"School’s Out", c’est avant tout le title-track, que tout le monde connaît, un hymne teenage qui fonctionne toujours très bien plus de quarante ans après sa sortie. Et après ? Il y a un disque un peu méconnu car peu représenté en concert ou sur compilation, mais qui mérite grandement que l’on s’attarde dessus.

Toujours produit par Ezrin, le ALICE COOPER BAND va développer sa théâtralité d’un point de vue musical ; si la scène offrait le terrain idéal à la démesure de Vincent Furnier, entre la décapitation à la guillotine et autres inventions farfelues et grand-guignolesques, les disques jusque-là déployaient un éventail d’ambiances macabres teintées d’humour noir. Ici, ce côté macabre va justement être mis un peu de côté pour laisser la musique s’exprimer de façon différente.

Ici, ils vont s’inspirer de la comédie musicale West Side Story pour certains passages ("Gutter Cat Vs The Jets", "Grande Finale"…), ils vont également bénéficier et utiliser avec brio les moyens mis à leur disposition par Ezrin, peu avare en arrangements. Les cuivres sont présents sans être envahissant, ils viennent apporter couleur et chaleurs à des morceaux plus frais et léger que ce qui fut fait sur "Killer" ("Blue Turk").

Chaque morceau est différent, aucun n’essaye de rappeler un autre ni même ce qui a été fait avant au sein du groupe. On passe du bordel savamment organisé de "Luney Tunes" à des choses bien moins joyeuses comme le très bon "Public Animal #9", plus rude, plus sauvage. En fait, "School’s Out", c’est un peu comme si on suivait la BO d’un film à sketches dont chaque histoire serait totalement indépendante de l’autre jusqu’à la conclusion où l’on se dit « mais oui ! Bien sûr !). Et là, ce disque devient complètement raccord et logique dans sa diversité.

"School’s Out" est un des essentiels du ALICE COOPER BAND, mais qui demande plus de temps d’assimilation que ses deux grands frères auréolés de gloire.

Note : 4,5 monté à 5.