Dans ces terres du milieu que plus grand monde ne foule, BATTLELORE revient à la charge, avec foi, avec rage, et avec quelques teintes nostalgiques qui nous rappellent ce que pouvait faire le metal atmosphérique il y a une quinzaine d'année...et ce tout en réaffirmant une identité un peu perdue sur "The Last Alliance". Un avis que peu de monde partageront avec moi, mais je le dis: un putain de très bon album!

Peut-être le seul vrai favori de 2011.

Dans un excès de fureur, de bonne humeur et de talent trollesque, la Norvège met un poncho, un sombrero, ramène sa clique éclectique et renie son patrimoine enneigé tout en s'en amusant à bon escient: un peu de WINDIR, un peu de FINNTROLL et un peu de la mauvaise graine devenue typique chez TROLLFEST. Du gros délire, et du grand génie.

Dans une humeur de foire pas foireuse, DEVIN déclame haut et fort qu'il est toujours maître en son domaine. Un domaine qu'il étend toujours et encore, qui prend une ampleur de dingue, une noirceur délicieuse, et une opulence impressionnante. L'album de metal symphonique de l'année (?), qui aurait pu aller encore davantage au-delà de ses propres limites, mais ne soyons pas trop exigeants.

Dans une verve colérique, noire tout autant que délicate et sucrée, avec une énergie folle et une détermination qui fait bon entendre, DJERV met le feu aux tympans, noirci le Hard Rock autant qu'elle mélodise sa noirceur Norvégienne.
Le nouveau metal FM, plus vivant que jamais, et passé complètement inaperçu en France, alors que merde à la fin, c'est génial!
(En plus de ça, tout le monde était à fond sur le "Gateways" de DIMMU BORGIR, mais personne ne semble avoir eu la curiosité de chercher qui était donc cette chanteuse remarquable qui dépassait largement la prestation de Shaggrath! 'Fin bon…)

Dans un souci de bien faire après un "Dark Passion Play" incomplet mais mine de rien populaire, les Finlandais nous surprennent avec un album protéiforme et on ne peut plus accrocheur. Non seulement Anette fait très largement ses preuves, mais Marco prend ses aises et Tuomas utilise toutes les capacités du groupe pour un résultat pas parfait mais certainement très satisfaisant.

Dans la famille du metal épique à chanteuse, CRIMFALL sera peut-être bientôt roi. Un tout petit peu en dessous du BATTLELORE – qui reste un de mes groupes fétiches d'amour ?, mais développant une écriture mélodique absolument jouissive. Plus fort que TURISAS dans son propre domaine, CRIMFALL est clairement l'étoile montante du genre.

Dans un dernier appel au secours, je supputais que je ne chroniquerais plus de KORPI tant que KORPI ne me donnerait pas un truc un peu nom-nom sous la dent. Je n'aurais pas attendu longtemps : le voilà mon 'nom-nom' ; des "Tequila" ou "Tuoppi Oltta" sont clairement parmi les meilleurs titres folk de l'année, de vrais petits hymnes! Certes, ça reste la moitié d'un très bon album, mais Vindieu, enfin les Finlandais se réveillent-ils de leur lent sommeil !

Dans des eaux plus troubles du tout et trop confortables, le poulpe se meut sans grand éclat, se repose sur ses lauriers en forme d'algues douces et de compos carrées. Vraiment planplan, et n'égalant pas le dernier GRAYCEON, qui, loin d'être génialissime, a tout de même l'avantage d'être plus varié, "Cenotes" semble juste être une (petite) erreur de parcours.

Dans un bond de lucidité, TURISAS se lance à l'assaut des orchestres pompeux et des comédies musicales tout en couleur. Il oublie malgré tout sa force de Viking, il s'écroule même sous le poids de ses propres orchestrations, et les quelques perles de l'album se perdent dans un flot de cordes envahissantes, quoique parfois aguicheuses.

Dans un petit accès de flemme, ou peut-être un petit manque d'inspiration, MOONSORROW nous donne un album "seulement" bon. VKKM n'est pas tant une erreur de parcours qu'une cruelle vérité on ne peut indéfiniment se renouveler. Un petit pas en arrière après le fantastique "Tulimyrksy" et le non moins génial "V: Hävittety", les Finlandais sont loin du point mort, mais reviennent plus sur leurs pas qu'ils n'avancent. Des ombres regardant leur carrière, du haut de leur colline : pochette est plutôt vraie.
Enfin, je dis ça, mais "Huuto" et ses airs "Kivenkantajieques" reste malgré tout l'un des plus beaux morceaux de l'hiver dernier.

Dans l'ombre d'un Folk Metal mourant, STS broit du noir, il mange ses propres indigestions, il est dans son coin et qui l'aime le suive toujours… ou pas ?

Dans un élan d’honnêteté, je vous l'avoue : J'ai dû écouter cet album cinq fois à tout péter, même pas assez pour me faire un avis vraiment objectif. RHAPSODY m'aura foutu une sacré claque dans ce qui sera peut être sa dernière tournée en sol français (du moins avec le line up existant), mais ça n'aura pas vraiment renouvelé mon enthousiasme pour leurs nouvelles galettes. En fait, ce n'est pas vraiment une déception vu que je ne m'attendais plus à grand-chose… Sans être objectivement mauvais, cet album demeure bien moyen par rapport à leur bonne vieille époque perdue pré-SOEL II.
Et puis bon, le groupe aura quand même eu le mérite de nous faire bien rire/pleurer, avec le split le plus absurde qui n'ai jamais été ! Juste comme ça, un peu par curiosité, un peu par dépit, je me dis : vivement la suite !