"Jugulator" venait après sept années de disette, durant lesquelles le groupe n’avait publié qu’une excellente compilation, "Metal Works", qui est la base idéale pour quiconque ne connait pas le groupe. Là, JUDAS PRIEST semble à la fois décidé de rattraper le temps perdu et d’imposer Tim Owens comme son nouveau chanteur aux yeux (et surtout aux oreilles) de ses fans les plus récalcitrants à l’idée de voir quelqu’un d’autre que Rob Halford derrière le micro.

Aussi "’98 Live Meltdown" est là pour remettre les pendules à l’heure. Chargé jusqu’à la gueule (24 titres !), ce double caresse la carrière du PRIEST, en faisant quelques omissions (aucun morceau de "Point Of Entry", ni de "Turbo", ni de "Ram It Down". Le premier album est oublié depuis des années). Et comme du fait exprès, il y a "Beyond The Realms Of Death", qui n’apparaissait pas sur les Lives « classiques » avec Rob. Et le pire, c’est que le Owens s’en sort très bien.

Alors non, tout n’est pas parfait et loin de là. Parfois, le Tim, il en fait un peu trop quand même. Son délire sur "Rapid Fire", c’est dommage. Pourquoi bourriner comme un malade quand on peut s’en sortir avec élégance ? Quant à Scott Travis, il n’est pas toujours le plus fin des batteurs non plus. Alors oui, son jeu peut être impressionnant, mais aussi très fatigant par bien d’autres aspects (promis, j’arrête de le basher).

Mais malgré plein de petits défauts çà et là, il y a quelque chose de jouissif à l’écoute de ce double Live. Une putain d’envie déjà. JUDAS PRIEST est conquérant et Owens est parfait dans son rôle de frontman. Il la joue façon Halford, le mimétisme est parfois flippant ("Nightcrawler"), mais bon sang, ça le fait. Les morceaux de "Jugulator" passent plutôt bien l’épreuve de la scène, ils déploient leur puissance de façon très satisfaisante et Owens en impose terriblement. Et surtout, le son est plus crû que ce que l’on trouve sur les Lives habituels du PRIEST. Il sent moins l’overdub, il sonne plus vrai, plus authentique. Encore un truc qu’on ne disait pas forcément des enregistrements en public de l’époque de Rob…

Si vous devez avoir un disque de JUDAS PRIEST avec Ripper Owens, c’est celui-là.