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HARD ROCK  |  STUDIO

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1984 We Want Moore
1987 Wild Frontier
1995 Blues For Greeny
2001 Back To The Blues
2006 One Night In Dublin
 

- Style : Rory Gallagher, Jeff Beck, Smith/kotzen, Tyler Bryant & The Shakedown, Inglorious
- Membre : Wishbone Ash, Gogmagog, Trapeze, Axel Rudi Pell, Black Country Communion, Deep Purple, Glenn Hughes, Snakecharmer, Uriah Heep
- Style + Membre : Michael Schenker, Rainbow, Wild Horses, Bbm, G-force, Victory, Ufo, Thin Lizzy
 

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Gary MOORE - Corridors Of Power (1982)
Par JEFF KANJI le 29 Mars 2012          Consultée 6293 fois

1982. À l’heure où la NWOBHM fait rage et a remisé au placard les héros de la glorieuse décennie précédente, la résistance s’organise peu à peu. D’abord grâce à un WHITESNAKE qui récolte enfin les fruits de son labeur, avec en son sein plus de la moitié du Mark III du Pourpre Profond, mais aussi BLACK SABBATH et Ozzy OSBOURNE qui rebondissent avec de somptueux opus, ou encore l’explosion médiatique de SCORPIONS, ACCEPT et JUDAS PRIEST et bientôt VAN HALEN. Émergeant de cette scène en pleine ébullition, un guitar-hero irlandais va commencer son ascension au firmament du Hard Rock.

1982 donc, GARY MOORE a trente ans. Après avoir partagé son amour du Blues et du Hard avec ses compatriotes de THIN LIZZY, puis au sein de G-FORCE, collaborations hélas restées éphémères, sans doute se dit-il qu’il est sûrement plus sage, humainement et artistiquement, de continuer l’aventure sous son propre nom.

Son "Back On The Streets" (1978) parle pour lui. Il y démontre déjà ses capacités de virtuose de la six-cordes et décoche un classique de la guitare avec le référentiel "Parisienne Walkways". S’entourant d’une équipe de rescapés des seventies (comme lui) avec la volonté de faire la musique qu’il aime sans contrainte et entouré de musiciens de bon niveau, voilà certainement pas mal d’éléments qui se voient catalysés sur "Corridors Of Power" qui fait entrer de plain¬pied GARY MOORE dans les années 80.

Les hostilités commencent de manière surprenante par un morceau de bravoure très FM "Don’t Take Me For A Loser" où les chœurs jouent un rôle prépondérant et où GARY MOORE nous livre un premier solo dantesque. Les claviers se montrent très vite indispensables au tissu sonore de ce disque et plus généralement de l’environnement sonore du Gary MOORE des années 80 (jusqu’à "After The War"). Comme quoi, déjà à cette époque on peut très bien ne pas sonner Bontempi du moment que cela est fait avec goût (c’est marrant d’ailleurs car cette remarque reste valable en 2012) ! Et de toute évidence, l’Irlandais a TRÈS bon goût comme le démontre l’ossature de "End Of The World" dont l’introduction pourrait évoquer le "Mr Crowley" d’Ozzy OSBOURNE (la présence de Don Airey aux claviers sur les deux titres n’y est sûrement pas étrangère). Le guitariste se lâche comme jamais, faisant étalage de sa vélocité qui deviendra légendaire avant de changer le tempo pour un Rock énergique et musculeux. La présence en guest du légendaire Jack Bruce en est totalement occultée tant Gary MOORE brille de mille feux. Ce titre en trompe-l’œil est précurseur de "Murder In The Skies" qui ouvrira de façon fracassante le successeur de ce "Corridors Of Power" : l’étincelant "Victims Of The Future". "End Of The World" bénéficie d’ailleurs également d’un solo pyrotechnique en son milieu.

Pourquoi vous parlé-je d’ores et déjà du sixième morceau de la galette me direz-vous ? D’une part car il est la quintessence du talent de songwriter du rocker irlandais, mais aussi parce que ce disque a un défaut que son successeur balayera d’un revers de main : il est littéralement scindé en deux. La faute à un "Gonna Break My Heart Again" agréable mais pas transcendant et qui surtout, hélas, est suivi d’un morceau encore moins inoubliable avec "Falling In Love With You" où la voix de Gary MOORE ne se montre pas à son avantage (tout comme sur la cover de FREE, n’est pas Paul Rodgers qui veut). Car si le bougre donne une prestation honnête et pleine de feeling, il lui manque toutefois ce petit quelque chose qui ferait décoller le refrain (Michael BOLTON aurait pu donner une excellente prestation par exemple). Ces deux morceaux aux accents FM très prononcés sont toutefois sauvés par de belles parties de guitare du maître. Le disque avait pourtant comme je l’ai dit en début de chronique, fort bien commencé. Et ce n’est pas "Always Gonna Love You", plus mid-tempo mais rondement menée qui fera dire le contraire.

Vient ensuite une belle reprise de "Wishing Well", chef d’œuvre de FREE datant de 1970. Cette nouvelle version plus foncièrement Hard constitue un bel hommage, même si ce morceau ne sera à mon avis jamais mieux chanté que par son chanteur originel (1). Rendez-vous donc Track 7 (merci pour ceux qui ont suivi) où Gary MOORE, pour donner un successeur honorable à "End Of The World" fait un pied de nez à la NWOBHM en proposant le très speed et Rock'N'Roll "Rockin’ Every Night" (2) que n’aurait pas renié SAXON (Le riff principal est quasi-identique à l’un des riffs de "Power And The Glory"). La messe est dite en 2 minutes 45 ! J’ai d’ailleurs toujours été client de ce Gary MOORE sous speed ("Teenage Idol" sur l’album suivant se chargera de faire monter le compte-tours), dommage qu’il n’ait pas tenté de percées plus franches dans cette direction.

Ne boudons pas notre plaisir car "Cold Hearted" Blues électrique, précurseur des aventures futures du guitariste, vient contrebalancer les deux chansons précédentes et la guitare du virtuose s’y montre sous son meilleur jour. Il est d’ailleurs marrant de constater que Gary nous quitte sur "I Can’t Wait Until Tomorrow" au texte très certainement autobiographique. Comme s’il nous donnait déjà rendez-vous pour l’album suivant après avoir fait le point sur sa vie de musicien.

Vous remarquerez sans nul doute que dans la chronique de ce "Corridors Of Power", il est beaucoup question de "Victims Of The Future". Ces deux albums semblent vraiment liés par leur tonalité, à la fois sombre et épurée (éléments que l’on retrouve sur la pochette des deux disques, pas des modèles de graphisme (3)), et la volonté qu’a eu Gary MOORE de nous proposer des morceaux variés même si la dimension FM de sa musique sera mieux intégrée sur l’album suivant. En somme, le premier semble être le brouillon du second ; épreuve qui montre toutefois déjà des qualités susceptibles de plaire à un public Hard Rock qui commence à bourgeonner en de multiples nouveaux courants.


(1) Les versions récentes proposées par QUEEN + Paul RODGERS sont tout simplement dantesques, les chœurs et la guitare de Brian May donnant un peu plus de majesté à ce bijou.
(2) Ce morceau donnera son titre à l’album live de cette tournée sorti l’année suivante.
(3) Et encore ! Celle de "Corridors Of Power" montrant Gary et sa guitare sur un fond en noir et blanc et un peu mieux que l’étron sorti deux ans plus tard, à savoir un triangle blanc sur fond noir !

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   JEFF KANJI

 
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- Gary Moore (chant, guitare, chœurs)
- Tommy Eyre (claviers)
- Don Airey (claviers sur 5)
- Neil Murray (basse)
- Mo Foster (basse sur 5)
- Ian Paice (batterie)
- Bobby Chouinard (batterie sur 6)
- Jack Bruce (chant sur 6)
- John Sloman (chœurs sur 5)


1. Don’t Take Me For A Loser
2. Always Gonna Love You
3. Wishing Well (free Cover)
4. Gonna Break My Heart Again
5. Falling In Love With You
6. End Of The World
7. Rockin’ Every Night
8. Cold Hearted
9. I Can’t Wait Until Tomorrow



             



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