Le premier album de Black que j’ai adoré, poncé dans tous les sens. Avec le recul, ce n’est probablement pas leur meilleure fournée en effet, mais l’immédiateté du trio d’ouverture, en mode Black N’ Roll, n’a que peu d’équivalent à mon sens. Le title-track, "K.i.n.g" et "The Pentagram Burns" offrent un écrin musical d’une rare sobriété au chant rapeux et haineux de Satyr. Absolument imparable.

Du Black + du Rock = du Black Rock évidemment, où les arts obscurs se parent de volutes rétro, puisant dans toutes les décennies, et en particulier les 70’s et les 80’s, intégrant du AC/DC ou du ZEP’ à leur formule jouissive. Ne vous laissez pas tromper par la première piste, "Dendrofil For Yggdrasil", sans doute la plus extrême de la galette. Le reste n’est que plaisir. Délicieusement surprenant !

Si l’ajout de Folk dans mon Metal a tendance à générer chez moi des reflux gastro-oesophagien, la chose est ici parfaitement dosée, insufflant une dimension épique à l’œuvre de Jacob Björnfot, l’homme derrière le projet. Heavy et mélodique, le Black de KVAEN possède ce supplément d’âme Viking qui donne envie de parcourir les mers sur un Drakkar, la corne aux vents. Eternalhails !

One-man Band Danois, la musique mélancolique d’AFSKY est une invitation à l’introspection. Black Atmosphérique à tendance dépressive, sa discographie intégrale est de grande qualité, mais c’est ce dernier LP qui a produit le plus d’effet sur moi, alternant les arpèges acoustiques hypnotiques, le déchainement des enfers et la voix écorchée de vampire d’Ole Luk Pederson, qui a le bon goût d’intégrer de très légères touches Folk et Doom. Superbe et raffiné.

Noir, c’est noir… les Polonais de MGŁA proposent ici un sommet de Black Metal mélodique, entremêlant les codes propres au courant avec des leads de guitares ultra-catchy, en tremolo-picking, qui résonneront dans votre crâne longtemps après la dernière note jouée par M. et sa bande. Écrit au cordeau, "Exercises In Futility" est à la fois intransigeant et accessible. Masterpiece.

Avant que Nergal ne devienne qu’une parodie de lui-même, les Polonais de BEHEMOTH ont eu la bonne idée de pondre une petite perle anticléricale, tout en grandeurs, avec ce mélange de Death et de Black qui leur sied si bien au teint. La fureur des débuts a fait place nette à une maîtrise plus lente et processive, qui atteint ici un niveau rarement égalé. Le mid-tempo règne en maître, prenant le temps d’installer des ambiances funestes mais toujours fascinantes. Majestueux !

"Open the gates of hell", semble nous cracher Shagrath au visage. L’aspect grandiloquent de la dimension symphonique prend tout son sens ici, moi qui ne suis pourtant pas fanatique du style. Il est en revanche parfaitement adapté au son du groupe, renforçant sa grandiloquence et la portée de sa musique. Les ambiances sont ciselées avec raffinement et évoquent une imagerie cinématographique. Les titres possèdent suffisamment de relief pour que le pied soit total. La grande classe.