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- Style : Öxxö Xööx

SIGH - Infidel Art (1995)
Par JULIEN le 4 Mars 2004          Consultée 6146 fois

« Infidel Art » marque le retour des tarés japonais de SIGH, après un « Scorn Defeat » déconcertant pour l’époque (le disque sortit en 1993, aux toutes premières heures du Black). Déconcertant car complètement fou, déconcertant car osant le mélange improbable entre un Black Metal cru et rampant au niveau des guitares et des rythmes - faisant appel aux CELTIC FROST, HELLHAMMER, BATHORY et même MERCYFUL FATE pour l’inspiration – et un soucis d’enlacer le tout d’une grande étreinte orchestrale, les flûtes, pianos, orgues et claviers de Mirai donnant à l’ensemble une dimension plutôt spectaculaire et étonnante ! Et ce « Infidel Art », loin d’arranger les choses, maintient toujours cet appétit certain pour ces guitares malsaines sur rythmique simpliste, tandis que les orchestrations gagnent encore en emphase et complexité, flirtant désormais carrément avec la musique classique et le baroque ! Effet de surprise garanti !

Franchement unique et novateur, le son de SIGH poursuit ainsi sa maturation, offrant désormais un goût plus marquée encore pour la richesse et la force symphonique des claviers et arrangements évocateurs de Mirai. Et au regard du travail effectué dans ce domaine par SIGH, il apparaît assez clairement que ces trois musiciens possèdent de réelles bases classiques, et jouissent d’un potentiel de déstabilisation massif, qu’ils manient avec un certain sadisme, trompant l’auditeur au détour de ces choeurs décalés (« The Zombie Terror ») pour mieux l’ensevelir sous des cataractes de pianos et flûtes, quand tout l’orchestre reconstitué par Mirai n’entend pas prendre le pouvoir ! Vraiment surprenant !

Très longues (seul « Suicidogenic » descend sous les huit minutes), abondantes en mélodies tantôt effrayantes (« Desolation », "Beyond Centuries"...), tantôt flattées du velours de la beauté (le coeur de « The Zombie Terror », le début de "Suicidogenic"...), les compositions de ce « Infidel Art » exhalent une folle inspiration : de la fadeur du Black primitif qu’on aurait pu craindre nous n’obtiendrons au final qu’un contrepoint cru, servant d’assise simpliste et originale à d’exubérantes ornementations d’une grâce unique. Soit deux facettes originales par leur opposition presque outrecuidante, et qui parviennent pourtant à se rencontrer miraculeusement… et à se fiancer sur l’autel d’un art malgré tout sombre et extrême, chaque cavalcade de piano, chaque orchestration en appelant aux volutes des ténèbres.

SIGH n’est donc pas simplement réductible à un statut de simple formation Black japonaise. D’accord, quelques instruments traditionnels font ici et là une apparition. Mais on serait bien maladroit de cantonner SIGH à ce poste dérisoire de faire-valoir de la culture nippone, car SIGH impose ici les bases de sa propre culture musicale insolite, et bouscule les préjugés en se fendant d’une relecture personnelle de l’art Black metal, osant même l’écriture de véritables partitions de musique classique (la conclusion de "Izuna", l’ouverture de la fantastique pièce « The Last Elegy »)... pour mieux sauter à la face de l’auditeur : « The Last Elegy » s’ouvre sur une superbe mélodie ? SIGH va en briser l’évidence en convoquant les guitares les plus sales qui soient, et jeter dans le malaise une flûte perçante et des claviers triomphaux… jusqu’à ce que les guitares reprennent temporairement l'ascendant, vomissant un riff Heavy Thrash saupoudré du timbre de voix froid et haineux de Mirai ! Et toujours cette enivrante impression d’absolu qui suit les évolutions de la monstrueuse entité japonaise…

Si l’âpreté et une certaine implication dans la sauvegarde d’une éthique puriste caractérisait « Scorn Defeat », c’est à la délectation de ce mélange saisissant de la grossièreté des guitares électrique (condamnées à explorer un camaïeu de gris) et d’orchestrations raffinées et grandiloquentes que nous sommes conviés sur « Infidel Art ». Du grand art. Et nous n’étions qu’aux débuts d’une grande aventure musicale…

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   JULIEN

 
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- Satoshi (batterie, percussions)
- Mirai (chant, basse, claviers)
- Shinichi (guitare)


1. Izuna
2. The Zombie Terror
3. Desolation
4. The Last Elegy
5. Suicidogenic
6. Beyond Centuries



             



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