1984 a été une année immense pour le Metal, quasi tous les grands y étant allés de leur chef d'œuvre. On a même eu droit à un retour fracassant de DEEP PURPLE. JUDAS PRIEST est une référence depuis son mythique Live au Japon et "Screaming For Vengeance" l'a définitivement installé à la pointe du genre Heavy Metal. Et comme ce n'était pas suffisant, il enchaîne sur un opus qui parvient à enfoncer le clou ! Et à l'image du "Tarkus" d'EMERSON LAKE & PALMER, chef d'œuvre du Rock Progressif, auquel le Sentinel du PRIEST peut faire penser, "Defenders Of The Faith" est une perle.

Cela a déjà été dit mais tous les acteurs sont au top et semblent totalement débridés. Si le son aseptisé de la caisse claire donne un côté daté à l'album, ses guitares ultra heavy et le chant monumental de Rob Halford qui se surpasse lui aussi ("Rock Hard, Ride Free" d'une facilité déconcertante, "The Sentinel") sont autant d'atouts mis au service de compositions redoutables d'efficacité, alternant mid-tempi mesurés ("Some Heads Are Gonna Roll") ou enlevés ("Eat Me Alive"), speederies fédératrices ("Freewheel Burning") et titres portés sur les ambiances ("Love Bites"). La composition prend tour à tour une direction in your face à la "British Steel" comme sur "Rock Hard, Ride Free" avec cependant un aspect mélodique plus développé, et des chemins plus sinueux ("The Sentinel").

Aucun titre à jeter ici. L'album vieillit très bien, malgré sa production un peu datée (étrangement moins aboutie que celle de "Screaming for Vengeance") mais parfaitement à la page en 1984. JUDAS PRIEST domine le genre de la tête et des épaules et il n'y a bien qu'IRON MAIDEN pour lui faire concurrence à la même époque. Mais il se dégage de "Defenders Of The Faith" une espèce de légitimité naturelle que la Vierge De Fer n'atteint pas, même avec son sublime "Powerslave". Incontestablement l'un des dix disques de référence du Heavy Metal classique.