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METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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RHAPSODY - Rain Of A Thousand Flames (2001)
Par VOLTHORD le 4 Novembre 2007          Consultée 26057 fois

Si on pourra reprocher aux Italiens de RHAPSODY de baigner dans le cliché, dans le kitsch, le ridicule ou quoi que ce soit d’autre, on ne pourra pas nier une chose : il aura suscité la passion d’un bon nombre de geeks à la recherche de sensations fortes et, qui plus est, les aura même fait rentrer délicatement dans un univers musical d’une richesse toujours insoupçonnée par la plupart de nos contemporains.

Car quel groupe pourrait mieux incarner la passion pour l’héroïsme rutilant que RHAPSODY et son côté jusqu’au-boutiste, pompeux certes, clichesque oui, autiste sans doute, mais pourtant ô combien débordant de l’ardeur la plus exaltante qui soit ?
Pas de doute pour moi, il n’y a que ce mélange à la fois riche et facile de sonorités orchestrales, médiévales, folk et modernes qui aurait pu aussi bien m’immerger dans le vaste océan du Metal. Et pour preuve, c’est pour moi ce qui s’est passé au travers de ce "Rain Of A Thousand Flames" chaudement dissimulé entre deux gros pavés, mais finalement bien loin d’être inférieur en qualité. Qu’on se le dise, c’est un album charnière qu’on tient là.

Abandonnant l’habituelle structure des autres albums, "Rain Of A Thousand Flames" introduit l’album du même nom avec la bravoure qu’on connaissait, mais avec un ton bien plus incisif, un Fabio Lione aussi tragique que hargneux et des musiciens résolument plus énervés qu’à l’habitude. Gros coups de cymbales, refrain dantesque, double pédale omniprésente, violons saccadés du premier effet épique…

La suite s’articule surtout autour de deux adaptations majestueuses. L’une reprenant le thème du film d’horreur « Phenomena » ("Queen Of The Dark Horizons"), qui passe désormais pour une bonne petite série B, mais qui avait tout de même pour l’époque une BO bien Rock’N’Roll… L’autre ("The Wizard’s Last Rhymes") s’attaquant à un très gros pavé intouchable de la musique classique (en l’occurrence la Symphonie du Nouveau Monde), thème épique parmi les thèmes épiques au coude à coude avec Carmina Burana. Je ne dis pas reprises car ce serait mentir, RHAPSODY va bien plus loin que ça. Il prend pour base les mélodies déjà écrites, les mêle à son univers et fait fourmiller les détails et les idées à partir de là… ce qui donne deux perles de plus de dix minutes aux nombreuses variations qui nous tiennent en haleine, tissent des ambiances dormantes ou viscéralement abrasives (cherchez pas), parfois plus dramatiques, complètement militaristes et imposantes, résolument rougeoyantes et sombres… pour ensuite repartir d’autant plus fort dans une déboulade épique de première volée.

À côté de ces perles, RHAPSODY intercale deux instrumentaux, l’interlude au piano "Deadly Omen" qui fait grandir les ténèbres avant l’assaut, ou le plus reposant "Elnor’s Magic Valley", transposition basique mais pertinemment sobre d’un thème celtique. "Tears Of A Dying Angel" n’hésite pas à étendre une narration théâtrale sur un fond musical presque plus parlant, "The Poem’s Evil Page" est, tout comme "Rain Of A Thousand Flames", un titre de quatre minutes accrocheur se faisant une place certes mineure mais indispensable dans la « saga gothique ».

Avec "Rain Of A Thousand Flames", RHAPSODY ne montrait pas seulement qu’il était extraordinaire (après "SOEL" et "DOV", c’était déjà un fait acquis pour la plupart des fans de Heavy Metal épique), mais surtout qu’il pouvait aller au-delà de ses propres conventions, se faire plus agressif, plus sombre, sans pour autant se détourner radicalement de son rôle habituel.
Derrière cette sortie qui se voudrait anecdotique se cache tout simplement le point G du Metal Épique, un déboulement wagnérien des premiers effets, un moment de jouissance épique comme on en a rarement entendu (même de la part de RHAPSODY)…

"Rain Of A Thousand Flames" est au beau milieu de ce que je considère comme l’âge d’or de RHAPSODY, un groupe qui mutait vers une musique plus chargée, sillonnait enfin les poncifs du côté obscur de l’heroic fantasy, un groupe qui jouait avec ses acquis sans pour autant s’éloigner de cette passion significative pour une grandiloquence sans limites…

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Par STEF




 
   VOLTHORD

 
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   (2 chroniques)



- Luca Turilli (guitare)
- Alex Staropoli (claviers)
- Fabio Lione (chant)
- Alessandro Lotta (basse)
- Alex Holzwarth (batterie)


1. Rain Of A Thousand Flames
2. Deadly Omen
3. Queen Of The Dark Horizons
4. Tears Of A Dying Angel
5. Elnor's Magic Valley
6. The Poem's Evil Page
7. The Wizard's Last Rhymes



             



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