Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par DARK SCHNEIDER

On pourrait commencer cette chronique par une phrase bien clichée dans le genre  : A trop regarder en arrière, on finit souvent par passer à coté du présent.
Certes BLACK SABBATH a tenu dans ses rangs, outre le grand Ozzy Osbourne, des chanteurs dont la renommée est à présent mondiale comme Ronnie James Dio ainsi que Glenn Hughes et Ian Gillan (participations ultra-rapides des deux derniers je vous l’accorde) alors forcément la période Tony Martin a moins de gueule à coté mais il serait pourtant bien dommage de passer à coté.

Après le retour éclair du père Dio sur "Dehumanizer", BLACK SABBATH voit donc revenir le fidèle Tony Martin pour une quatrième collaboration avec un "Cross Purposes" qui tient plutôt bien la route.
On notera en plus du retour de Martin, la participation éphémère d’un nouveau batteur : Bobby Rondinelli au C.V assez sympathoche (BLUE OYSTER CULT – RAINBOW – QUIET RIOT).
Loin d’être l’album le plus inspiré du groupe et encore moins le plus mémorable, "Cross Purposes" nous propose cependant une ribambelle de compositions que je cataloguerais d’Heavy Soft à savoir des titres où Iommi et Butler nous gratifient de rythmiques et soli assez heavy mais plutôt lents et gentillets.
Mis à part quelques rares passages plus speed et entraînants comme l’excellent "I Witness" (qui ouvre d’ailleurs l’album) et des ambiances plus sombres et « sabbathienne » avec entre autre "Virtual Death" et "Psychophobia", il apparaît assez clairement que l’intérêt de l’album doit beaucoup à la performance vocale de Tony Martin sur les titres plus calmes comme sur le très beau "Dying For Love" et sur probablement le meilleur morceau de l’album : "Cross Of Thorns".

Meilleur chanteur mais bien moins charismatique qu’Osbourne, Tony Martin apporte une certaine modernité au groupe qui en contrepartie y perd un peu en personnalité.
Loin de rivaliser avec les classiques de la grande époque, "Cross Purposes" reste cependant un album plus que recommandable mais qui manque d’originalité, de punch et se montre également un peu trop lisse.
Avec Tony Martin au chant, Tony Iommi et ce qui reste de BLACK SABBATH n’auront jamais réussi à faire oublier l’image du groupe laissé par Ozzy Osbourne vingt ans plus tôt ni même la période (courte mais bonne !!) Ronnie James Dio.
Mais qui sait, peut-être cette formation aurait-elle eue plus de reconnaissance sous un autre nom et surtout avec un passé moins glorieux et chargé…