Enfin un témoignage vidéo et live par la même occasion du PRIEST fraîchement reconstitué. Le line-up de "Painkiller" est logiquement extrêmement attendu et le très bon "Angel Of Retribution" mérite d'être défendu sur scène. Rien de mieux qu'un Live au Japon, histoire de faire le pont avec le premier témoignage Live des Anglais ?

Concernant le concert en lui-même, on se rend compte que le groupe a vieilli, n'affichant vraiment pas la pêche qu'il retrouvera par la suite. On est au milieu d'une tournée intense de 107 dates et lorsqu'il arrive au Japon JUDAS PRIEST vient de boucler sa tournée européenne. Le groupe est donc rodé, et on n'observe aucune défaillance : les guitares sont tranchantes à souhait, et les deux bretteurs ne tiennent pas en place, la basse-batterie est d'une solidité à toute épreuve (à l'image de "Riding On The Wind"). Cela contraste avec un Rob Halford dont le jeu de scène s'est pas mal rigidifié avec le temps.

Mais surtout il n'est pas au meilleur de sa forme, ce qui est assez surprenant quand on se rappelle son "Live Insurrection" à couper le souffle sorti quatre ans plus tôt. Il parvient toujours à faire taire les critiques (notamment sur "Riding On The Wind" ou encore "Victim Of Changes") mais il s'avère particulièrement à la peine sur un "Exciter" chanté une octave plus bas ou encore un "Beyond The Realms Of Death" mou du genou. Sa voix va être mise à rude épreuve pendant quelques années avant qu'il ne retrouve de sa superbe au milieu des années 2010.

On a l'occasion d'apprécier l'imposante collection de Flying V de KK Downing qui témoigne toujours d'une rage folle dans son jeu, là où Glenn Tipton favorise le contact avec le public, recevant de véritables ovations des Japonais à la fin de ses soli mythiques de "Beyond The Realms Of Death" ou "Painkiller". JUDAS PRIEST opère un retour pépère, et je ne doute pas que certains concerts de la tournée aient été plus percutants. L'autre point qui me chagrine c'est que ce ne sont pas mes titres préférés de "Angel Of Retribution" qui ont été retenus par le PRIEST (snif, un "Hellrider" ou un "Angel" j'aurais pas craché dessus).

Parlons maintenant du support DVD en lui-même : l'image manque de soin, les écarts de qualité entre certaines caméras étant assez significatifs (notamment ces lumières rouges qui bavent absolument ignobles, dignes d'une vieille VHS) ce qui est assez surprenant de la part du PRIEST, la plupart de ses prestations filmées des années 80 étant même de meilleure qualité. Alors on est content d'avoir un Live récent avec la paire Downing/Tipton, mais très honnêtement, les DVD ultérieurs sortis sont de meilleure qualité, même le Live at Seminole Arena sorti dans l'édition des trente ans de "British Steel" lui est supérieur. J'aurais mis 3/5, mais à l'époque de sa sortie.