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BLACK METAL  |  STUDIO

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Lexique black metal
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OEUVRES

2022 Satyricon & Munch

ALBUMS STUDIO

1993 3 Dark Medieval Times
1994 2 The Shadowthrone
1996 2 Nemesis Divina
1999 1 Rebel Extravaganza
2002 2 Volcano
2006 2 Now, Diabolical
2008 5 The Age Of Nero
2013 3 Satyricon
2017 2 Deep Calleth Upon Deep

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1997 Megiddo

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1993 The Forest Is My Throne

ALBUMS LIVE

2015 1 Live At The Opera

COMPILATIONS

2002 Ten Horns, Ten Diadems
 

2017 Deep Calleth Upon Dee...
 

- Style : Immortal, Cobalt, Tryglav, A Hill To Die Upon, Hauntologist
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SATYRICON - Rebel Extravaganza (1999)
Par JULIEN le 24 Novembre 2004          Consultée 11590 fois

SATYRICON, ceux qui ont lu mes chroniques le savent (qu’une tournée de salsepareille leur soit généreusement offerte), fut en quelque sorte le démiurge du Black médiéval, mis au monde avec le cultissime « Dark Medieval Times » (logique)... Une essence encore exploitée sur « The Shadowthrone » (mêlée à quelques teintes Viking de bon aloi), puis de nouveau honorée sur le magistral « Nemesis Divina » qui, pour autant, n’en témoignait pas moins d’un léger infléchissement d’optique : les compositions s’y faisaient moins délayées, plus mordantes et concises, sans relâcher d’un poil cette emprise majestueuse et épique... Mais rien ne nous laissait anticiper le contenu de ce « Rebel Extravaganza », à l’intitulé pour le moins particulier !

SATYRICON venait-il de dénicher une machine à explorer le temps ? Toujours est-il qu’en quatre années de temps, Satyr et Frost (le duo constituant SATYRICON) ont remisé les épées, abandonné les cottes de maille, et voué aux toiles d’araignées tous les oripeaux de l’ancien temps : Bienvenue dans la tourmente brutale du monde moderne ! Et l'amorce du disque se charge de nous mettre au parfum : sirènes d'alarmes, bombardements... c'est la guerre chez SATYRICON ! Une guerre contemporaine peinte de rouge sang et de noir morbide.

Quel changement ! Après avoir joué les chevaliers du Black, SATYRICON se plaisait désormais à incarner les meurtriers sans pitié d’un autre univers. Et c’est avec une certaine incompréhension que l’on encaissait les dix minutes éprouvantes d’un "Tied In Bronze Chains" magistral et alambiqué, ouvrant cette galette à la pochette hideuse : Froide et haineuse, tapissée d’hématomes prodigués par un Black pilonnant et tatouée d’un extrémisme puisé dans les méandres de la rue, cisaillée de quelques samples et claviers glauques dépeignant la face sombre et dégueulasse de l'urbanisme, la musique de SATYRICON devenait le héraut d’un monde différent, dont elle se faisait le miroir : Morceaux à rallonge (exceptés les trois courts interludes "Rhapsody In Filth", "End Of Journey" et "Down South, Up North", aucun titre ne descend sous les six minutes, et les terribles morceaux d'ouverture et de conclusion dépassent même les dix minutes), structures foisonnantes et ultra complexes, viol de breaks abrupts stigmatisant l’effrayante marche effrénée de la modernité, guitares écorchées, immédiatement reconnaissables dans leur culte de la saturation, mais comme croûtées de rouille, batterie encore plus assassine (Frost est définitivement un monstre, écoutez un peu "The Scorn Torrent" pour vous en convaincre), excellents vocaux déshumanisés, claviers et samples projetant pléthore de cauchemars sur une toile souillée (quelques notes de "La Marche Funèbre" s’immiscent même au sein de "Prime Evil Renaissance")... tout dans ce nouveau SATYRICON concourait, brillamment, à la sculpture d’une autre vision du Black, affranchie d’un ancrage désormais ressenti comme désuet par celui-même qui fut, naguère, son plus prestigieux instigateur.

Et le plus déroutant, avec cet impressionnant opus à l'intitulé pour le moins intriguant, c'est encore cette faculté unique de SATYRICON à mener ses évolutions sans cesser d'alimenter la forte personnalité de sa musique : la production de "Rebel Extravaganza" est très proche de celle du célèbre "Nemesis Divina", les guitares ont conservé cette intensité typique du groupe, la voix de Satyr est immédiatement reconnaissable (même trafiquée), et la batterie de Frost tatoue l'esprit d'une partition qu'on ne peut manquer d'associer tout de go au son SATYRICON... et pourtant, de "Supersonic Journey" (avec son break ambiant angoissant) au génial "The Scorn Torrent" (et ses quelques vocalises féminines tordues), les souvenirs du SATYRICON d'antan se froissent impitoyablement et fraient le chemin à l'expression radicale d'une apocalypse Black contondante. Une violence ostentatoire ici ("Filthgrinder", "Supersonic Journey", le final haletant et impitoyable de "The Scorn Torrent"), rampante et sournoise là ("A Moment Of Clarity", "Tied In Bronze Chains"), délibérément ancrée dans un univers où tout ce qui pourrait ressembler à du vernis cinématographique, masquant les aspérités crasseuses des choses, craquellerait immanquablement pour révéler l'immondice. Et c'est l'angoisse qui, alors, s'empare pernicieusement de l'âme ("Rhapsody In Filth", "End Of Journey"), la jetant en pâture à la broyeuse d'un monde qui se paie même le luxe d'un trait narquois (les ondulations groovy maladives et moqueuses de cet "Havoc Culture" où s'installent les nappes impromptues de l'orgue Hammond).

« Rebel Extravaganza », dans sa démesure, entérine ainsi l’audace d’un changement climatique assez radical, et SATYRICON s'y forge une véritable crédibilité en offrant à l'univers Black un album impressionnant, tout à fait adapté à la description lucide de l’extrême contemporain... mais sa rebutante complexité et l’absence sadiquement contractée d’éléments mélodiques vraiment aguicheurs et autres facilitées de compositions en est le prix. Lourd et non négociable. Bon courage à ceux qui envisageraient d’y consentir.

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   JULIEN

 
   PERE FRANSOUA

 
   (2 chroniques)



- Satyr (chant, guitare, basse, claviers)
- Frost (batterie)


1. Tied In Bronze Chains
2. Filthgrinder
3. Rhapsody In Filth
4. Havoc Culture
5. Prime Evil Renaissance
6. Supersonic Journey
7. End Of Journey
8. A Moment Of Clarity
9. Down South, Up North
10. The Scorn Torrent



             



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