Et voici l’album ultime d’une saga entamée il y a déjà une dizaine d’années, depuis le rutilant et sémillant "Legendary Tales". Honnêtement, il était grand temps d’en finir !

Il y a quelque chose qui s’est cassé chez RHAPSODY depuis la sortie du très bon "Triumph Or Agony" et des nombreux problèmes juridiques qui ont suivi. Le retour de 2010 avec "The Frozen Tears Of Angels", album flashy mais manquant sérieusement d’âme, pouvait néanmoins sembler prometteur. Malheureusement ce "From Chaos To Eternity" prouve qu’il n'en était rien.
Ce nouvel opus s’inscrit dans la continuité directe de son prédécesseur : production puissante mais standard, mix Metal avec guitare agressive bien mise en avant, orchestre en carton, narrations insupportables, et aucune évolution dans la musique. Car contrairement à ce que les détracteurs de ce groupe lui ont souvent reproché, jusqu’à présent chaque album de RHAPSODY avait ses caractéristiques propres, se démarquait de son prédécesseur, et là, pour la première fois, ce n’est pas le cas. Tout est quasi-identique à "The Frozen Tears". Seul un titre s’avère vraiment au-dessus du lot et fait preuve d’originalité : l’excellent "I Belong To The Stars", mais cela suffit-il à justifier l’acquisition de cet album ? Il n’en est pas certain…
Pour peu que l’on adhère au style de RHAPSODY l’on arrivera tout de même à écouter cet album sans grande peine, mais l’on en retiendra pas grand-chose hormis le morceau susnommé et peut-être la rage de Fabio Lione sur "Aeons Of Raging Darkness". Le groupe avait été largement critiqué pour son orientation très orchestrale et donc hollywood Metal sur "SOEL part2" et "Triumph Or Agony", cette démarche me semblait pourtant beaucoup plus sincère et de meilleure qualité que ces derniers opus qui ne proposent musicalement qu’un simple amalgame décousu de ce que le groupe a fait dans le passé.

Après un EP inutile, RHAPSODY clôt sa saga de façon précipitée et peu convaincante. L’envie n’y est plus, ça se sent, l’alchimie est en berne. Le groupe avait déjà annoncé qu’il n’aborderait plus le thème de l’heroïc fantasy, un signe… et l’on ne sera pas vraiment étonné d’apprendre que Turilli et Staropoli aient finalement décidé de « divorcer ». Très certainement la meilleure décision qu’ils pouvaient prendre après l’échec incontestable de ce "From Chaos To Eternity".