"Screaming For Vengeance" est entré dans la légende du Heavy Metal, c'est un fait. C'est l'album qui a définitivement consacré le PRIEST sur la scène internationale notamment grâce à son hit single, le très stadium "You've Got Another Thing Comin'".

Alors oui, on pourra toujours faire la fine-bouche en disant que "Pain & Pleasure" fait un peu tâche. Soit. C'est vrai, ce morceau est assez moyen, mais bon, de là à gâcher cet album faut pas pousser. Même combat que pour "The Number Of The Beast" de MAIDEN que certains voudraient rabaisser parce que "Gangland" serait soi-disant un mauvais titre, ce qu'il n'est pas. D'autres diront que cet album n'est pas suffisamment puissant, mais bon eux ils ne jurent que par "Painkiller", donc on s'en fiche.
Bref. Ce qui est sûr c'est que "The Hellion" est l'intro la plus ultime qui soit sur un album de Heavy, et que le riff qui s'en suit... C'est LE riff. "Electric Eye" est au Heavy Metal ce que "Satisfaction" est au Rock, intemporel. En mettant la barre aussi haut dès le début, le risque de la dégringolade était élevé : mais le PRIEST fait ce qu'il a toujours fait, il varie les plaisirs et atteint le top niveau dans tout ce qu'il entreprend grâce à ses qualités de songwriting. Que ce soit du Heavy qui claque (le title track, "Riding On The Wind", le mid-tempo obsédant ("Bloodstone"), l'émotion à fleur de peau ("Fever") ou le Hard Rock des familles ("Devil's Child"), il touche systématiquement à son but.

"Screaming For Vengance" c'est du grand art, le genre d'album qui ne se fait malheureusement plus aujourd'hui. C'était un temps où les groupes en général n'étaient pas aussi engoncés dans un style, et savaient taper dans divers registres avec talent, mettant à mal les étiquettes. À ce petit jeu-là JUDAS PRIEST était un maître.