Comme l’a si bien écrit Tony Iommi dans son autobiographie : "Forbidden"… the one that should be Forbidden". Lors d’une entrevue, Tony Martin en rajoute, expliquant que "Forbidden" était la galette la plus faible de BLACK SABBATH. Vous savez, lorsque tous les membres d’un groupe admettent qu’un album est mauvais, les choses regardent mal. Mais LA question est plutôt : comment Tony Iommi a-t-il pu pondre cette daube ?

Petit retour en arrière : notre guitariste moustachu a réalisé, après la sortie de "Cross Purposes", qu’il avait besoin d’aide. Il faut dire que des années ont passé depuis qu’un album de BLACK SABBATH est considéré comme une réussite. Certains diront même que, depuis "The Mob Rules", le Sabbat Noir n’avait rien fait de très productif.

En préparation de "Forbidden", Tony est donc ouvert aux idées. Sa grande erreur aura été de ne pas faire confiance à ses propres comparses, plus précisément Geezer. Car oui, le bassiste a plusieurs idées en tête, mais elles sont toutes rejetées en bloc par Tony. Butler décide de claquer la porte et de fonder son propre groupe, G/Z//R. Trois albums plus tard, le constat est unanime : ce sont des réussites. Encore aujourd’hui, je me demande ce qu’aurait pu être "Forbidden" si Tony avait eu la brillance d’esprit d’écouter les conseils de son vieil ami.

Malheureusement, Iommi va chercher les nouvelles idées de l’extérieur, plus précisément d’un producteur, Ernie C de BODY COUNT. C’est sous les conseils de la maison de disque que les deux hommes vont être mis en contact. L’objectif ? Mettre BLACK SABBATH au goût du jour. On mêle donc le Heavy Metal traditionnel au Rap. On y met une production très Neo à l’ensemble afin de donner un emballage rajeuni. On amène un artiste invité tendance, en l’occurrence Ice-T, pour poser sa voix sur le premier titre.

Au bout du compte, "Forbidden" est une tentative vraiment mauvaise d’Iommi pour être "à la mode" et un aveu de l’homme qui admet finalement être totalement à court d’idées. La tournée qui suivra sera un échec cuisant. Étant donné le manque de spectateurs, il en coûtait une fortune au groupe d’être sur scène. Tony Iommi met finalement fin à la tournée prématurément.

Heureusement pour lui, un vieil ami le contacte afin de reformer le line-up original dans le but de participer à son festival personnel nommé Ozzfest. Le même homme que Tony avait mis à la porte vient ainsi prêter main-forte afin de se remettre sur pied. C’est ainsi le début du "Reunion Tour" et de la remontée de BLACK SABBATH dans les charts.

Morceau préféré : "Plastic Planet" ha ha ha.