Premier single publié afin de présenter la nouvelle voix du groupe, "Remember It's Me" est une fasse ballade. Alternant couplets à forte valeur sentimentale et refrain agrémenté de riffs plaqués apportant un côté mordant à l'ensemble, "Remember It's Me" est semblable à une ballade telle que "Need to Believe" (sur l'album du même nom). Ce qui nous séduit ici est surtout l'organe vocal d'un Nic Maeder bluffant, tant sa voix est proche de celle de son prédécesseur. Légèrement moins puissante, celle-ci dégage une chaleur et un feeling blues qui donnent alors foi en un avenir radieux pour la formation suisse.

Ce titre tubesque, dans la lignée du morceau "Lift U Up" (album "Lipservice", 2004) est transcendé par la frappe pachydermique d'Hena Habegger et bénéficie d'un refrain tout bonnement génial.

"Spread Your Wings", avec son Hammond typiquement "Purpleien", se pose en référence directe au Hard Rock bluesy des années 70, Nic Maeder se transformant parfois en un classieux David Coverdale. Du grand art.

Voici sans doute le morceau qui mêle le mieux le meilleur des deux mondes, d'un côté cette engouement hard rock, porteur d'une énergie féroce qui rejaillit sur ce morceau débridé. De l'autre, un sens mélodique qui donne à ce titre des airs de pépite Hard Rock, comme GOTTHARD nous en a malheureusement trop peu proposé à partir de la deuxième moitié des années 2010.

Sur cet album des noces d'argent, GOTTHARD semble comme essoufflé, et peine à nous proposer des titres de qualité. Notons tout de même la ballade "Only Love is Real", qui témoigne d'une puissance et d'une intensité rares. Porté par un délicat piano introductif, le morceau bénéficie d'une structure originale, axée sur un mariage heureux entre guitares, piano, orchestrations et percussions. Autant d'éléments assemblés qui en font un moment fort et riche en émotions dans le répertoire du groupe.

À la première écoute de ce morceau, on retient une impression de fun, de même qu’une volonté de revenir à un Hard Rock old school plus brut et naturel que les réalisations récentes du groupe. "Bad News", qui démarre sur un cri de forcené de Nic Maeder, se fait l’exemple parfait de cette volonté. Il y a de l’accroche, des refrains qui fonctionnent, et une envie d’en découdre qui fait plaisir à entendre après une série d’albums ménageant trop la chèvre et le chou.

Introduit par des claviers planants, "Better Than Love" prend d’abord des airs BON JOVIesques avant de se transformer en un gros hard rock bouillant dans son refrain. Un des meilleurs morceaux proposés par le groupe depuis le début de la décennie.