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BLACK METAL  |  STUDIO

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MARDUK - Plague Angel (2004)
Par JULIEN le 15 Décembre 2004          Consultée 18471 fois

Et bien, je l’attendais avec une certaine curiosité ce nouveau MARDUK ! Il faut dire que le groupe, pourtant assez stable ces dernières années (à l’exception du remplacement heureux du batteur Fredrik Andersson par l'impressionnant Emil Dragutinovic), et les remplacements consécutifs du populaire vocaliste Legion et de celui que l’on croyait inamovible, à savoir le bassiste B. War, ont du inquiéter plus d’un troll malfaisant adepte du Black guerrier de la horde mardukienne. Comment Morgan Hakansson, seul maître depuis l’époque des couches du gros bébé cornu suédois, allait-il s'occuper de pareille saignée ? Comment gérer les perturbations d’un bon gros bambin joufflu, habitué depuis maintenant huit ans à s’envoyer de pleines gamelles de Black extrêmiste monstrueusement produit et d’une brutalité seyant fort bien aux peintures blafardes dont il est si friand ? Eh bien... en rafraichissant quelque peu la peinture de sa chambre, à défaut d’en faire s’écrouler les murs sous les coups de marteaux d’une rage annihilatrice.

Qu’on se le dise, le nouveau MARDUK reste irréductiblement... du MARDUK. Et le recrutement de Devo Andersson à la basse donne le ton, le bonhomme étant un camarade des premières heures du groupe (il tenait la deuxième guitare sur "Dark Endless" et "Those Of The Unlight" ). Du coup, notre turbulent garnement récupère certains repères : Ses coups de tatane font toujours de bon gros hématomes sur le bide, ses accélérations laissent pantoises, sa brutalité le condamne à devenir la bête noire des enseignants qui tenteraient de lui inculquer les bonnes manières, et son vocabulaire semble s’enraciner indéfectiblement dans la triade conceptuelle dont il se pourlèche les babines depuis tant d’années : le sang... la guerre... la mort.

Mais, forcément, il y a aussi du changement. Du côté des vagissements d’abord, Mortuus (le nouveau hurleur du groupe) présentant une palette vocale assez différente et plus étendue que celle de Legion, sans pour autant remettre en question le panorama visuel menaçant auquel le groupe nous a habitué... On détecte une certaine rondeur morbide que n’avait pas vraiment Legion, un relief moins racleux, plus glauque, et même quelques hurlements barbares (sur "Life's Emblem" notamment). Une bonne recrue assurément, qui sait nous glacer le sang comme nous épater par sa capacité à débiter des lignes vocales galopantes... à mon sens, Morgan Hakansson ne s’est donc pas trompé en l'engageant.

Mais le plus surprenant avec ce « Plague Angel », à n’en pas douter, reste sa production et le registre limité de couleurs qu’elle autorise : Il faut croire que Morgan Hakansson voulait retrouver quelque chose de l’essence sale et empoisonnée du Black : tranchante et d'une intensité sauvage, débarrassée de ce côté épais et emphatique pour mieux promouvoir la noirceur des riffs et la furie des blasts, la production de « Plague Angel » émousse l’image « lisse » acquise par un groupe qui s’était fait le spécialiste d’un rendu sonore massif. Avec sa prévalance des fréquences aiguës qui assaisonnent d’une haine froide ces riffs totalement MARDUK, « Plague Angel » assaille nos oreilles et place sur le billot la tête de ceux qui osaient remettre en question l’intégrité des suédois. Vous pensiez que MARDUK avait fixé des standards de rapidité avec « Panzer Division Marduk » ? La célérité hallucinante d’Emil Dragutinovic, combinée à cette production sale, affûtée et redoutablement efficace à la fois, vous fera changer d’avis... et ce d’autant que « Plague Angel » profite d'une habile construction amplifiant encore son impact : Des titres courts et dévastateurs y pullulent, tournant autour de trois minutes meurtrières ("Steel Inferno", "Warschau", "Holy Blood, Holy Grail", les assassins "The Hangman Of Prague" et "Everything Bleeds", un "Throne Of Rats" appelé à figurer sur les playlist du groupe...), entrecoupés de morceaux presque Doom (et plus impénétrables encore), tels le lourd et guerrier "Seven Angels, Seven Trumpets", les huit minutes d’un "Perish IN FLAMES" lancinant, aux ambiances déclinantes de fin du monde, et le surprenant "Deathmarch" déroulant ses quatre minutes de samplers orchestraux martiaux hantés des vocalises dérangées de Mortuus... Mention spéciale enfin pour le terrible "Life's Emblem", qui ménage quelques breaks écorchés et stridents arrachés à la fulgurance d'un tempo stupéfiant, ainsi que pour le saisissant "Blutrache" qui referme l'album sur une ultime charge de brutalité saturée, venant s'enliser en un final des plus funéraires, palpitant d'une emphase répétitive oppressante.

Toutefois, et je l’ai précisé plus haut, si MARDUK a refait la tapisserie et engagé de nouveaux artisans de l’extrême à cette fin, la chambre de l’effrayant bambin cornu est restée familière : dès les premières secondes de la déflagration inaugurale "The Hangman Of Prague", impossible de ne pas reconnaître MARDUK, ces blasts inhumains, ses lignes vocales taillées dans un bloc de haine, ces enchaînements de riffs hautement agressifs et belliqueux, porteurs d’une violence dont les débordements sont canalysés par le jeu bien rodé de Morgan Hakkansson... Alors oui, si l’on oublie la forme, le fond de « Plague Angel » reste relativement peu surprenant (et en cela, certains retrancheront peut-être une étoile à ma note), et à ce titre ne fait pas montre de bouleversements importants dans le paysage musical balayé par MARDUK... mais la forme, pour y revenir, confère à ce disque une assise maléfique que l’on croyait émoussée chez nos suédois, à force de productions toujours plus monstrueuses et travaillées, peut-être trop parfaites pour honorer l’esprit quasi intégriste de la formation... A vrai dire, MARDUK n’a plus sonné aussi "méchant" depuis "Heaven Shall Burn", et cette pochette sobre en noir et blanc demeure finalement la plus adéquate des représentations visuelles du chaos sonore qui vous accompagnera, tout au long de ce « Plague Angel » balisé de quelques extraits sonores guerriers : froid, malsain, puant la dévastation, sans fioritures ni compromis... Black, pour tout dire.

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   JULIEN

 
   CANARD WC

 
   (2 chroniques)



- Morgan Steinmeyer Hakansson (guitare)
- Mortuus (chant)
- Devo Andersson (basse)
- Emil Dragutinovic (batterie)


1. The Hangman Of Prague
2. Throne Of Rats
3. Seven Angels Seven Trumpets
4. Life's Emblem
5. Steel Inferno
6. Perish In Flames
7. Holy Blood Holy Grail
8. Warschau
9. Deathmarch
10. Everything Bleeds
11. Blutrache



             



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