal » qui sépare le NOFX actuel des temps plus anciens où il fallait brailler très fort pour se faire entendre. N’empêche que l’enchainement de "My Orphan Year" en acoustique (un titre touchant étouétou) sur un mauvais enregistrement de "SM Airlines" ; bah ça fait juste très mal.

Ce mémorandum aussi pénible qu’inutile laisse un goût amer dans la bouche et c’en est d’autant plus dommage que "The Longest EP" est émaillé de véritables petits bijoux, même que je pourrais vous en chier deux pages si j’avais pas les admins sur le dos. Cet aspect « montagnes russes » de la compile condamne théoriquement la chose à sa troisième loupiotte « nimienne » pour un 2/5 mérité. Une note que je ne me résous pas à coller, vu que déjà avec un 3/5 je n’ai quasiment aucune chance de vous convaincre de jeter une oreille.

Alors j’y avais avec les forceps, en me justifiant comme je peux.


Note : 3/5 (si vous ne possédez pas déjà "The Longest Line" sinon c’est 2/5).


Morceaux préférés : "Jaw Knee Music" & "Concerns of a GOP"