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BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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2020 Ofte Jeg Drømmer Mig Død
2023 2 Om Hundrede År

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2015 1 Afsky
2022 I Stilhed
 

- Style : Wolves In The Throne Room, Winterfylleth, Drudkh
 

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AFSKY - Om Hundrede År (2023)
Par KOL le 1er Mai 2023          Consultée 3701 fois

Précautions d’utilisation : cette chronique assume par moments une odieuse prétention pseudo-poétique qui frise l’onanisme onirique, mais n’est que le fruit de l’effet provoqué sur son auteur, à son corps défendant, par l’œuvre ici décrite. Allergiques s’abstenir.

"Dans cent ans", voilà ce que signifie dans notre belle langue "Om Hundrede År", le nouveau disque d’AFSKY, "one-man band" danois formé par Ole Luk Pedersen. Eh bien j’aime autant vous dire mes amis que ça ne respire pas l’optimisme et la foi en l’avenir. Ce qui peut paraître d’ailleurs paradoxal quand on a eu la chance de rencontrer le bonhomme à la sortie d’une prestation live d’une rare intensité. Avenant, blagueur et accessible, l’artiste délivre une musique désabusée et d’une beauté raffinée sur fond de blast-beats, à grand renfort de dissonances mélodieuses et terriblement mélancoliques.

Son premier EP éponyme m’avait mis une méchante claque, m’amenant dans une forme de transe dont il me fut compliqué de me départir. Addictif au possible, il m’avait fallu un bon coup de HATEBREED pour me sortir de l’écoute répétée en boucle des quatre titres qui le composaient. Même madame Kol, qui ne goûte pourtant guère au Black, avouait trouver cela magnifique, mais absolument désespéré, m’invitant avec grande insistance à ne pas sauter par la fenêtre du balcon (ce qui n’aurait cependant pas servi à grand-chose, habitant au premier étage sur cour). Et c’est ainsi avec succès que j’étais sorti de l’hypnose dans laquelle Ole Luk était parvenu à me confiner à l’insu de mon plein gré, la lenteur Doomesque de son œuvre n’y étant sans doute pas pour rien.

Manque de bol, tous mes efforts furent vains car je découvrais avec stupeur (et un étonnement totalement feint) qu’AFSKY venait de sortir son nouvel album et que je n’avais d’autre choix que de le chroniquer selon les plus immuables lois NIMiEnnes, à mon grand regret (enfin, c’est ce que j’expliquais à ma douce moitié pour justifier qu’elle allait s’en remanger une dose certaine pendant quelques semaines). Pas de chance non plus pour elle, ce nouvel opus est juste somptueux et concentre tout ce que j’apprécie dans le genre, avec un sens de la mélodie et des progressions de haute volée.

Si les six titres qui composent l’album peuvent à la première écoute paraître redondants, ils s’avèrent au final juste homogènes, nuançant fortement les atmosphères créées par le maître d’une piste à l’autre. Et si noirceur et tristesse règnent toujours en maître, je ne suis pas sans y déceler une once d’optimisme, certes profondément enfouie sous les cendres de la désolation. En cela, le choix de clôturer les débats avec le titre le moins sombre : "Fred Være Med Støvet", soit que "la paix réside dans la poussière" en français. Comme si la mort était rédemptrice et permettait finalement d’entre-apercevoir la lumière. Je ne confère aucune dimension religieuse à ce constat - soyons clairs - mais plus une forme d’espoir, non pas pour l’humanité, mais pour l’existence dans sa globalité. Peut-être pas aujourd’hui, mais pourquoi pas dans cent ans, qui sait ?

Il est bien difficile de retranscrire avec des mots précis une œuvre aussi bouleversante, tellement chargée en émotions. Loin d’une démonstration technique, l’écriture d’Ole Luk est dénuée de tout artifice, restreignant le nombre de notes jouées à dessin, pour laisser la mélodie s’exprimer et presque timidement émerger d’un ensemble dense. La démarche ne sera pas sans évoquer celle de formations Post-Black, même si le style prodigué diffère franchement en jetant des œillades appuyées aux rythmes pachydermiques chers à l’ami Wën.

Réaliser un disque aussi puissant en en faisant aussi peu est pour moi la marque des grands, mais également le fruit d’un travail pointu dans la recherche harmonique. La bonne tonalité au moment idoine, les cris déchirés ultra-lointains, noyés dans la reverb, disséminés avec parcimonie au long des chansons. Aucune fioriture. Juste l’essentiel. Cela pourra sembler minimaliste à certains, voire trop facile. Pour moi, c’est juste parfait.

Less is (souvent) more, comme chacun pourra le constater sur l’opener "Stormfulde Hav", qui s’ouvre sur des arpèges acoustiques lancinants, comme un rappel au précédent LP de 2022, "I Stilhed", unplugged et instrumental, afin d’imprimer la mélodie avant de déchaîner le néant, tout en reprenant ces mêmes motifs distordus sur un mur de son ancré dans des mediums dérangeants. Même le clavecin tant honni par votre serviteur y trouve une place adéquate sur "Tid", c’est dire !

AFSKY nous invite avec "Om Hundrede År" à un voyage hanté et cathartique, à travers le froid et l’obscurité, à la fois misanthrope, entropique et nihiliste (je vous avais prévenus à l’occasion de mon disclaimer, ne venez pas vous plaindre après ça), mais pour le coup pas totalement dénué d’une certaine forme d’espoir. Une marche funèbre : être condamnés à périr pour mieux renaître ("Tak For Alt", ou "merci pour tout" chez nous). Et tenter de mieux faire. Pour eux. Pour vous. Pour nous. AFSKY est grand, et nous sommes petits. Ne ratez cet album sous aucun prétexte, même si cette chronique vous paraît indigeste et insondable.

Note réelle : 4,5/5.
Chanson préférée : toutes, sans aucune exception.

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   (3 chroniques)



- Ole Luk Pedersen (tout)


1. Stormfulde Hav
2. Frosne Vind
3. Tak For Alt
4. Det Der Var
5. Tid
6. Fred Være Med Støvet



             



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