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RHAPSODY - Dark Wings Of Steel (2013)
Par VOLTHORD le 5 Décembre 2013          Consultée 18909 fois

Après le split le plus ridicule de toute l’histoire du Metal (avec deux groupes doublons partageant le même logo, suuuuper !), RHAPSODY OF FIRE était le groupe de Heavy le plus attendu au tournant de l’année 2013.

Ce que Luca Turilli donnait sans Fabio, on savait à peu près. Ce que le guitariste nous a donné : un album bodybuildé rappelant ses premiers albums solo. Du gros son aux orchestrations dodues, du refrain en veux-tu en voilà. Pas grand-chose de très très neuf, mais au moins à la hauteur de ce qu’on connaissait du bonhomme.

Quant à Alex Staropoli à la composition… On savait que le claviériste était la seconde jambe du groupe, mais on ne savait pas franchement s’il savait lui aussi marcher si bien avec une jambe de bois. Le résultat est là et la réponse est : RHAPSODY OF FIRE boite. Sans la plus forte personnalité du groupe, le RHAPSODY OF FIRE d’aujourd’hui paraît donc un peu démuni. Un peu puceau, un peu pudique, il s’élance dans une direction où les orchestrations sont omniprésentes mais cessent de chercher la grandiloquence. On a du mal à trouver beaucoup de Hollywood dans ce Metal, ni même le RHAPSODY plus 'mature' des derniers albums.

Sans avoir vraiment réformé son attitude, ne voulant se défaire ni des chœurs ni de l’orchestre, presque embarrassé par la gloire qu’il aura dûment acquis durant toutes ces années, il paraît frêle. Et il ne suffit pas d’avoir un gros dragon méchant sur la pochette pour que ça change la donne. Staropoli sans Turilli n’arrive pas à revenir à ses moutons. Ce "Dark Wings Of Steel" dont le titre a probablement été tiré au dé parmi la trentaine de mots disponibles dans la jargon Speed Metallique, sonne comme une moitié d’album.

Au programme donc, des chœurs tellement diminués qu’ils ne donnent aucune puissance aux refrains, des refrains ni vraiment guerriers ni vraiment quoi que ce soit d’autre, un manque singulier de riffs accrocheurs (la marque de fabrique de Turilli, sans aucun doute) d’autant plus marqué que les guitares se veulent en premier plan (d’après Staropopo, mais ce qui n’est franchement pas le cas au final), un manque d’ampleur de la partie symphonique, une batterie qui refuse l’accélération furieuse et préfère se borner à une pondération malvenue… Autant d’éléments que j’avais déjà reproché à "Triumph Or Agony" fut une époque, mais aujourd’hui on atteint le comble du comble. RHAPSODY OF FIRE n’est plus épique du tout. De mollassonneries primaires en déceptions anti-climatiques (cet anglicisme est encore peu reconnu par l’Académie Française, je lancerai peut-être une pétition), on ne retient rien de "Dark Wings Of Steel", même après une quinzaine d’écoutes.

Est-ce que cela vient en partie du fait qu’il soit difficile de prêter au pourtant talentueux Roberto De Micheli une identité guitaristique aussi forte que celle de Turilli ? Peut-être. Tout ce qui sort de cette guitare sonne un peu rabattu et franchement convenu.

Et si Fabio s’en tire pas si mal sur l’écriture des paroles, tout ça sonne affreusement générique et l’absence d’une trame narrative claire se fait très clairement sentir. RHAPSODY OF FIRE semble brasser du vide, sans univers.

J’aurais bien voulu me laisser séduire par ce refrain qui se voulait à la épique et mélancolico-dramatique sur "Rising From Tragic Flames", mais tout ce qu’il y a autour de ce seul refrain ne fout pas la chair de poule. Je dois bien dire que "Custodi Di Pace" m’a quand même un peu touché. Cette douceur italienne d’un Fabio qui sait tellement y faire avec sa voix… Dommage que l’équivalent strict de ce morceau soit laaaaaaaaaaargement plus bandant sur l’album de Turilli. À part quelques guitares acoustiques bien senties ici et là (mais encore à des kilomètres d’un titre comme "Gargoyles, Angels Of Darkness" et un chanteur toujours aussi charismatique, on n’a ici qu’un pseudo-album de RHAPSODY OF FIRE.

Ceux qui se retrouveront dans cet album sont ceux qui n’ont pas cillé lorsque le RHAPSODY plus Heavy Metal et moins Hollywoodesque de "Triumph Or Agony" avait pointé son nez. Peut-être trouveront-ils dans ce que j’appelle un manque total de punch une sorte de nouveau tournant dans la carrière d’un groupe qui doit peut-être se renouveler par une approche plus traditionnelle.

Alors voilà, à la vue du barème nightfallien jusque là élogieux envers RHAPSODY, cette dégringolade directe vers la note minimale paraîtra sans doute excessive pour vous autres, lecteurs de la première heure. Mais autant vous dire que depuis "Power Of The Dragonflame", qui restait l’apogée du RHAPSODY excessif et méritoire, je n’ai, de mon avis personnel d'individu subjectif, jamais entièrement accroché aux différents virages que la troupe italienne avait pris. Pourtant, un live absolument incontournable à Lyon m’avait redonné la foi en un groupe qui avait perdu beaucoup à devenir « mature ». Et autant dire que je restais pour le moins respectueux de ses choix artistiques et considérait qu’objectivement, il y avait encore clairement de quoi faire. Mais là, après un split si décevant et un album si étonnamment redondant, j’ai du mal à trouver une once d’enthousiasme dans cet ouvrage.

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   VOLTHORD

 
   BAST

 
   (2 chroniques)



- Fabio Lione (chant)
- Roberto De Micheli (guitare)
- Oliver Holzwarth (basse)
- Alex Staropoli (claviers)
- Alex Holzwarth (batterie)


1. Vis Divina (divine Strength)
2. Rising From Tragic Flames
3. Angel Of Light
4. Tears Of Pain
5. Fly To Crystal Skies
6. My Sacrifice
7. Silver Lake Of Tears
8. Custode Di Pace
9. A Tale Of Magic
10. Dark Wings Of Steel
11. Sad Mystic Moon
12. A Candle To Light [bonus Track]



             



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