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PROPAGANDHI - Today's Empires, Tomorrow's Ashes (2001)
Par CANARD WC le 15 Mai 2011          Consultée 3713 fois

Ça me désole quelque part d’entendre un Dave MUSTAINE se plaindre parce qu’il a vendu moins de millions d’albums que METALLICA. Je n’aime pas non plus voir Kerry KING faire de la pub pour des enceintes, ni Axel ROSE au volant d’une Rolls habillé comme une poule de luxe. Tout comme je pisse sur les tournées de fonctionnaires d’IRON MAIDEN et leur cohorte de produits calibrés pour fans qui m’agace tout autant. J’en passe et des meilleures.

D’un point de vue général, je HAIS l’idée que le cul de mes superhéros ait un prix. Et surtout qu’il soit négociable.

J’aimerais que le Metal soit « au-dessus » de ce genre de considération. Un Metal qui ait des principes, qui ne soit pas prêt à tout accepter. Des groupes qui ne se moqueraient pas de leurs fans, qui feraient des doigts à MTV et qui emmerderaient tous les médias. Je rêve d’un Metal qui ne voit pas en ses fans un troupeau de cartes bleues, d’un Metal qui se battrait pour des idées, prêt à descendre dans la rue l’arme au poing (ou presque) pour aller se fritter avec tout un tas de monde.

En somme, je voudrais que notre musique et nos groupes ressemblent un peu plus à PROPAGANDHI.

PROPAGANDHI est un groupe de « purs ». Des gens « biens » avec des convictions grosses comme ça, le genre de groupe qui ne parle qu’aux militants et à tous ceux qui potentiellement sont prêts à « passer à l’acte » contre les nuisibles de notre monde. Et la liste des cibles possibles est longue.

Du gros Punk donc en forme d’exutoire, comme dernier rempart avant la violence armée. Du presque Hardcore pour se faire entendre, expulser cette haine du système. Plus précisément cette haine du capitalisme – le grand « mal » de notre siècle – et tout ce qui en découle : consumérisme, matérialisme, etc. Face à cela, PROPAGANDHI est anti : anti fric, anti religion, anti frontière, anti libérialisme et véganarchiste par-dessus le marché. Leur Punk transpire de cet « anti-tout », leur colère est un moteur V8 qui fonce dans un paysage de fureur. Il y a bien entendu de l’indignation ("Natural Disasters"), du dégout aussi ("Albright Monument Bagdad") ; mais c’est cette colère qui lie l’ensemble. La colère comme dénominateur salvateur et salutaire.

La musique de PROPAGANDHI est à l’image des motivations dont elle découle : nerveuse, d’une violence réelle, rapide comme un coup de cutter. Les lignes de chant tombent comme des sentences. Lorsque Chris HANNAH évoque l’ouverture des frontières et le traitement US des Mexicains dans "Fuck The Border" (vous apprécierez le sens de la nuance), on sent presque les postillons de rage perler à travers les enceintes. Un vent sauvage de haine vous est soufflé au visage, la violence de cette décharge puise ses origines dans une indignation « quotidienne » et la rend de fait bien plus forte que tous les pamphlets cosmiques et autres métaphores fantasques de nos groupes à nous.

Au pays des énervés, PROPAGANDHI a de fait quelque chose de plus dangereux.

Cette ambivalence est perceptible jusque dans cette musique, ce Punk qui envoie, qui sort de ses gonds mais qui essaie de rester un minimum mélodique. Orageux et imprévisible, PROPAGANDHI éclate à tout bout-de-champ de bataille, se calme, puis re-explose la minute d’après. Le groupe cherche sur ce "Today’s Empire" un équilibre entre exposer positivement ses convictions et cette envie de dessouder ces « gens » qui nous gouvernent, entre crier et frapper. Faire en sorte que ce torrent de haine n’emporte pas tout sur son passage, que de ce tsunami punk il reste des compos, des airs et des refrains.

Pris en ce sens, cet album est juste impeccable. Il est le point de jonction où tout se conjugue harmonieusement au temps de l’impératif présent du postillonnant ("New Homes For Idle Hands"), crépitant et radical ("Bullshit Politicians"). On ressort de l’écoute de ce « Empires d’aujourd’hui, ruines de demain » groggy, abasourdi mais grandi, avec l’intime conviction d’avoir participé à une révolution secrète, à une petite prise de la Bastille.


Et on s’endort un peu plus léger pour faire des rêves de Kalachnikov et d’anarchie éclairée.


Note : 4/5.


Morceaux préférés : "Fuck The Border", "Back To The Motor League", "Bullshit Politicians" (le break est génial).

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   CANARD WC

 
  N/A



- Chris Hannah (chant, guitare)
- Todd Kowalsky (chant, basse)
- Jord Samolesky (batterie)


1. Mate Ka Moris Ukun Rasik An
2. Fuck The Border
3. Today's Empires, Tomorrow's Ashes
4. Back To The Motor League
5. Natural Disasters
6. With Friends Like These, Who The Fuck Needs Cointe
7. Albright Monument Bagdad
8. Ordinary People Do Fucked-up Things When Fucked-up
9. Ladies Nite In Loserville
10. Ego Fum Papa (i Am The Pope)
11. New Homes For Idle Hands
12. Bullshit Politicians
13. March Of The Crabs
14. Purina Hall Of Fame



             



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