Il aura peut-être fallu trois ans aux PRETTY MAIDS pour se refaire une beauté, mais une chose est sûre, "Future World" est un bon album qui suinte les années 80 par toutes ses pores. La pochette est un détail en soit, le look des musiciens un autre, mais il a complètement changé depuis le premier album, tendant vers quelque chose de plus glam, qu’aucun ne qualifiera de futuriste. Alors, virage artistique ou non ?

Par rapport à la hargne Heavy du premier album, les musiciens ont quelque peu calmé le jeu. L’ensemble tend toujours vers un Heavy Metal classieux, hérité de groupes comme SCORPIONS ou EUROPE, mais il commence à se teinter de nuances plus FM par moments. Le groupe cherche un équilibre entre l’agressivité et des choses plus abordables et le meilleur exemple reste le morceau éponyme qui ouvre idéalement l’album et qui combine à merveille le meilleur de ces deux mondes.

En effet, on retrouve cette patine propre à PRETTY MAIDS ; cette rudesse que procure le chant de Ronnie Atkins, capable d’être mélodieux comme d’aborder des tonalités plus rauques, chant qui avait fait beaucoup parler de lui à l’époque de "Red, Hot And Heavy". Mais en même temps, il y a ce clavier qui vient se mêler subtilement à la mélodie et qui va donner un contrepoids intéressant. La guitare va également se montrer plus versatile et explorer diverses directions.

Sur cet album, le groupe va aligner des brûlots dans la lignée de ce qui se faisait sur le premier opus ("Loud’N’Proud", "Needles In The Dark"…) ainsi que des mid tempos qui lorgnent du côté de TWISTED SISTER ("We Came To Rock") ou de choses plus acidulées, comme "Love Games", très FM sans être déplaisant, avec son refrain bien foutu, sans oublier une ballade un peu oubliée aujourd’hui, mais de grande classe, "Eye Of The Storm".

"Future World" est donc varié, relativement équilibré, même si parfois très naïf dans son approche ("Long Way To Go" n’apporte pas grand-chose à l’ensemble). Personne ne le savait à ce moment-là, mais il allait être un album charnière pour le groupe qui allait virer du côté soft de la Force sur l’album suivant, le plus délicat "Jump The Gun".