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RHAPSODY - The Frozen Tears Of Angels (2010)
Par BAST le 3 Mai 2010          Consultée 37041 fois

"Triomphe ou agonie"… Le titre du dernier album de RHAPSODY (*) avant "The Frozen Tears Of Angels" s’impose aujourd’hui comme un présage aussi involontaire qu’adéquat. Là où il était question des tourments subis par la peuplade copieusement malmenée mais néanmoins opiniâtre imaginée par Luca Turilli, on y voit une fourche donnant naissance à deux routes divergentes certainement similaires dans leurs confins à celles que les Italiens ont vu se déployer devant eux dès lors que le procès les opposant au Label Magic Circle s’est enclenché. A gauche, le triomphe, à droite le trépas.
Magic Circle ? Le label dirigé par Joe Demaio. Joe Demaio ? Le leader de MANOWAR évidemment, mais aussi le producteur de RHAPSODY de 2003 à 2007 ou encore l’homme qui avait permis aux Italiens d’approcher puis embaucher Christopher Lee (que l’on retrouve d’ailleurs pour la troisième fois ici). Luca Turilli et Alex Staropoli n’avaient pas caché leur fierté au moment d’officialiser leur collaboration avec Demaio. A présent, les rapports sont à l’affrontement…

Les Italiens n’en sont pas à leurs premières armes judiciaires. Lorsqu’il leur fut interdit de citer le batteur de session employé sur "Dawn Of Victory", ils l’ont surnommé "Holy Thunderforce". Puis après qu’un américain surgi de nulle part et ayant déposé le nom "Rhapsody" avant eux les a menacés, ils ont consenti à modifier leur patronyme sans trop de dégât, sinon une douche de ridicule. Alors un procès de plus ou de moins… D’autant que cette énième opposition judiciaire avait été motivée par l’annulation ordonnée par Joe Demaio d’une tournée en Amérique du Sud à laquelle RHAPSODY se préparait de longue date. Pas de quoi fouetter un chat, n’est-ce pas ? Une bière et on passe à autre chose. Non, RHAPSODY a très mal pris la chose, semble-t-il. Des menaces, un procès et un interminable silence radio ont fait comprendre aux fans que cette histoire-ci pouvait avoir des répercussions lugubres pour le groupe, témoins en sont les rumeurs allant bon train sur le forum officiel des Italiens.

De fait, au terme de l’année 2009, les fans s’attendaient davantage à un avis de décès laconique qu’à l’annonce d’un nouvel album. Et pourtant, tandis que les fans se rongeaient les sangs, RHAPSODY organisait bel et bien son retour.
Nouveau label, nouvel album, nouveau graphiste, line-up inchangé et long communiqué aussi emphatique par le passé. Pas à dire, RHAPSODY revenait avec les mêmes intentions, et ce même si le procès suit toujours son cours sans avoir encore livré son verdict (du coup, on verra plus tard si à la question "Triomphe ou agonie ?", une réponse sera une fois pour toute apportée).
Un nouveau label, donc, et pas n’importe lequel : Nuclear Blast. La mainmise de la superstructure allemande sur la scène heavy est d’ailleurs de plus en plus impressionnante (inquiétante ?). Un nouvel album et pas n’importe lequel : "The Frozen Tears Of Angels". J’ai bien quelques reproches à lui adresser, mais globalement, il s’avère un excellent support là où il est question de réintroduire RHAPSODY à la tête de la scène heavy symphonique. Un nouveau dessinateur, aussi, Felipe Machado, à qui l’on doit la dernière pochette de DERDIAN (dans des teintes étrangement proches, d’ailleurs) ou encore les plus récentes de Blaze Bayley. Un line-up inchangé, c’est finalement adéquat de le souligner alors qu’un groupe traverse une épreuve difficile. Et une annonce emphatique, ceux qui ont consulté le texte présentant ce nouvel album savent que RHAPSODY, plus que jamais, n’y a pas été avec le dos de la cuillère en matière de formules.

Avant de découvrir ce septième album, les Italiens et leur label ont dévoilé "Sea Of Fate", par l’intermédiaire d’un MP3 de très bonne qualité. C’est la première fois du reste que RHAPSODY opte pour ce support dans l’optique de divulguer un titre. D’habitude, un single s’en charge, voire un magazine metal sur son sampler (Hard-Rock France avec "The Riding Winds Of Eternity", tiré de SOEL).

Un titre dans lequel une crainte s’est insinuée et qui a révélé quelques indices.
La crainte, probablement la simplicité d’un titre que les aficionados du RHAPSODY ultra-orchestral ont trouvé répétitif et trop peu charnu. Je les rejoins sur cet avis, j’y reviendrai plus tard.
Les indices sont constitués par des orchestrations toujours présentes, un Fabio au sommet de sa forme, mais aussi un refrain dénué de chœurs ou encore de légères expérimentations au niveau du son de clavier. Ce qui a néanmoins retenu le plus l’attention, fut le jeu de Luca Turilli.
En effet, le guitariste avait étonné tout le monde lors de la longue hibernation de sa formation en créant une manière d’école de guitare opérant exclusivement sur internet et n’acceptant qu’une douzaine d’élèves en tout. Cet énième projet, sobrement intitulé "Luca Turilli's Neoclassical Revelation", était motivé par un guitariste révélé à lui-même. Oui, fini le musicien insistant pour qu’on le considère avant tout comme un compositeur plutôt qu’un guitariste, lui qui avouait quelques faiblesses techniques et n’hésitait pas, par exemple, à se faire suppléer par un confrère sur les parties qui lui échappaient (l’intro acoustique de "Gargoyles, Angels Of Darkness" ou quelques soli dans une tradition hard rock). Etonnant revirement de situation qui laisse à penser que ce long break aura été finalement bénéfique à un Luca aussi notoirement friand de communiqués pompeux que mal à l’aise avec son jeu.
Sur "The Frozen Tears Of Angels", le nouveau Luca est clairement identifiable. Il se laisse effectivement aller à quelques soli très techniques ("On The Way To Ainor"), joue sur les effets ("Danza Di Fuoco E Ghiaccio") et se charge de parties acoustiques inhabituelles de sa part ("The Frozen Tears Of Angels"). Une guitare, du reste, à la base de l’ambiance particulière régnant sur cet album, froide et oppressante, deux maitres mots auxquels j’ajoute "puissance".

Car jamais RHAPSODY n’aura été aussi puissant et direct, n’aura poussé sa rythmique à ce point en avant. Même la pièce épique finale "The Frozen Tears Of Angels", objet en général de tous les effets orchestraux possibles, constitue un titre au procédé assez rentre-dedans, avec une batterie explosive et un Fabio dont le chant varie entre rage, intensité dramatique et mélancolie épique. Les orchestrations demeurent en bonne place, mais se montrent moins présente que par le passé.
Cela se vérifie tout au long de l’album. "Sea Of Fate" exhibe une matière réduite à son plus simple appareil (pour du RHAPSODY, bien sûr), "Crystal Moonlight" ose un refrain très typé hard-rock et à la simplicité affirmée, "Reign Of Terror" pousse à fond le concept RHAPSODY IN BLACK (un RHAPSODY qui tends vers la scène black et que l’on a découvert sur le titre "When Demons Awake" en cinquième position de "Power Of The Dragonflame").

Sur ses neufs nouveaux titres, RHAPSODY ne se loupe pas. "Sea Of Fate" quoique répétitif impose un refrain obsédant appuyé par des orchestrations intenses, "Reign Of Terror" explose le long de lignes de chant écorchées, de chœurs tourmentés et d’un refrain tonitruant, "Danza Di Fuoco E Ghiaccio" figure parmi les pièces folkloriques les plus réussies de RHAPSODY avec notamment un solo dantesque, la ballade "Lost In Cold Dreams" instaure une ambiance mélancolique touchante, "On The Way To Ainor" fait la lumière sur un refrain jouissif (le seul de l’album dont se chargent les fameux chœurs guerriers à la "Emerald Sword") et le titre final joue parfaitement la carte du titre solennel, mélancolique et vengeur à la fois, avec un refrain épique délectable.
Seul un titre déçoit, à mon sens. Il s’agit de "Crystal Moonlight" à qui je reproche un riff peu inventif puisque nettement proche de celui introduisant "Dargor, Shadowlord Of The Black Mountain" sur "Dawn Of Victory" et un refrain franchement peu inspiré, même si le but des Italiens était justement de recourir à une mélodie totalement épurée dans le but de coller à son concept.

Sur neuf titres, une seule déception, donc.
Mais ce n’est pas ce titre en-dessous des autres qui vaut à cet album que je l’ampute d’une étoile au regard des notes que j’ai l’habitude de refourguer à RHAPSODY. Ni la production, du reste, bien pétante et claire. Ni la prestation de musiciens très en verve, Fabio en tête, lui qui maitrise avec brio son sujet notamment sur des lignes de chant difficiles ("The Frozen Tears Of Angels"). Ni la batterie, enfin, sur laquelle RHAPSODY fait de nets progrès. Pour une fois, Alex Holzwarth a de quoi se faire plaisir, lui le laissé-pour-compte à qui Luca et Alex avaient pris l’habitude, faute de compétence en la matière, de fournir des lignes de batterie très mécaniques et peu surprenantes.

Non, le vrai reproche tient à la densité de "The Frozen Tears Of Angels". Si je salue la maturité affichée par les Italiens qui savent désormais opter pour leurs divers effets avec davantage de parcimonie et de justesse, j’ai tendance, par moments, à regretter le groupe un brin naïf qui n’hésitait par à en mettre plein les esgourdes, à coups de chœurs baveux et de passages orchestraux. Hansi Kürsch, le chanteur de BLIND GUARDIAN, qualifiait souvent RHAPSODY de childish quand des journalistes évoquaient la similitude entre les deux formations, notamment leurs accointances pour la fantasy. Aujourd’hui, cet adjectif ne colle plus aux Italiens. Ils ont grandi, produisant un album très bien équilibré et assez éloigné des génériques de dessin animé, dont on pouvait parfois faire le rapprochement ("Emerald Sword"). RHAPSODY n’a pas hésité à recomposer intégralement ce nouvel album alors qu’il l’avait pratiquement finalisé il y a plusieurs années, preuve que les Italiens se sont senti le besoin de changer. Pour beaucoup, il s’agira d’une progression. Pour ma part, d’une évolution que je sais nécessaire mais qui éloigne légèrement les Italiens de ce qu’ils étaient il y a dix ans.

Quoiqu’il en soit, on tient là un excellent album. "The Frozen Tears Of Angels" signe de manière péremptoire le retour de RHAPSODY et devrait figure parmi les grandes réussites d’une année 2010 finalement très riche en matière de heavy épique et de speed mélodique.
RHAPSODY, merci !

Note : 4,5 / 5

(*) J’ai omis sciemment la particule et le pédoncule grossier ajouté il y a quelques années au patronyme des Italiens.

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- Fabio Lione (chant)
- Luca Turilli (guitare)
- Alex Staropoli (claviers)
- Patrice Guers (basse)
- Alex Holzwarth (batterie)


1. Dark Frozen World
2. Sea Of Fate
3. Crystal Moonlight
4. Reign Of Terror
5. Danza Di Fuoco E Ghiaccio
6. Raging Starfire
7. Lost In Cold Dreams
8. On The Way To Ainor
9. The Frozen Tears Of Angels



             



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