"Constrictor" aura été une bonne surprise. Il remettait ALICE COOPER dans une position avantageuse. Ce n’était pas forcément le retour triomphal qui lui aurait permis d’avancer sur le tapis rouge du succès, mais c’était suffisamment fort pour permettre des lendemains radieux. "Raise Your Fist And Yell", paru l’année suivante va confirmer cette embellie. Ici, terminés les chœurs raffinés, un brin FM dans l’idée. Le ‘Coop nous livre là un album bien Heavy aux entournures.

On assiste déjà à la révélation Kane Roberts. Ce guitariste au look et au décorum appartenant plus au navy seal non conventionnel se montre ici bien plus incisif. La production de Michael Wagener est moins lisse que celle de Beau Hill sur l’opus précédent et dès "Freedom", il nous en met plein la vue. Enfin, les oreilles. Si la batterie se contente toujours du minimum syndical propre aux années 80, on arrive ici à faire abstraction de cette envie d’une rythmique plus présente. Parce que justement, ici, les chœurs sont réduits à la portion congrue.

C’est plus direct, du « in your face » un peu étonnant de la part d’ALICE COOPER mais qui lui réussit plutôt bien. "Raise Your Fist And Yell" n’est peut-être pas forcément très original en cette année 1987, mais il dégage une assurance et une puissance qui font plaisir à entendre. Vincent Furnier chante très bien dessus, on a pleinement retrouvé sa voix qui s’intègre très bien dans ces tournures plus racées.

Puis il y a "Prince Of Darkness". Morceau ambitieux, jouant sur des ambiances froides et cauchemardesques, qui font parfaitement écho à la terreur que distille le film Prince des Ténèbres de John Carpenter, dans lequel Furnier joue le rôle d’un clochard meurtrier mais dont il n’a pas composé la bande originale. Ici, le ‘Coop se gagne un surnom qui va lui coller à la peau avec une certaine malice.

"Raise Your Fist And Yell" est un très bon disque, qui scelle le retour de ALICE COOPER sur le devant de la scène ; pas d’un point de vue strictement commercial, le succès a été relativement modeste. Mais d’un point de vue artistique, le ‘Coop n’a plus été aussi inspiré depuis longtemps. Bien entouré, il arrive à faire un travail des plus respectables. Et pourtant, il va tout balayer d’un revers de main sur l’album suivant…