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HARD MÉLODIQUE  |  STUDIO

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1984 We Want Moore
1987 Wild Frontier
1995 Blues For Greeny
2001 Back To The Blues
2006 One Night In Dublin
 

- Style : Smith/kotzen, Tyler Bryant & The Shakedown, Inglorious, Rory Gallagher, Jeff Beck
- Membre : Gogmagog, Axel Rudi Pell, Black Country Communion, Deep Purple, Glenn Hughes, Wishbone Ash, Uriah Heep, Trapeze, Snakecharmer
- Style + Membre : Iconic, Thin Lizzy, Bbm, Victory, Ufo, G-force, Wild Horses, Rainbow, Michael Schenker, Mogg's Motel
 

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Gary MOORE - Run For Cover (1985)
Par JEFF KANJI le 25 Septembre 2018          Consultée 3448 fois

Gary MOORE est une vedette à deux doigts de faire exploser les charts suite à l'excellent "Victims Of The Future". Le Live "We Want Moore!" est un témoignage définitif, et la vidéo qui documente la tournée, "Emerald Aisles", était un pur produit promotionnel qui mettait en lumière la dévotion de Gary Moore pour son travail, incluant même des images d'archives de la tournée "Black Rose", des séances de travail en répétition avec Neil Carter, et un concert supersonique de la tournée. Le tout était enrubanné dans un joli paquet où la camaraderie avec Phil Lynott était largement mise en avant avec le clip du dernier titre sorti un mois plus tôt ; la collaboration peut-être la plus emblématique entre les deux hommes depuis "Parisienne Walkways" : "Out In The Fields".

L'album devait sortir un mois plus tôt encore, en avril 1985, mais sa genèse a été des plus mouvementées, morcelée par les différentes séances de travail entre divers musiciens, dont Gary est le seul élément permanent, et la valse des producteurs qui abandonnent en cours de route, ou qui sont virés par l'ombrageux guitar-hero. Et tout ça sans parler des problèmes de personnel. Il convient en cela de mettre en lumière le cas Glenn Hughes bien évidemment. Le célèbre bassiste-chanteur s'était pris le chou avec Gary pendant la gestation de G-FORCE pour des questions de leadership. Si cela semble se profiler mieux au premier abord, et malgré les avertissements adressés à Gary par son entourage sur le manque de fiabilité du Glenn d'alors empêtré dans la spirale infernale de l'addiction qui est en train de plomber et sa carrière et ses comptes, le manque d'implication et d'exclusivité interrompt la collaboration après cinq morceaux ; "Run For Cover", "Reach For The Sky", "Out Of My System", "Nothing To Lose" et "All Messed Up". Ce qui fait de Glenn Hughes le musicien le plus présent de l'album avec Neil Carter et Gary Ferguson. Glenn Hughes ne faisait aucun effort pour faire la promotion de "Run For Cover" et faisait même sa propre pub pour des projets annexes qui ne verraient jamais le jour, tout en reprochant à Gary de ne pas l'utiliser à hauteur de ses capacités, alors même que le guitariste était heureux d'avoir un super chanteur sur son disque en complément d'un bassiste compétent et plein de groove.

De l'autre côté il y a bien évidemment les collaborations avec l'ami-ennemi des années SKID ROW ; Phil Lynott, pour son dernier témoignage studio d'envergure. THIN LIZZY s'est séparé l'année précédente, au sortir d'un mémorable concert documenté par le "Live/Life" où Gary a retrouvé le LIZZY pour interpréter les titres de "Black Rose" qu'il avait créés avec ses acolytes sept ans plus tôt. Phil Lynott, défoncé en permanence, décide de remonter un groupe, The GRAND SLAM pour lequel le métier n'a que peu d'intérêt, ses collègues John Sykes et Brian Downey refusant de le rejoindre, le premier après moult hésitations rejoignant WHITESNAKE, le second ne voyant pas l'intérêt de remonter un ersatz de THIN LIZZY. Toutefois le groupe aura composé quelques titres qui ne sortiront compilés que vingt ans plus tard grâce au travail minutieux de Mark Stanway (MAGNUM) qui faisait partie du projet. Et en plus du fabuleux "Out In The Fields", le coloré "Military Man", habité de toute la richesse d'écriture de Phil Lynott, se mêle aux guitares rugissantes de Gary Moore, qui donne avec "Run For Cover" un support à la hauteur de ce titre souvent oublié, dont le passage slow en plein milieu peut être déroutant, mais qui s'avère de loin la composition la plus originale du disque. Petite dédicace à mon ami Dark Beagle qui aime ce titre plus que de raison. On appréciera aussi cette réactualisation de "Still In Love With You" sortie en face B de "Out In The Fields" (et bien évidemment présente dans les bonus de la réédition que je possède).

On passera rapidement sur la troisième version de "Empty Rooms" (le titre avait déjà été remanié en '84 en cours de tournée, un an après sa sortie sur "Victims Of The Future") que je n'ai jamais pu encadrer, avec sa débauche de claviers inutiles et sa structure éditée sauvagement. Je ne garde que le lick d'intro de Gary, ou en quatre simples notes il rappelle pourquoi il est devenu une légende de la guitare électrique, et ce malgré les chœurs de Glenn Hughes. Une nouvelle fois, Gary MOORE manque de constance et la genèse chaotique de ce disque et ses aspirations clairement FM vont le desservir.

Gary MOORE, bien conscient que "Run For Cover" peut tout changer dans sa carrière, engage Beau Hill, alors particulièrement en vue avec plusieurs cartons US dans son escarcelle (RATT, KIX, STREETS, et bientôt ALICE COOPER, TWISTED SISTER ou encore Steve STEVENS) ; problème, il veut lisser le son des guitares (on imagine la réaction de Gary !) et il n'aime pas "Out In The Fields" ! Après avoir produit "Out Of My System" et "Nothing To Lose" il est remercié. Peter Collins prend la suite et semble convenir à merveille. Autre anicroche ; son planning est surchargé. C'est lui qui produit "Out In The Fields" et "Empty Rooms". C'est la galère, Andy Johns vient dépanner pour trois morceaux de plus, Geoff Downes laisse tomber au dernier moment, et le sauveur s'appelle Mike Stone, bien connu des amateurs de QUEEN, JOURNEY ou DEMON. Il va littéralement sauver la production en mettant en boîte les derniers titres, en harmonisant le travail de ses prédécesseurs pour rendre "Run For Cover" cohérent, notamment en épurant un peu les pistes de claviers qui se sont empilées au cours des sessions. On peut sans doute penser à l'influence qu'aura exercé DEF LEPPARD, pour qui Gary MOORE a tourné en première partie pendant six semaines l'année précédente. Si au départ le guitariste vivait mal de jouer en première partie de ces jeunes loups, il sympathisera largement avec eux et finira même par taper le bœuf.

Et heureusement que Mike Stone a autant oeuvré, car "Run For Cover" est sans doute le disque qui sonne le plus daté dans toute la carrière de Gary MOORE, la faute justement à ces claviers et effets sonores qui ne peuvent renier leur décennie – c'était beaucoup moins flagrant sur "Victims Of The Future" étrangement. À l'époque, c'est la course à l'armement niveau matos et Gary se fait même construire un instrument tout à fait novateur : le Synth Axe, à la forme pour le moins futuriste ; c'est lui qui produit ce son si caractéristique, à la fois synthé ET guitare sur "Out In The Fields". Lee Ritenour donnera une petite postérité à cet instrument si particulier, une curiosité typique de l'époque, comme ce son de guitare blindé de chorus, américanisé jusqu'au trognon par Beau Hill, pour un titre racoleur qui empreinte autant à RATT qu'à QUIET RIOT ("Nothing To Lose"). Glenn Hughes y est excellent, mais on est dans le putassier. Et malheureusement, c'est aussi le problème de la quasi-totalité des titres enregistrés ici avec The Voice of Rock ("All Messed Up" en tête de gondole).

Il est surprenant donc en définitive que cet album soit écoutable (ne parlons volontairement pas de "Listen To Your Heartbeat"), et parsemé de titres efficaces et mélodiques, tous concentrés sur la face A, la face B ne conservant que "Out In The Fields" et le FM "Nothing To Lose" pour appâter l'auditoire. Et même si la chute est un peu rude après un "Victims Of The Future" parfait, le pari de Gary MOORE s'avèrera gagnant, car c'est à ce moment-là qu'il acquèrera la consécration en solo, "Run For Cover" devenant l'album le mieux classé de sa carrière.

Note réelle : 2,5/5 arrondi à 2.

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   JEFF KANJI

 
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- Gary Moore (guitare, chant, programmation)
- Bob Daisley (basse sur 8)
- Glenn Hughes (chant, basse sur 2,5,7,9, basse sur 1)
- Phil Lynott (basse, chant sur 3,6,11, chœurs sur 7)
- Andy Richards (claviers sauf 7,9)
- Neil Carter (claviers sur 5,7,8,10, chœurs sur 1,4,7,8,10)
- Don Airey (claviers sur 3,6,11)
- Gary Ferguson (batterie sur 1-2, 8-10)
- Charlie Morgan (batterie sur 3,6,11, batterie simmons sur 2,3)
- James Barton (batterie samplée sur 4,10)
- Paul Thompson (batterie sur 5,7)


1. Run For Cover
2. Reach Out For The Sky
3. Military Man
4. Empty Rooms
5. Out Of My System
6. Out In The Fields
7. Nothing To Lose
8. Once In A Lifetime
9. All Messed Up
10. Listen To Your Heartbeat



             



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