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Tout le monde le sait, SATYRICON ça tue.
Ça tue parce que ça tube.
"Mother North", "Fuel For Hatred", "K.I.N.G", "Black Crow On A Tombstone", tout ça.
Ça tire des coups, de génie, fumants.
Certes.

Mais il est bon de se rappeler qu'au delà des singles accrocheurs il y a une profusion d'autres tueries, toutes aussi iconiques mais plus inaccessibles, plus exigeantes, souvent plus lourdes et labyrinthiques.
En voici sept.
Choix cornélien tant les pistes méritant une mise en lumière sont nombreuses.


SATYRICON
Volcano
1 - Angstridden

On commence avec le deuxième titre de cet album de rupture qu'est "Volcano", lorsque le duo s'attira les foudres des puristes pour avoir osé ramper dans des terrains plus accessibles, avec tubes et refrains, ce qui apparait bien comme un faux procès si l'on scrute l’œuvre.

Rien de moins accessible que cet "Angstridden" qui se mue perpétuellement tel le serpent de la pochette, du groove d'ouverture à la poisse finale, riffs vicieux, vocaux acides, une voix de femme apparait, ralentissement, étirement, oppression, dépression, délitement dans la nuit.


SATYRICON
Volcano
2 - Black Lava

On enfonce le clou de l'anti-tube avec les 14 minutes de "Black Lava" qui conclut ce "Volcano" à la chaleur glaciale.
On se croirait chez BURZUM avec ce mid tempo + arpèges à se tirer une balle,
peut-on dire que ça groove pendant que Satyr marmonne haineusement ?
On ne sait pas si cette voix de femme est sensuelle ou glaçante.
Peut-on encore parler de refrain quand celui-ci est répété inlassablement telle une austère litanie ?


SATYRICON
The Shadowthrone
3 - In The Mist By The Hills

Petit rafraichissement entre deux pavés oppressants avec mon éternel chouchou, "In The Mist By The Hills", même si tous les titres de cet opus de Black fortement infusé de Folk nordique sont excellents (j'ai longuement hésité à mettre en avant le vindicatif "Woods To Eternity").
S'il commence dans un Black/Folk des plus sautillants, lorsque ça accélère le titre ne redescend plus (joie des blasts de Frost) sauf pour un quasi-groove dansant, les riffs s'enchainent, cisaillant aussi bien que sur le futur "Nemesis Divina".

La réédition remastérisée de 2021 rend l'écoute encore plus plaisante, tout est plus lisible et la basse (jouée par Samoth de EMPEROR) plus audible.


SATYRICON
The Age Of Nero
4 - The Sign Of The Trident

En terme de ventes et streams, "The Age Of Nero" est le plus grand succès qu'ait connu SATYRICON, grâce à plusieurs chansons mémorables, la présence de Snorre Ruch, mais surtout grâce à sa production mate et massive permise par le studio Sound City et sa légendaire console, où furent enregistrés les disques les mieux sonorisés du Rock ("Nevermind" de NIRVANA, le premier RAGE AGAINST THE MACHINE).

J'ai choisi celui-là pour sa puissance écrasante, ses infrabasses produites par des tubas et trombones, son refrain implacable mais fédérateur, le vice de ces couplets soutenus par un matelas de double grosse caisse.


SATYRICON
Satyricon
5 - The Infinity Of Time And Space

Seconde respiration de cette sept-liste, voici la pièce la plus délicate jamais créée par SATYRICON, voyage entre l'humus et la voie lactée, des nervures du bois baignant dans la lumière du couchant jusqu'aux voutes d'Atlas, scintillantes.
L'esprit des forêts habillé d'un manteau de disto chaude comme les seventies traverse les nuages orangés à bord d'Argo, jusqu'à ce que la nuit existentielle s'ouvre en miroir de nos mers intérieures.
Ou un truc dans le genre.


SATYRICON
Now, Diabolical
6 - To The Mountains

On ne voit souvent de "Now, Diabolical" que les tubes Black n'Roll catchy, alors que le coquin recèle des brûlots repoussants tel ce "To The Mountains" conclusif étirant sa lourdeur sur huit minutes.
Une puissance tellurique et suffocante fait vibrer la roche noire, le jeu de Frost semble un éboulement, les vocaux secs transpercent le nuage de souffre des guitares, les cuivres apparaissent sur le final tout en montée.


SATYRICON
Rebel Extravaganza
7 - The Scorn Torrent

Si j'ai privilégié les pistes lourdes et pensantes pour cette sélection, souhaitant montrer une facette souvent occultée du duo norvégien, je ne résiste pas à déjouer ma démarche avec cette dernière mise en lumière : "The Scorn Torrent" qui est peut-être bien leur chanson la plus intense et rapide, quintessence d'un album particulièrement virulent et vicieux, qui incarna le virage Indus et urbain du Black norvégien de la fin du dernier millénaire.

10 minutes 24 secondes d’agression dont un final de trois minutes à fond la caisse (à couper le souffle), la présence de Snorre Ruch à la guitare qui pousse le riff vers plus de malaisance, déconstruction et tronçonneuse industrielle, vocaux fielleux sortis d'un bain d'acide, rythmiques d'usine et même des vocaux féminins presque blues, la folie.

Là aussi, le remaster de 2019 ajoute au plaisir.

Tout ceci n'est-il donc qu'un prétexte pour parler encore qu'un groupe dont j'ai déjà trop parlé ?
N'y-a-t-il pas de belles nouveautés à faire découvrir ?

Pourtant quoi de plus beau que de tourner autour de ce qu'on aime, lui redécouvrant chaque jour de nouveau attraits, se baignant à chaque fois dans des félicités familières et insondables ?
N'est-ce pas la définition même de l'amour ?

Satyr peut bien aller faire le zouave avec des voitures de course comme un gros mascu, ou se consacrer plus à son vin comme un gros bourge, lorsqu'il repasse par là avec sa veste à patch, vieux tonton à la voix rauque, je ne suis qu'amour.

Bien à vous.



             



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