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HARD ROCK  |  STUDIO

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1974 Rocka Rolla
1976 Sad Wings Of Destiny
1977 Sin After Sin
1978 Stained Class
  Killing Machine
1979 Unleashed In The East
1980 British Steel
1981 Point Of Entry
1982 Screaming For Vengean...
1984 Defenders Of The Fait...
1986 Turbo
1987 Priest... Live !
1988 Ram It Down
1990 Painkiller
1997 Jugulator
1998 98 Live Meltdown
2001 Demolition
2005 Angel Of Retribution
2008 Nostradamus
2009 A Touch Of Evil Live
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- Style : Heavens Gate, Burning Witches, Thobbe Englund, Diviner, Darker Half, Absolva, The Lightbringer Of Sweden, Durbin, Existance, Tyran' Pace, Satan Jokers, Biomechanical, Cage, Sinner, Damien, Sortilège, Primal Fear
- Membre : Two, Animetal Usa, Elegant Weapons, Trapeze, Ripper, Deeds / Dirty Deeds, The Three Tremors, Fight, Beyond Fear, Charred Walls Of The Damned, Iced Earth, Yngwie Malmsteen, Tipton, Entwistle & Powell, Michael Schenker, Toto, A New Revenge, Racer X
- Style + Membre : Halford, Kk's Priest, Glenn Tipton
 

 Site Officiel De Judas Priest (3176)

JUDAS PRIEST - Rocka Rolla (1974)
Par FREDIAN le 27 Avril 2023          Consultée 1840 fois

Dylan. Stapenhill. Atkins. Dans cet ordre-là. Voilà le triumvirat à l'origine de JUDAS PRIEST (l'historique détaillé en appendice).

Bob Dylan d'abord, pour "The Ballad Of Frankie Lee And Judas Priest".
Bruno Stapenhill, ensuite, pour avoir eu l'idée du nom d'après cette chanson. JUDAS PRIEST première mouture (avec déjà Atkins au chant) naît durant l'été 1969 et durera un an mais aura commencé à se faire un nom localement et enregistré une démo deux titres écrits par Atkins ("Good Time Woman", "We'll Stay Together"). Il ne comprend aucun "membre historique".
Alan Atkins, enfin, pour avoir suggéré la reprise de ce patronyme lorsqu'il intégra FREIGHT fin 1970, le (récent) groupe de K. K. Downing et Ian Hill. Trois ans de concerts, pas mal de compos principalement d'Atkins (dont "Winter", "Never Satisfied", "Caviar And Meths" qui était alors un "epic" de dix minutes, et "Whiskey Woman" l'ébauche de "Victim Of Changes") et une démo 45T enregistrée ("Mind Conception" avec "Holy Is The Man" en face B), la valse des batteurs et un groupe toujours dans la dèche eurent raison d'Atkins (qui avait une famille à nourrir). Nous sommes au printemps 1973 et c'est là que la petite amie de Ian Hill entre en scène, une certaine Sue... Halford. Elle suggère son frère, chanteur du groupe HIROSHIMA. Le courant passe de suite entre les trois Midlanders et Rob emmène avec lui son batteur John Hinch. De nouveau des concerts, en UK, Allemagne et au retour d'une mini-tournée scandinave, un deal signé avec Gull Records en Avril 1974. Ces derniers insistent pour recruter un cinquième membre pour épaissir leur son. Glenn Tipton (FLYING HAT BAND) les rejoint en Mai juste avant d'entrer en studio. L'une des plus célèbres paires de guitaristes du Metal vient de naître. Le 6 Septembre 1974 sort "Rocka Rolla".

"Rocka Rolla", c'est d'abord une identité graphique inappropriée. C'est l’œuvre de Jon Pasche, le designer graphique de Gull Records, qui avait bossé pour les ROLLING STONES plus tôt dans sa carrière. Cette pochette "capsule" était d'ailleurs destinée à un album des STONES (pour le coup, ce "Rocka Rolla", empruntant au célèbre soda, estampillé STONES aurait eu de la gueule). La nature "Pop" de cet artwork a conduit Pasche à transformer le vieux logo gothique du groupe (proche de celui qui figurera sur leurs deux albums suivants) en une écriture plus passe-partout (mais dénuée de caractère) qui matche mieux la pochette mais qui ne correspond pas à leur musique. Les 45T français et allemand de l'époque utilisèrent d'ailleurs des logos différents... La réédition de 1984 reprendra le logo gothique et choisira la cover du roman de SF "The Steel Tsar" de Michael Moorcock réalisée par Melvyn Grant.

"Rocka Rolla" est donc l'héritage discographique de cinq années de construction (chaotique). On y entend un groupe à la fois jeune et encore naïf dans ses compositions (encore imprégnées de leurs influences) mais avec une expérience et un savoir-faire certain (ils sont rodés à l'épreuve de la scène). La production, pourtant signée Rodger Bain (qui s'est occupé des trois premiers SABBATH), ne les satisfait pas. Ils lui reprochent une mauvaise restitution des dynamiques et un son trop "propre" (en comparaison de leurs performances scéniques très Heavy pour l'époque). On y retrouve donc les compos d'Atkins (les Heavy SABBATHiens "Winter" et "Never Satisfied" et l'instrumental "Caviar And Meths" fortement raccourci par Gull à un court épilogue pour contrainte de temps, au grand dam du groupe - à la décharge du label, à cette époque où le support discographique était le vinyle, il fallait ajuster la durée de chaque face). Le ton est Heavy Rock Psyché et Bluesy typique du début des 70s. On peut le rapprocher, à des degrés divers, du premier opus éponyme de BLACK SABBATH ou du "Lonesome Crow" de SCORPIONS. Mais j'y vois, pour ma part, plus d'accointances avec le proto Heavy Metal des Gallois de BUDGIE (e.g. la partie "Hero Hero" de "Dying To Meet You" évoque "The Author" du premier album éponyme des Gallois).

Malgré cette impression que le groupe se cherche encore une personnalité complètement affirmée (ce qui sera le cas dès l'album suivant), je trouve beaucoup de charme à cet album assez varié où le Blues percutant de "Cheater" (mid-tempo énergique qui deviendra une marque de fabrique) côtoie le lyrisme Psyché de la superbe "Run Of The Mill" qui met en avant la voix unique de Rob pour la première fois, et où le triptyque Hard psych-expérimental "Winter"-"Deep Freeze"-"Winter Retreat" (ce dernier ébauchant "The Last Rose Of Summer") fait face au Rock'N'Roll groovy et dynamique de "One For The Road" et du title-track (première joute de nos twin-guitarists.

Quelque part, je vois dans ce "Rocka Rolla" un avant-goût de "Sin After Sin" (cette variété, ce côté héritage associé aux prémices du futur) là où le résolument plus Heavy "Sad Wings Of Destiny" préfigurerait plutôt "Stained Class". Comme un clin d’œil, les remasters des années 80 (et plus récents) y incluront une reprise (différente) du "Diamonds And Rust" de Joan BAEZ (issue des sessions de "Sad Wings..."). Ici, on est plus dans l'esprit de l'original bien que le tempo soit évidemment plus enlevé.

JUDAS PRIEST ne se résume pas à "British Steel", "Defenders..." et "Painkiller". C'est un groupe issu de la fin des 60s qui a toujours voulu se renouveler et qui n'a jamais caché ses ambitions "commerciales" qui se sont d'abord manifestées par des reprises puis par la recherche d'un hymne stadier. "Rocka Rolla" est la première pierre à son imposant édifice et, au-delà de la curiosité (les premiers pas d'un géant), c'est un disque certes ancré dans son époque mais qui présente déjà quelques "marques de fabrique" :

Le mid-tempo sautillant : "Cheater"
La ballade épique et lyrique : "Run Of The Mill"
Le hit Heavy : "Never Satisfied".

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APPENDICE : HISTORIQUE JUDAS PRIEST 1969-1974
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Du berceau de la Country aux forges du Heavy Metal

Automne 1967. Nashville. Bob DYLAN enregistre son huitième album "John Wesley Harding", connu notamment pour "All Along The Watchtower" qui sera magnifiée par Jimi HENDRIX un an plus tard. L'album contient un titre moins connu mais qui prendra une toute autre importance dans les West-Midlands Britanniques deux ans plus tard, "The Ballad Of Frankie Lee And Judas Priest".

Été 1969. West Bromwich, banlieue NO de Birmingham. Le chanteur Alan Atkins et son pote bassiste Bruno Stapenhill, qui ont déjà bourlingué au sein de plusieurs groupes semi-pro depuis cinq-six ans, forment un groupe avec John Partridge (batterie) et John Perry (guitares).
Septembre 1969. Après la mort tragique de Perry dans un accident de voiture, le jeune Kenneth Keith Downing est auditionné mais le multi-instrumentiste Ernest Chataway lui est préféré. Influencés par le changement de nom de leur pays de EARTH en BLACK SABBATH dont ils aiment la sonorité, ils choisissent, sur suggestion de Stapenhill, JUDAS PRIEST d'après la chanson de DYLAN.

Naissance éphémère du Prêtre

Fin 1969, grâce à Alan Eade de Ace Managements qui a manifesté de l'intérêt pour le groupe et leur a organisé quelques concerts, JUDAS PRIEST première mouture enregistre une démo deux-titres, écrite par Atkins ("Good Time Woman", "We'll Stay Together"). À cette époque leur musique est un Rock Progressif dans l'air du temps. Leur bonne réputation scénique (dont un live showcase au George Hotel de Walsall (où Rob Halford grandit), avec un certain Robert Plant dans l'assistance (le monde du Metal est petit)), leur vaut de décrocher un contrat de trois ans avec le label Immediate, détenu par l'ex manager des ROLLING STONES Andrew Loog Oldham. Hélas, deux mois plus tard, Immediate fait faillite...
Courant 1970, alors que le groupe continue de se produire sur scène, Partridge part et est remplacé par Fred Woolley à la batterie.
Mi-1970. Des divergences musicales grandissantes aboutissent à leur séparation. Atkins se marie, prend un boulot "alimentaire" et se "case".
L'histoire de l'un des plus grands groupes de Heavy Metal aurait pu s'arrêter là, après une année d'existence et une démo deux-titres introuvable...

Chemins de traverse et destins croisés

C'était sans compter sur la détermination en parallèle de deux jeunes musiciens dont les destins allaient se recroiser.
Avril 1970. West Bromwich. Après plusieurs tentatives infructueuses, K. K. Downing et son ami d'enfance Ian Hill forment le power trio FREIGHT avec le batteur John Ellis. Ils jouent du Heavy Rock aux colorations Prog', Psyché et "Electric Blues" fortement influencés par CREAM et HENDRIX.
Fin 1970, Atkins, de nouveau à la recherche d'un groupe (après avoir compris que la vie de bureau "9 to 5" ne lui correspondait pas), assiste à un set enflammé de FREIGHT. Il reconnaît K. K. et séduit par la lourdeur de leur son et voyant qu'il leur manque un chanteur, propose ses services, avec succès. Ils ne tardent pas à s'approprier le nom de l'ex-groupe d'Atkins. JUDAS PRIEST renaît de ses cendres.

Résurrection de JUDAS

Printemps 1971. Ils commencent à tourner sur les scènes locales (plus quelques dates à Londres) jouant des covers d'HENDRIX ("Spanish Castle Magic" comme "opener") et de QUATERMASS ("Black Sheep Of The Family", (*1)) en plus de leur propres morceaux (*2). Ils ouvrent pour des groupes tels SLADE, BUDGIE et Gary MOORE.
Juillet 1971. JUDAS PRIEST deuxième mouture enregistre une démo 45 tours : "Mind Conception" avec "Holy Is The Man" en face B (*1), sortie chez ZelLa Records ; deux compos d'Atkins.
Fin 1971, le jeu des chaises musicales au poste de batteur reprend de plus belle. Début Octobre, Alan Moore remplace Ellis. Et en fin d'année, Chris "Congo" Campbell remplace Moore (qui reviendra pour "Sad Wings..."). Le groupe rejoint alors l'agence de management de Tony Iommi.
1972-1973. Le groupe compose beaucoup dont plusieurs titres qui figureront sur "Rocka Rolla" ("Winter", "Never Satisfied" et "Caviar And Meths" qui leur sert d"epic finale" de dix minutes (*1) par Atkins et "Run Of The Mill" par Downing). Ils se taillent une solide réputation scénique, ouvrant pour des groupes de premier plan comme STATUS QUO, UFO ou THIN LIZZY. Si les dates se multiplient, les finances restent précaires.
Fin Avril 1973. Atkins se voit donc contraint de quitter le groupe pour raisons financières (il avait une famille à nourrir). Chris Campbell en fait de même. Atkins leur laisse sa dernière compo, "Whiskey Woman" (qui, couplée au "Red Light Lady" d'Halford, deviendra "Victim Of Changes").

Coup d'accélérateur du destin

Début Mai 1973. K. K. ne se laisse pas abattre et part immédiatement à la recherche d'un nouveau chanteur. La petite amie de Ian Hill, Sue... Halford, suggère son frère Rob. Le courant passe de suite entre K. K., Ian et Rob et vu que le poste de batteur est vacant, ce dernier propose John Hinch de son ex-groupe HIROSHIMA. JUDAS PRIEST 3ème mouture est né et va continuer à beaucoup tourner jusqu'à l'été 74. Ils joueront pour la première fois en Europe (en Allemagne et aux Pays-Bas puis une mini-tournée "scandinave" en Norvège et au Danemark (c'est là que "K. K." Downing acquit son surnom d'une fille n'arrivant pas à prononcer son prénom)). C'est aussi à ce moment qu'ils deviendront proches de BUDGIE (particulièrement Burke Shelley) avec qui ils partagent souvent la scène. D'ailleurs c'est lors d'un showcase en première partie des Gallois le
11 Février 1974, qu'ils vont passer un accord de principe avec le label Gull Records.

Avril 1974. De retour de Scandinavie, ils signent leur premier contrat avec Gull.
Mai 1974. Label qui, sous la houlette de David Howells (directeur) et Rodger Bain (producteur, réputé pour son travail sur les trois premiers albums de BLACK SABBATH), insiste pour recruter un second guitariste pour se démarquer de la formule éculée du "power trio avec chanteur". Au début réticents (il va falloir partager les recettes en cinq au lieu de quatre), K. K. (appréciant ce que WISHBONE ASH avaient initié) et le groupe acceptent et c'est ainsi que Glenn Tipton, guitariste du FLYING HAT BAND (aussi géré par Iommi Management Agency) les rejoint, pour une simple pige pense-t-il alors.
Fin Juin-Juillet 1974. Enregistrement de "Rocka Rolla". Trois semaines. À l'arrache. Ils sont tellement à la rue qu'ils dorment dans leur van, enregistrent de nuit pour limiter les coûts. Rodger Bain enchaîne des shifts de malade, l'anecdote veut qu'il se soit même endormi suite à un run[fi de 36 heures. Au final, le groupe sera déçu du rendu (manque de dynamiques, son moins Heavy que ce qu'ils produisaient sur scène, "charcutage" de "Caviar And Meths" en un instrumental de deux minutes) mais la machine était lancée.
6 Septembre 1974. Sortie de "Rocka Rolla".

Le reste appartient à l'Histoire...

... mais l'Histoire sera loin d'être un long fleuve tranquille avant que le groupe ne connaisse le succès commercial de son "âge d'or" des années 80.

Septembre 1974 -> Décembre 1975. Tournéee "Rocka Rolla". Principalement en UK plus une dizaine de dates à travers la Norvège, la Suède, le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas. Les temps restent durs, Gull ne supportant pas le groupe financièrement (ils vivent de leurs cachets de concert), et plusieurs membres effectuent des petits boulots (imaginez Glenn jardinier, K. K. bossant à l'usine et Ian conduisant un camion de livraisons). C'est pendant cette tournée que le groupe enregistrera (Novembre-Décembre 1975) son deuxième album. Mais ceci est une autre histoire...

-

(*1) L'album "Victim Of Changes", qu'Atkins sortira en 1998, comprend cette reprise de QUATERMASS, un aperçu de cet extended "Caviar And Meths" et un réenregistrement de cette démo 71.

(*2) Setlist typique de cette époque :
Spanish Castle Magic (cover HENDRIX)
Winter
Holy Is the Man
Voodoo Rag
Black Sheep Of The Family (cover QUATERMASS)
Never Satisfied
Whiskey Woman
Joey
Mind Conception
Caviar And Meths


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Sources :

- Al Atkins : notes du livret de l'album "Victim Of Changes" (1998) : https://www.youtube.com/watch?v=gxqO4Sh66Go
- Bouquin Al Atkins, Neil Daniels - Dawn Of The Metal Gods (2009)
- Bouquin Martin Popoff - Judas Priest : Heavy Metal Painkillers — An Illustrated History (2007)
- Site internet K.K. Downing (sections biographie et discographie) : http://kkdowning.net/steelmill/
- Site internet Glenn Tipton : https://www.glenntipton.co.uk/about-the-flying-hat-band/
- Site internet de John R Woodhouse dédié au "Brum beat" ("le son de Birmingham" qui se développa dans les 60s en écho au fameux "Mersey sound" de Liverpool dont les fers de lance furent évidemment The BEATLES)) : http://www.brumbeat.net/judaspri.html

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- Rob Halford (chant)
- K.k Downing (guitare)
- Glenn Tipton (guitare)
- Ian Hill (basse)
- John Hinch (batterie)


1. One For The Road
2. Rocka Rolla
3. Winter
4. Deep Freeze
5. Winter Retreat
6. Cheater
7. Never Satisfied
8. Run Of The Mill
9. Dying To Meet You
10. Caviar And Meths
11. Diamonds And Rust



             



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