Vous pouvez me traiter de rabat-joie si vous le désirez, mais les chants de Noël, ça me court rapidement sur le haricot. Quand les groupes de Metal se lancent dans cette aventure intrépide, ça n’arrange pas beaucoup les choses, j’en viens rapidement à avoir les nerfs en pelote. Aussi, chaque année, quand arrive le mois de novembre, je regarde avec beaucoup d’appréhension vers la Scandinavie, avec ces contrées où Noël est une telle institution que ça en devient viral. Déjà, TARJA en mode Christmas Queen, je la fuis en courant. Ensuite, la nuit, je fais des cauchemars terrifiants, où des disques sortent pour l’occasion, comme "MAYHEM Sings Christmas" ou "A Transylvanian Jingle Bells" par DARKTHRONE. Mais les coupables du jour s’appellent PRETTY MAIDS.

Ils ne sont pas les premiers Danois à avoir franchi le pas, KING DIAMOND s’en était chargé sur son single "No Presents For Christmas", mais il avait eu le mérite de faire cela sous le sceau de l’humour, en se transformant pour l’occasion en Père Fouettard. Les PRETTY MAIDS, eux, ils sont du bon côté de la force, ce sont des gentils qui sortent juste d’un album gentil ("Jump The Gun") et Noël, ça se fête avec toutes les guirlandes et le gui possible. La chanson-titre est un sacré paquet de mièvrerie pleine de bons sentiments, au ton vaguement Hard Rock. On sent que le groupe en garde sous le pied, ce qui nous ramène au même constat que pour l’album précédent.

"A Merry Jingle" reprend à l’électrique un chant traditionnel qui a fait ses preuves depuis longtemps, avec un guest, certainement dans le rôle de Klaus (qui n’en avait certainement pas demandé autant) un Ian Gillan qui a l’air sacrément imbibé. Là encore, difficile de se montrer pleinement satisfait, le côté amusant de l’affaire est bien présent, mais il manque quelque chose pour que cela soit pleinement prenant, voire intéressant (je vous avais prévenu, les chants de Noël, ben franchement, ce n’est pas ma tasse de thé, mais alors vraiment pas).

Puis il y a les trois morceaux live, captés au festival de Roskilde Festival de 1990 et encore une fois, il y a de quoi grincer des dents. Il y a "Eye Of The Storm", ballade délicieuse qui n’étend pas franchement ses ailes ici et "Rock The House", une composition plus AOR bien que remuante qui se développe de façon bien gentillette. Mais surtout, il y a le classique des classiques "Red, Hot And Heavy" qui subit ici un traitement assez infamant vu que tout l’aspect Heavy semble avoir été complètement gommé, les guitares ayant un rendu assez décevant. PRETTY MAIDS était dans sa période soft et cela se ressent même sur leur son live.

Au final, on tient là un EP rigolo cinq minutes, que l’on ressort une fois par an, devant le sapin, pour faire plaisir aux gosses et on s’arrêtera juste sur les chants de Noël en précisant bien aux petites têtes blondes que le Père Noël, il préfère un verre de Porto qu’un verre de lait, mais que parfois il en abuse et alors il crie bizarrement (Ian Gillan s’en souvient-il seulement ?!?). Et bientôt, on est content de voir que les gosses grandissent et qu’ils ne tiennent plus tant que ça à fêter Noël avec ces vieilles chansons et on laisse le disque prendre la poussière sur une étagère. Enfin, c’est ma vision de la chose !