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HARD ROCK  |  STUDIO

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1984 We Want Moore
1987 Wild Frontier
1995 Blues For Greeny
2001 Back To The Blues
2006 One Night In Dublin
 

- Style : Smith/kotzen, Tyler Bryant & The Shakedown, Inglorious, Rory Gallagher, Jeff Beck
- Membre : Gogmagog, Axel Rudi Pell, Black Country Communion, Deep Purple, Glenn Hughes, Wishbone Ash, Uriah Heep, Trapeze, Snakecharmer
- Style + Membre : Iconic, Thin Lizzy, Bbm, Victory, Ufo, G-force, Wild Horses, Rainbow, Michael Schenker, Mogg's Motel
 

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Gary MOORE - Victims Of The Future (1983)
Par JEFF KANJI le 17 Juillet 2012          Consultée 2443 fois

Ah ce cher Gary MOORE et cette époque bénie des années 80 où tout semble possible pour notre musique chérie ! Le guitar-hero irlandais a passé la décennie précédente à faire ses armes. Il a d’abord collaboré plus ou moins activement avec THIN LIZZY (il reste le principal artisan d’un "Black Rose" mythique) et parallèlement sorti son premier véritable effort solo (1) ("Back On The Streets" – 1978) qui contient déjà le référentiel "Parisienne Walkways" et une excellente reprise du "Don’t Believe A Word" de THIN LIZZY (encore lui). On peut donc d’ores et déjà remarquer qu’à la sortie de ce "Victims Of The Future", GARY MOORE n’est pas le premier venu et cela s’entend.

Cet opus, qui fait suite à un "Corridors Of Power" déjà efficace, et marque le début de l'âge d'or de l’époque Hard Rock de l’Irlandais. Son label Ten Records construit patiemment et méthodiquement depuis 1982, avec l'arrivée déterminante de Steve Barnett au management, la montée en puissance de sa nouvelle poule aux œufs d'or, qui toujours à la fois perfectionniste et en proie au doute (notamment de ses capacités vocales), reste un artiste en plein développement qui a du mal à stabiliser ses effectifs. Le jeu de Neil Murray ne semble plus si bien lui convenir, et Ian Paice est pendant les sessions et proie à des problèmes de tempo qu'il va mettre des mois à régler. Ainsi L'album comptera deux batteurs (et le tandem avec Bobby Chouinard se poursuivra pendant la tournée), et pas moins de trois bassistes, Mo Foster étant appelé pour réenregistrer les parties de Murray. Mais Bob Daisley est également présent lors des sessions. Difficile de savoir donc précisément qui joue quoi. Le plus grand changement vient néanmoins du poste de clavier, un temps récupéré par Don Airey (qui aura enfin réussi à convaincre Gary qu'il n'avait pas besoin d'autre chanteur que lui-même dans son projet), mais attribué à un autre membre de la galaxie THIN LIZZY : Neil Carter. En plus de renforcer la dimension Heavy du son de Gary Moore en étant guitariste, ses aptitudes de clavier vont par la force des choses s'éloigner des teintes Jazz Rock, et ses chœurs impeccables vont grandement seconder le Loner... et tout ça en composant "Empty Rooms" pour ce qui allait devenir "Victims Of The Future".

les soli d'un Gary en confiance et perfectionniste illuminent toutes les compos de manière remarquable. Adulé par les connaisseurs qui y joignent souvent "We Want Moore!", le Live référentiel de la tournée promotionnelle de "Victims Of The Future", ce disque comporte un des plus grands classiques du Hard Rock : "Murder In The Skies". Tout y est : la guitare brute et mélodique, explosant dans une pluie de Metal pour évoquer l'explosion en vol du Korean Air Lines 007, abattu par un chasseur soviétique, éteignant 269 vies instantanément... Le chant poignant et les paroles vindicatives de Gary. Je ne m’en lasse toujours pas : hurler comme un damné Murder In The Skiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiies!!! à s’en faire saigner les cordes vocales devant des enceintes à fond, ça n’a pas de prix !

Mais résumer l’album à ce morceau-phare serait une énorme erreur, car comment résister au morceau-titre où arpèges cristallins, rythmique plombée et chœurs cohabitent en harmonie totale, ou encore à ce moment de grâce qu’est "Empty Rooms"… sans nul doute l’une des plus belles ballades du Hard Rock avec l’un des plus beaux soli de guitare de la carrière de Gary Moore et un solo de basse fretless de Mo Foster très finement amené. Ce titre se hissera d’ailleurs à la vingtième place des charts britanniques et sera d’ailleurs repris un an plus tard sur "Run For Cover", l’album qui a révélé le balafré irlandais au grand public (grâce à "Empty Rooms" d'ailleurs). Gary MOORE aime aussi à rendre hommage aux musiciens qui l’ont inspiré. Et après le "Wishing Well" de FREE sur "Corridors Of Power", c’est ici un classique des YARDBIRDS qui se voit revisité et réactualisé, à savoir "Shapes Of Things" où l’Irlandais n’a pas à rougir face à son illustre prédécesseur Jeff Beck, bien appuyé par les chœurs d'un Noddy Holder de passage en studio. Pour varier un peu les plaisirs on a aussi droit à des sonorités plus FM avec "Hold On To Love" ou plus épiques avec "Law Of The Jungle".

À noter que le guitariste a su une nouvelle fois s’entourer sur cet album, et l'exigence de Gary Moore paye avec cette belle équipe de mercenaires qui donne une assise décoiffante aux compositions du maître. À l’image du "Sonic volcano" de QUEEN (Roger Taylor et John Deacon), la patate d’un "Victims Of The Future" ou d’un "Teenage Idol" doivent une grande part au très bon travail de la section rythmique ainsi qu’à une production tout ce qu’il y a de plus organique et naturelle (merci à nouveau à Jeff Glixman, lui aussi largement responsable de la reprise en main du chant par Gary), qui conserve aujourd’hui sa chaleur et sa puissance, témoin de la qualité des compositions et des musiciens.

Ce disque est assurément un classique du Hard Rock ; entre les morceaux typiquement Hard ("Victims Of The Future", "Murder In The Skies") la ballade qui tue ("Empty Rooms"), l’hommage aux pionniers ("Shapes Of Things"), morceaux de transition tantôt speed ("Teenage Idol") tantôt FM ("Hold On To Love") et la pièce épique de fin "Law Of The Jungle", on tient là une œuvre parfaitement équilibrée, que la tournée va sublimer, quand bien même Gary passera une sacrée épreuve du feu vocalement. Mais 1984 sera une année faste pour Gary MOORE qui finira en apothéose par deux dates en Irlande, les premières de Gary depuis une décade.

(1) "Grinding Stone" (1973) est libellé Gary MOORE BAND et n’est pas considéré comme faisant partie de sa carrière solo.

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   JEFF KANJI

 
   CANARD WC

 
   (2 chroniques)



- Mo Foster (base sur 4,6)
- Neil Murray (basse sur 3)
- Neil Carter (claviers, chœurs)
- Gary Moore (chant, guitare, basse sur 1,7,8, chœurs)
- Bob Daisley (basse sur 2,5)
- Ian Paice (batterie sur 1,3,4,8)
- Bobby Chouinard (batterie sur 2,5-7,9-10)
- Noddy Holder (chœurs sur 3)
- Craig Gruber (basse sur 10, 11)
- Paul Thompson (batterie sur 11)


1. Victims Of The Future
2. Teenage Idol
3. Shapes Of Things
4. Empty Rooms
5. Murder In The Skies
6. All I Want
7. Hold On To Love
8. Law Of The Jungle
9. Devil In Her Heart
10. Blinder (instrumental)
11. Empty Rooms (remix '84)



             



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