Une nouvelle kro-express pour cette compilation ? Ne trouvez-vous pas cela étrange ? Quand un produit de ce genre est fait avec goût, avec un souci du respect de la discographie et un choix harmonieux de titres s'enchaînant sans temps mort avec ce qu'il faut de Speed, de Heavy plombé, de plages plus aventureuses, on ne peut qu'adhérer !

À l'image d'un QUEEN dont Rob s'est toujours en partie réclamé, JUDAS PRIEST sort son "Greatest Hits" en compilant d'un seul coup deux décennies vouées au Metal et un peu connement interrompues par le départ d'un Metal God en pleine crise de la quarantaine. Ce qui signifie deux disques remplis ras-la-gueule de pièces de choix dans l'histoire du Heavy Metal, les tables de la loi du genre.

Idéal pour découvrir le groupe, il paraît difficile de ne pas tomber sous le charme après le tiercé inaugural que "The Hellion" introduit, montrant les trois facettes principales d'un groupe capable d'innover. Si ce n'est pas le cas, peu de chances de "saisir" l'essence de ce qu'est JUDAS PRIEST. Mais "Metal Works" a une autre grande qualité, c'est celle d'être une compilation idéale pour le fan aussi, celui qui s'extasie devant "Bloodstone" et verse sa larmichette sur "Before The Dawn".

Après, les lois du business excluent le moyen "Rocka Rolla" de ce best of et dans une moindre mesure "Sad Wings Destiny" même si "Victim Of Changes" est bien présente, dans sa version live emblématique du "Unleashed In The East" l'autre porte d'entrée à l'univers du PRIEST. On peut aussi s'interroger sur la sur-représentation de "Screaming For Vengeance" qui, malgré sa grande réussite artistique et commerciale, occulte quelques chefs d'œuvre comme "Out In The Cold" d'un "Turbo" décidément mal-aimé. Il en est de même pour le fondateur "Sin After Sin", qui certes est condamné à vivre dans l'ombre de "Stained Class" mais qui nous prive de "Starbreaker" et "Dissident Aggressor". Le choix de "Wild Nights, Hot & Crazy Days" est aussi décontenançant, tant dans un style similaire on aurait préféré un "United" voire un "Take On The World" à la rigueur.

Il y aussi une sous-représentation de "Defenders Of The Faith" relativement surprenante (il manque juste l'un des tous meilleurs titres du PRIEST avec "The Sentinel"), mais c'est le prix à payer pour entrer dans l'univers du PRIEST. De fait la découverte intégrale de certains albums suite à ce best of promet à celui qui s'est laissé séduire par "Metal Works" d'autres moments d'extase. "The Essential" paru après la sortie de l'album "Angel Of Retribution" est presque plus complet mais clairement cette compilation qui sonnait le glas d'une époque était un hommage vibrant au Metal God et ses fines gâchettes à sa sortie alors que l'existence du PRIEST était incertaine.