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HEAVY MOU-TAL  |  STUDIO

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1970 Black Sabbath
  Paranoid
1971 Master Of Reality
1972 Vol. 4
1973 Sabbath Bloody Sabbat...
1975 Sabotage
  We Sold Our Soul For Roc...
1976 Technical Ecstasy
1978 Never Say Die
  Never Say Die
1980 Heaven And Hell
  Live At Last
1981 Mob Rules
1982 Live Evil
1983 Born Again
1986 Seventh Star
1987 The Eternal Idol
1989 Headless Cross
1990 Tyr
1992 Dehumanizer
1994 Cross Purposes
  Nativity In Black: A Tri...
1995 Cross Purposes Live
  Forbidden
1996 The Sabbath Stones
1998 Reunion
2002 Past Lives
  Symptom Of The Universe
2004 Black Box : The Complete...
2007 The Dio Years
  Live At Hammersmith Odeo...
  Live From Radio City Mus...
2008 The Rules Of Hell
2009 The Devil You Know ( ...
2010 Neon Nights : Live At Wa...
2013 13
  Live... Gathered In Thei...
 

- Style : The Vintage Caravan, Sarasin, Psychedelic Witchcraft, Path Of Samsara, Childrenn, Scorpion Child, High Fighter, Motorowl, Witchcraft, Khemmis, Count Raven, Age Of Taurus, Orchid, Kadavar, Sheavy, Sir Lord Baltimore, Blue Öyster Cult, The Order Of Israfel , Ashbury, Messa, Tar Pond, Ningen Isu, Blood Ceremony
- Membre : The Dead Daisies, Trapeze, Gogmagog, Jeff Beck, The Rods, Rock Aid Armenia, Badlands, Iommi, G//z/r, Black Country Communion, Michael Schenker, Snakecharmer, Axel Rudi Pell, Wami, Deep Purple, Rainbow, Kiss, Dio
- Style + Membre : Tony Martin , Heaven & Hell, Ozzy Osbourne
 

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BLACK SABBATH - 13 (2013)
Par CANARD WC le 11 Août 2013          Consultée 19213 fois

Récemment, j’ai aidé un pote à déménager. Comme souvent, ça s’est éternisé pour se retrouver un dimanche soir tous complètement crevés et en rade de bières. Blood and Guts. Le pote en question a voulu donc nous payer un coup vite fait pour nous remercier, alors on a zoné dans son quartier… mais un dimanche soir… Tout est fermé dans notre beau pays. Il a fallu se rabattre chez le seul commerçant ouvert en pareil moment : le bon vieil arabe du coin. Alors j’ai commencé à râler comme quoi on allait en être réduit à boire de la Heineken tiède et les autres ont crié : « Eh oh Canard arrête ton cirque un peu ». Donc j’ai maugréé en silence.

Arrivé chez l’épicier d’origine magrébine, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir chez l’homme de bon goût de la Duvel en vente ! La simple perspective de descendre cette belle blonde en telle circonstance m’a presque ému. J’ai commencé à me promener entre les rayons de l’épicerie en ravalant mon émotion. Ah la Duvel... Cette mousse si amère, cette tenue incroyable. De la Duvel, ici même… Fou.

— Vous vendez de la Duvel, c’est incroyable.
— Six Euros la bouteille, mon frère.
— Ah oui, m’enfin c’est incroyable quand même.
— Si tu le dis.


Quelques heures plus tard, entouré de cartons, pistaches et Monaco (comme à la maison), je me délectais de ce plaisir simple et immédiat en multipliant les superlatifs sous les rires moqueurs de mes camarades de labeur.

Voilà. Ce nouveau BLACK SABBATH est semblable à cette Duvel inopinée, une bonne surprise entourée de breuvages de mauvaise engeance. Soit un petit miracle du quotidien qui ne mérite pas plus pas moins que ces quelques lignes et un sourire débile entre tarés qui se comprennent. Sauf qu’on est sur Nightfall, qu’on parle tout de même du nouveau BLACK SABBATH, que je suis payé cinq euros la ligne alors je vais faire un effort. Donc saut de ligne et on y va.

Hop !


Il y a deux approches, deux visions qui s’opposent sur ce "XIII" (je préfère l'écrire comme ça, c'est plus joli), selon qu’on se place du côté de ceux qui « savent » ou de ceux qui ne connaissant pas vraiment le dossier.

Les « ignorants » et tout l’immensité des gens qui s’en foutent gentiment vont dire « Bah il est carrément bien ce nouveau BLACK SABBATH, il vous faut quoi de plus sans déconner, il tient la route puis Ozzy fait du Ozzy comme depuis toujours, en plus on retrouve un peu la même ambiance des tous premiers albums alors quoi merde à la fin ? ». Cette catégorie d’auditeurs mettra 4/5 – voire plus – à la galette pas fraîche, sans douter un instant.

Puis, il y a les « autres » : ceux qui ont suivi le feuilleton depuis le début, ont pleuré des larmes de pluie de pays où il ne pleut pas à la mort de Dio, ceux qui savent qui est Tony Martin et ont suivi toute la carrière d’Ozzy post 80. Ceux-là avaient envie de hurler au scandale avant même la sortie de "XIII", s’ils pouvaient ils brandiraient le corps encore chaud de Dio pour pisser sur Ozzy, Tony, Geezer et les autres. Le meilleur album de BLACK SABBATH, c’est "Heaven And Hell" et ce n’est pas un album de BLACK SABBATH mais de DIO. Verdict concernant ce "XIII" qui pue : 0/5 (pour les intégristes) – 2/5 (pour les modérés).

N’étant pas d’un naturel modéré, chérissant par-dessus tout la provocation et autres piques dans le cul ; je dois vous avouer que j’ai eu beaucoup de mal à lâcher ce 3/5 mitigé qui ne me ressemble guère. Mais faut reconnaître qu’il est pas mal ce nouveau BLACK SABBATH, qu’il tient bien la route et qu’on peut autant le critiquer que l’aimer. Alors – pour une fois – j’endosse le rôle de médiateur ici même pour tenter de concilier les deux parties, pour qu’anti et pro "XIII" trouvent en cette chronique une terre d’accueil, une sorte de bande de Gaza pacifiste et je vais aller boire un verre d’eau.

Au regard des cacas solos de Monsieur Zizi Grosse Burnes, le simple fait d’entendre ce triste sire s’en tirer sur du Heavy mou qui tient la route confine en soi au miracle. Déjà, pour commencer. Ozzy chante toujours aussi mal, mais nimbé par cette vielle machinerie sabbathienne et on en oublie un peu les carences. « Heavy Metal qui tient la route » : l’expression est lancée et je maintiens les yeux dans les yeux. On peut penser le contraire, mais dans ce cas-là il faudrait partir en croisade contre les vieux albums du Grand SAB'. Vu ce que le groupe a apporté au genre, remettre en cause ses reliques : personne ne va oser (même pour rire). BLACK SABBATH est si « lourd » (dans tous les sens du terme) et l’instigateur de tant de choses pour notre musique que toute critique doit se faire un genou à terre et tête baissée.

Alors oui, "XIII" est une réarticulation – façon pot-pourri – des premiers albums d’antan. Oui, "Zeitgeist" pue le "Planet Caravan" à plein nez, vous avez raison. "End Of Beginning" (et son titre clin d’œil) rappelle "Black Sabbath" le titre éponyme du groupe. Et c’est vrai qu’il y a quelque chose de si sabbathien dans le break de "God Is Dead" que c’en est presque un cliché. Mais la « mécanique » du groupe est connue depuis un moment : riff d’outre-tombe, mid tempo de rigueur et Ozzy qui se lamente, on fait tourner le titre, on cherche une explosion, un solo qui tue et quand on en a pas on colle un « plan » qui n’a rien à voir. Quand c’est réussi, ça donne "Iron Man", quand c’est raté ça donne tellement de morceaux que je vous laisse le soin d’en mettre un que vous n’aimez pas (c’est aussi ça, se la jouer anti-polémique).

On connaît donc tous cette salade moisie et nous l’aimons tous plus ou moins. Aussi, nous la resservir après tant d'années, on peut aussi bien faire la fine bouche comme s’en repaître sous couvert de nostalgie bienveillante. Si c’était si « facile » de faire du nouveau avec du vieux, faudra penser à la fin de cette chronique à filer la recette à MEGADETH, MAIDEN ou AC/DC qui n’arrivent pas à produire autre chose que de la merde dans des conditions similaires. Donc BLACK SABBATH en 20-XIII fait du BLACK SABBATH et – quelque part – tout cela est conforme à ce à quoi nous pouvions nous attendre. À titre perso, je leur en sais gré. Le résultat global de ce "XIII" lorgne assez du côté des nouveaux CANDLEMASS ce qui est somme toute assez anachronique quand on connaît les rapports de tout à chacun avec l’histoire du Metal et du Doom en particulier.

Bref, l'album s’avère plaisant, il s’en échappe les relents proto-doomeux qui nous ont tous hanté. Honorable, donc. Faut pas déconner. Mais pas génial non plus pour autant. Et là je m’adresse à tous les « pro-XIII » qui pensent que l’album vaut au bas mot un bon gros 4/5 et les félicitations du jury : vous exagérez. S’il s’écoute sans déplaisir, "XIII" n’aura jamais l’aura maléfique du premier album, ni la force d’accroche hypnotisante d’un "Sabotage" (par exemple). En 20-XIII, BLACK SABBATH sait jouer des acquis, fait durer le plaisir jusqu’à la limite, à la minute de trop qui fait qu’on passe de l’intérêt à l’emmerdement. Du coup, huit titres et 46 minutes en tirant sur les draps. Juste ce qu’il faut pour capitaliser sur ce patronyme mythique, jouer du revival sans que ce soit honteux et faire illusion auprès des fans les plus complaisants en un mot.

Les « hardos » sont sensibles à « l’autour » qui entoure leurs groupes. On a tendance à trop saluer la persévérance, on s’incline trop bas face à ce qu’on croit être de l’intégrité et on enjolive trop souvent le passé pour rendre le présent plus intéressant qu’il n’est. Lemmy pondrait l'album le plus honteux du monde que les fans lèveraient le poing pour saluer le chemin parcouru. L’inverse est aussi vrai : METALLICA pourrait sortir un deuxième "Master Of Puppets" qu’ils se feraient descendre quand même. Suffit d’une affaire « Bush » pour qu’ANTHRAX perde dans le cœur de ses fans des points d’estime irrattrapables etc. Ce « nouveau » BLACK SABBATH je ne l’aimais pas avant même qu’il commence à riffer. À cause de ce nul d’Ozzy, mais surtout à cause de mon Dio et du reste. Pourtant, "XIII" n’est pas caca boudin. Et le ANTHRAX tue et METALLICA n’a jamais autant pué.

C’est pas si compliqué.


Note : 3/5.

Morceau préféré : "Zeitgeist".

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   (4 chroniques)



- Tony Iommi (guitare sous accordée)
- Geezer Butler (basse mortuaire)
- Ozzy Osbourne (pleurnicheries)
- Brad Wilk (batterie intérimaire)


1. End Of The Beginning
2. God Is Dead?
3. Loner
4. Zeitgeist
5. Age Of Reason
6. Live Forever
7. Damaged Soul
8. Dear Father



             



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