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BLACK ATMOSPHÉRIQUE  |  STUDIO

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2018 Sorg
2020 Ofte Jeg Drømmer Mig Død
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2022 I Stilhed
 

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AFSKY - Sorg (2018)
Par KOL le 31 Mai 2023          Consultée 764 fois

AFSKY paraît, les chroniqueurs de NIME sont de fieffés garnements, toujours prompts à s’enflammer sur un quelconque combo obscur, issu des entrailles gelées des pays Scandinaves. Je dois vous avouer ne pas faire exception à la règle et suis ne boude pas mon plaisir de vous relater ici le premier LP d’Ole Pedersen Luk, l’homme-orchestre derrière ce one-man band danois. Je plaisante, je plaisante, mais il n’est pourtant nullement question de grivoiserie sur "Sorg", qui suit de trois ans l’éponyme essai, qui nous avait tant séduit par son Black Atmosphérique à tendance Doomesque et Folk par certains aspects.

Conçu au départ comme un projet éphémère dont il possèderait toutes les clés et la liberté artistique, le bougre s’est aperçu du potentiel de sa création, qu’il ne destinait nullement à l’épreuve de la scène, et a donc souhaité mettre le paquet sur un format plus long, plus à même de laisser ses mélodies dépressives s’exprimer pleinement. S’il reprend bien les mêmes marqueurs (dont ce chant torturé et désespéré si touchant), il faut reconnaître que le résultat évolue significativement. Les touches folkloriques sont moindres, au moins sur la première partie de la galette, et les blasts plus présents : "Sorg" est incontestablement plus ancré dans l’univers Black Metal que son prédécesseur, qui brassait plus large. En cela, il m’apparaît moins original et n’a pas produit sur moi le même effet quasi-chamanique.

Cet aspect plus conventionnel est la principale limite de "Sorg" (ou "Désespoir" en version française, le ton est donné…), ainsi que sa production. Paradoxalement, celle-ci est moins équilibrée que sur son effort séminal, plombée notamment par un son de batterie que n’aurait pas renié Lars Ulrich (ok, j’exagère un peu). Ce sentiment renforce les aspects low-fi d’un BM plus convenu auquel je ne goûte finalement guère et ôte une partie de la singularité qui faisait le charme de l’EP, subtil alliage entre modernité et tradition. J’imagine sans peine que d’aucuns éprouveront le sentiment inverse, pour peu qu’ils soient plus portés sur les arts obscurs que moi.

Car il ne faut pas se tromper, si le résultat final m’apparaît moins envoûtant, la qualité de l’écriture de "Sorg" reste bien au-dessus de la moyenne, notamment en termes de lignes mélodiques, toujours racées. À l’image de son évocateur artwork, AFSKY nous emporte dès les premières notes trafiquées à grand renfort de pédales (sortez Phaser, Flanger, Chorus et Delay), avant de venir nous rappeler tout en lourdeur de quel style il s’agit. Mais plutôt que de laisser la torpeur nous gagner, "Jeg Bærer Deres Lig" ("je porte ton corps") vient rythmiquement briser la transe. Splendide moment, Ole Luk sait jouer avec nos émotions et nous faire patienter, comme pour conserver quelques instants de plus notre attention. Il sait exactement où il souhaite nous emmener, et l’auditeur le sait également. Mais seul son géniteur en connait le chemin.

Si les aspects Folk sont bien moins marqués que par le passé (à l’exception de la moyenâgeuse - voire moyenne tout court - introduction de "Vættekongen"), la pesanteur Doomesque est, elle, toujours présente et enivrante, marquant un contraste toujours aussi réussi lorsqu’elle se mêle aux motifs Black, notamment à la batterie. C’est réellement l’un des points forts de "Sorg", plus que ses tremolos assez convenus au demeurant. La recherche harmonique est ici moins constante en effet, ce qui est dommage quand on connaît le potentiel du bonhomme. L’exaltation promise prend ainsi du temps à venir, quelques pistes moins inspirées ("Skær" et ses plus de huit minutes) et maladroitement placées dans la tracklist en étant probablement responsables.

Rassurez-vous cependant, rien n’est réellement à jeter dans les sept pistes qui constituent ce premier LP. Vous vous laisserez ainsi perdre dans les eaux sombres de "Sorte Vand", irrésistible ou je ne m’appelle pas Kol, les touches de guitare acoustique finales étant simplement divines (et quelque-part annonciatrices ? #teasing). "Glemsomhedens Elv" enfonce le clou et constitue un interlude magnifique vers une marche glaciale, qui apporte un souffle neuf et bienvenu à l’opus. Mais toutes les chansons ne constituent pas réellement un ensemble homogène et impénétrable, comme on est en droit de l’attendre de la part d’AFSKY, qui a déjà fait, et fera mieux dans sa (déjà riche) discographie.

Il n’en reste pas moins que, comme le dirait l’oncle Ben, "with great powers, great responsibilities" ! C’est donc une légère déception pour ma part, à la hauteur des espoirs suscités par l’éponyme EP. Les étoiles se meurent ("Stjernerne Slukkes") en beauté, mais la magie d’Ole Luk Pedersen s’éteint timidement avec elles. La nuit s’est emparée de sa créature, et a enlevé avec elle les touches blafardes, mais malgré tout lumineuses et délicieusement mélancoliques, de son écriture.

Note réelle : 2,5/5, arrondi à la hausse parce qu’il ne faut pas déconner quand même.

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- Ole Perdersen Luk (tout)


1. Jeg Bærer Deres Lig
2. Skær
3. Sorte Vand
4. Stjernerne Slukkes
5. Vættekongen
6. Glemsomhedens Elv
7. Oh Måneløse Nat



             



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