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ALICE COOPER - Dirty Diamonds (2005)
Par POWERSYLV le 3 Septembre 2005          Consultée 14100 fois

Nombre de vieux rockers de notre planète hard/heavy méritent le respect pour leur longévité et aussi ce qu’ils ont apporté à notre musique préférée. Lemmy, Ronnie James Dio … Ce nouvel opus d’Alice Cooper me donne l’occasion de saluer la légende pour l’ensemble de son œuvre et pour tout ce qu’il a pu apporter comme influences. Tant au niveau de l’imagerie décadente, funeste et théâtrale qu’il a développée au cours de ses … 40 ans de carrière (!), mais aussi pour tous les hymnes qui nous a laissés, chapeau l’artiste. Certes il s’est assagi ces dernières années (normal vu l’âge), mais on peut toujours compter sur cette figure majeure du hard US pour des apparitions scéniques redoutables et ses derniers albums qui comportent de fort agréables pépites, même s’ils peuvent être moins remarqués. En effet, et à la vue de ces dernières fort honorables productions, parler de Monsieur Vincent Furnier (pour les intimes) comme d’un artiste qui aurait tiré son ultime révérence et qui ferait uniquement partie du passé serait un blasphème. Nous sommes en 2005, le plus ancien croque-mitaine de l’histoire du rock nous revient avec cet énième album d’une grande classe, Dirty Diamonds.

Ayant surfé sur toutes les modes pendant ces décennies, Alice a toujours su s’entourer de brillants musiciens et de compositeurs de talent. Bien qu’il ait tenté diverses expériences pour ne pas se répéter, en passant par la controverse disco et les relents new-wave de la charnière des années 70/80, en se lançant dans un renouveau hard-FM à la fin des années 80 mais aussi se modernisant à l’extrême sur les réussis Brutal Planet (2000) et Dragontown (2001), il n’est pas peu dire que l’homme à toujours joué au caméléon musical bien qu’il ait gardé cette voix et cette foi en ce putain de rock’n roll. Du rock’n roll, il en est carrément question avec ce rafraîchissant dernier album qui propose un cocktail explosif et varié de rock hard des années 70 et des années 80 réunies.

D’emblée, « Woman Of Mass Distration » propose un morceau entraînant au refrain bien Alice. Idem pour les très réussis « You Make Me Wanna » aux quelques côtés KISS pas désagréables, et « Dirty Diamonds » aux tendances plus modernes avec son refrain entêtant et le petit clin d’œil à James Bond. « Perfect » sonne comme un croisement entre KISS et les ROLLING STONES, groupe qui a influencé à mort le jeune Vincent quand il était gosse. Un furtif piano se promène tranquillement et nous ramène avec « Sunset Babies (All Got Rabies) » à un rock teenager comme on pouvait le faire dans les années 70. Rafraîchissant. Dans la catégorie rocks enjoués, notons « Steal My Car », son riff entêtant et son refrain direct. Idem pour « Your Own Worst Enemy » qui peut renvoyer au placard les petits rockers de pacotilles qui encombrent les hit-parades.

Dans les moments plus originaux et exotiques, on notera un morceau surprenant mais excellent : « The Saga Of Jesse Jane » est loin du hard rock mais n’est pas sans rappeler un certain « Desperado ». Alice prend en effet cette voix grave et posée, façon ballade de cow-boy dans une trame qui là aussi fait penser à un ROLLING STONES aux accents country. On peut lui trouver quelques accents communs dans l’esprit avec la ballade un peu « crooner » « Six Hours » : c’est ici un Alice désabusé qui frotte sa voix rauque sur le dernier verre d’alcool qu’il est en train de vider dans un bar enfumé de Sunset Street, le blues au fond du bide. « Pretty Ballerina » est un morceau tranquille et léger, surprenant avec sa mélodie étrange et l’intervention d’un d’instrument à vent. Le petit côté synthétique du mid-tempo « Run Down The Devil » est loin d’être déplaisant et rappelle le Alice plus aseptisé d’il y a une bonne vingtaine d’années. Il peut évoquer par moments quelques œuvres de Marylin Manson (qui a largement été influencé par son Maître). Mention spéciale au titre bonus « Stand » où Alice fait copain avec un rappeur. Je sais, dit comme ça ça peut effrayer mais le morceau est plutôt sympathique même si je confirme, il trouve bien sa place en bonus car plus anecdotique qu’autre chose.

Avec Dirty Diamonds, Alice ne prend pas vraiment de risques mais propose une galette qui ravira ses fans et ceux de bons hard/rock’n roll vintage et varié. Loin d’être révolutionnaire, il mise tout sur des chansons bien composées et des mélodies assimilables et faites avec amour par son excellence accompagnée de bons musiciens. Que demander de plus ? Peut-être un son meilleur, car c’est à mon sens le gros défaut du disque, à moins que ça n’ait été fait exprès pour donner un côté root à l’ensemble. Mais ne boudons pas notre plaisir : on ressent sur ce disque que le vieux rocker et sa bande prennent leur pied et se font plaisir, n’est-ce pas là le principal ? Alors laissons nous happer par la musique et par les yeux de la pochette qui ne demande qu’à nous hypnotiser. Plus que jamais, les diamants sont éternels (même si ici ils sont « dirty ») et à leur image, Alice est inusable. Le chanteur et ses compères ne pouvait trouver meilleur image pour ce nouvel album à l’écoute facile et plaisante.

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- Alice Cooper (chant, harmonica)
- Ryan Roxie (guitare)
- Damon Johnson (guitare, basse sur “perfect”)
- Chuck Garric (basse sur “dirty diam)
- Tommy Cufetos (batterie)


1. Woman Of Mass Distraction
2. Perfect
3. You Make Me Wanna
4. Dirty Diamonds
5. The Saga Of Jesse Jane
6. Sunset Babies (all Got Rabies)
7. Pretty Ballerina
8. Run Down The Devil
9. Steal That Car
10. Six Hours
11. Your Own Worst Enemy
12. Zombie Dance
13. Stand (bonus Track)



             



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