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DRUM N BASS BLUES ROCK  |  STUDIO

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1984 We Want Moore
1987 Wild Frontier
1995 Blues For Greeny
2001 Back To The Blues
2006 One Night In Dublin
 

- Style : Tyler Bryant & The Shakedown, Jeff Beck, Inglorious, Rory Gallagher, Smith/kotzen
- Membre : Wishbone Ash, Gogmagog, Deep Purple, Glenn Hughes, Axel Rudi Pell, Uriah Heep, Snakecharmer, Trapeze, Black Country Communion
- Style + Membre : Bbm, Victory, Ufo, Thin Lizzy, G-force, Wild Horses, Rainbow, Michael Schenker, Iconic
 

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Gary MOORE - A Different Beat (1999)
Par JEFF KANJI le 19 Avril 2024          Consultée 560 fois

Alors que Gary MOORE est un artiste très populaire, sa façon de réorienter sa carrière en même temps qu'il bouleverse sa vie privée va progressivement fracturer sa célébrité. Après avoir beaucoup écrit pour exorciser les démons de sa relation tumultueuse avec son ex-femme de ménage, qui aura marqué tant le son que les textes, ou encore l'ambiance aride bien qu'ensoleillée de "Dark Days In Paradise" (titre tiré d'une citation de David Coverdale), l'échec de l'album voit l'artiste se faire montrer la porte de sortie par son label de quinze ans : Virgin Records. La tournée est aussi une épreuve, documentée par un passage au festival de Montreux où il aura fortement mis l'accent sur son dernier album.

Libéré contre sa volonté de tout engagement (il s'était débrouillé pour faire paraître l'album de BBM et "Blues For Greeny" hors contrat), le besoin d'avoir les coudées franches apparaît de façon assez nette chez le guitariste, qui, riche à millions, achète sa liberté artistique et va volontiers taper le bœuf à droite à gauche et accompagner son ami Jack Bruce. Et si toutes les chansons écrites sur la période 1994-1995 n'ont pas trouvé leur place sur l'album de 1997, Gary ne compte pas pour autant en proposer un deuxième volet (hormis "Surrender" qui y aurait eu clairement sa place), quand bien même les paroles pourront parfois donner cette impression.

Dans sa quête de son, Gary tombe sous le charme du travail d'APOLLO 440, trio liverpuldien qui s'était fait connaître en remixant le "Even Better Than The Real Thing" de U2 et qui continuera sur cette voie mêlant Rock et Drum'N'Bass (vous avez sans doute déjà écouté "Ain't Talkin' 'Bout Dub" qui revisitait VAN HALEN). Il se dit que mêler les sons actuels (la scène britannique est alors en pleine effervescence après le triomphe de The PRODIGY) à sa guitare n'est pas la plus bête des manières de moderniser son Blues. Comme il aimait à le dire à l'époque : "il y a assez de disques semblables les uns aux autres pour qu'on puisse se passer d'un des miens" (même si c'est EXACTEMENT ce qu'il va faire sur les deux prochains albums). Mais la fascination pour ces nouveaux sons va plus loin, car Gary est en kiff ultime sur FATBOY SLIM auquel il trouve un feeling sixties qui véhicule une certaine légèreté qu'il a bien besoin de retrouver.

Cette légèreté, il l'a trouvé pendant la tournée de l'album précédent, auprès de l'artiste Jo Rendle, qui va considérablement stabiliser le guitariste nord-irlandais, qui erre un peu d'une demeure à l'autre depuis quelques années. Ainsi, contrairement à son prédécesseur, "A Different Beat" n'est pas nimbé de ce spleen, et ses couleurs orangées qui soulignent une Les Paul emblématique lui conviennent plutôt bien. Mais on aura de quoi être désarçonné par ce disque qui troque les accompagnements Rock habituels par des boucles de percussions, des basses programmées, mais chanté et joué par Gary Moore, qui continue d'explorer avec des vocaux plus posés et dans le grave que d'ordinaire. Mais ce qui est d'autant plus étonnant c'est que la guitare est loin d'être timide. L'album s'ouvre d'ailleurs sur une wah-wah tonitruante jouée sur guitare fretless (une Vigier Surfreter), suivi par des couplets portés par le beat et la voix grave de Gary. "Lost In Your Love" remporte malgré tout l'adhésion avec son refrain efficace, quoique bien éloigné de ce qu'on connaît du Loner.

Et en fait, cet album est le plus velu en termes de guitare depuis "After The War", c'est tout son paradoxe. Et le jeu plus dépouillé de Gary, acquis sur les albums les plus récents, est un modèle de bon goût (le long solo de "Surrender" est un délice pour les amoureux de son jeu). J'avais lu qu'on pouvait associer cet album à une sorte de façon de faire sonner le Blues de façon plus moderne et le faire entrer dans le XXIème siècle ; je n'irais pas jusque-là, mais je vois l'idée. Gary Husband n'est présent que sur deux titres cette fois-ci, mais sa prestation sur la reprise d'HENDRIX vaut le coup d'oreille. Incontestablement, la Pink Strat de Gary Moore (dont le micro manche rendra l'âme pendant les sessions) fait grave le boulot, et quel bel hommage au répertoire de l'Américain, que Gary n'avait encore approché que d'assez loin. "House Of Blues" tente le numéro d'équilibriste Blues / Électro, "Bring My Baby Back" dégage une ambiance festive plutôt rassérénante, et le faux-live de "Fatboy" fait bien son boulot, cherchant à s'approcher du modèle avec les honneurs.

Il est vite tentant de considérer "A Different Beat" comme le pire album de Gary MOORE, et très rapidement, enterré par son label et décevant les deux franges de son public, son auteur le dénigrera lui-même en interview, admettant son aveuglement passager (et un peu de mégalomanie peut-être) à vouloir concilier deux univers et deux scènes si éloignées les unes des autres, axant même la tournée afférente sur son répertoire Blues, contribuant lui-même à faire tomber "A Different Beat" dans les limbes. Mais quitte à choisir, je préfère largement me réécouter ce douzième album de Gary MOORE que son prédécesseur.

Note réelle : 2,5/5.

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   JEFF KANJI

 
  N/A



- Gary Moore (chant, guitare, basse, claviers)
- Roger King (claviers, programmation)
- Phil Nicolas (programmation)
- Gary Husband (batterie sur 3,4)


1. Go On Home
2. Lost In Your Love
3. Worry No More
4. Fire (cover Jimi Hendrix Experience)
5. Surrender
6. House Full Of Blues
7. Bring My Baby Back
8. Can't Help Myself
9. Fatboy
10. We Want Love
11. Can't Help Myself (remix Ez Rollers)



             



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