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PRETTY MAIDS - Jump The Gun (1990)
Par DARK BEAGLE le 18 Mai 2016          Consultée 5927 fois

Certains disques feront éternellement débat. Sont-ils bons ? Sont-ils mauvais ? Si pour certains un album peut être un étron innommable, pour d’autres il s’agit d’un chef d’œuvre incompris. Dans cette case, on peut placer le "Load" de METALLICA, dans une moindre mesure l’éponyme des mêmes gars de Los Angeles. Ils ne sont pas les seuls, ils sont myriades ! On pourrait citer pêle-mêle le "Metal Machine Music" de LOU REED, le "Hot Space" de QUEEN, le "Chameleon" d’HELLOWEEN ou encore ce "Jump The Gun" de PRETTY MAIDS.

Il y en a déjà qui gueulent, prétendant que ce disque est loin d’être mauvais. On ne peut pas leur donner complètement tort, comme on ne peut pas aller à 100% dans le sens de ceux qui le décrivent comme une merde liquide qui coule le long de la cuisse (désolé, c’était l’instant glamour). "Jump The Gun" est juste un disque moyen, qui intervient au plus mauvais moment pour les PRETTY MAIDS qui sortaient de trois années de mutisme.

Pourtant, cela se présentait assez bien, le groupe présentait un nouveau guitariste en la personne de Ricky Marx, venu seconder Ken Hammer. On pouvait espérer quelque chose de Heavy, avec duel de guitare façon JUDAS PRIEST ou HELLOWEEN pour en revenir aux Citrouilles. L’absence du claviériste sur les photos du booklet allait d’ailleurs en ce sens, Alan Owen étant marqué en tant que guest. Quant à la production, elle a été confiée à Roger Glover (DEEP PURPLE), qui a tendance à ne pas foirer les prods des albums sur lesquels il ne joue pas. Bref, techniquement, ça sentait bon.

Mais il y a un hic dans la recette. Genre le chocolat qui a été remplacé par des anchois, la folie culinaire dont raffole typiquement Gaston Lagaffe. Et quelque part, il y a de ça. Owen n’est pas (plus ?) considéré comme un membre à part entière, mais sa présence est incroyable. Les claviers ont petit à petit pris une proportion importante dans le musique des PRETTY MAIDS et cela tend évidemment à une atténuation du Heavy Metal classieux joué par les Danois. Et aucun titre n'atteint les cinq minutes, ce qui est frustrant quand on sait ce dont sont capables les Danois quand ils prennent leur temps pour construire leurs morceaux.

Boosté par un très bon son, "Jump The Gun" prend tout le monde à contre-pied. Il a de quoi être séduisant par moment, mais c’est surtout sur la première moitié que les morceaux vont se montrer le plus mémorable. Il y a bien sûr "Lethal Heroes", le morceau d’ouverture, qui repose sur une dualité entre les guitares et les synthés de façon subtile, "Rock The House" qui porte bien son nom et la power ballade un brin cliché mais très efficace, "Savage Heart", aux chœurs soignés mais quelque peu pompeux.

La seconde moitié voient s’illustrer le speed "Attention" ainsi que "Hang Tough", un morceau à l’origine écarté du "Night Of The Crime" de ICON. Le reste n’est pas franchement mauvais, mais on a parfois du mal à retrouver le Heavy Metal de PRETTY MAIDS, c’est clairement sa facette FM, déjà bien présente sur le "Future World" sorti trois ans plus tôt. Il n’y a que peu d’agressivité dans l’ensemble, même le chant de Ronnie Atkins, d’habitude remarquable pour ses changements de registres, s’est assagi.

Et le groupe se fourvoie également par moments, comme avec "Partners In Crime" ou encore "Dream On", qui sonnent trop comme du BON JOVI pour être parfaitement honnêtes. Ces deux morceaux en particulier font un peu mauvaise impression, ils donnent l’impression que le groupe se détoure de sa fan base pour faire du pied au marché américain. Mauvaise pioche, celui-ci est en train de prendre un virage qui allait causer la quasi disparition du Hard US permanenté.

PRETTY MAIDS semble donc avoir le cul entre deux chaises, à ne pas savoir à quel sein, pardon, Saint se vouer. Et sans morceaux capables de rivaliser avec les "Back To Back" ou "Future World" du côté Heavy, il convient d’admettre que les musiciens sont rentrés dans le rang. Que d’espoirs d’une scène danoise déjà orpheline de MERCYFUL FATE, ils sont devenus une espèce à protéger, sous risque d’implosion, ce qui se produira plus ou moins peu de temps après, la totalité des musiciens étant virés par les têtes pensantes Atkins et Hammer.

Ce disque pourrait mériter un 4/5 comme un 2/5. Ici, c’est cette note qui l’emporte, pour les raisons mentionnées plus haut. Le manque d’homogénéité et son côté FM trop poussé auront eu raison de ma patience, malgré des années d’écoutes, à tenter de lui laisser sa chance et de l’aimer plus que cela. Et, secrètement, j’envie ceux qui lui donnent un 3 ou un 4.

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   DARK BEAGLE

 
   HARDMAN

 
   (2 chroniques)



- Ronnie Atkins (chant)
- Ken Hammer (guitare)
- Allan Delong (basse)
- Ricky Marx (guitare)
- Phil More (batterie)


1. Lethal Heroes
2. Don't Settle For Less
3. Rock The House
4. Savage Heart
5. Young Blood
6. Headlines
7. Jump The Gun
8. Partners In Crime
9. Attention
10. Hang Tough
11. Over And Out
12. Dream On



             



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