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1984 We Want Moore
1987 Wild Frontier
1995 Blues For Greeny
2001 Back To The Blues
2006 One Night In Dublin
 

- Style : Smith/kotzen, Tyler Bryant & The Shakedown, Inglorious, Rory Gallagher, Jeff Beck
- Membre : Gogmagog, Axel Rudi Pell, Black Country Communion, Deep Purple, Glenn Hughes, Wishbone Ash, Uriah Heep, Trapeze, Snakecharmer
- Style + Membre : Iconic, Thin Lizzy, Bbm, Victory, Ufo, G-force, Wild Horses, Rainbow, Michael Schenker, Mogg's Motel
 

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Gary MOORE - Back On The Streets (1978)
Par JEFF KANJI le 26 Août 2018          Consultée 3027 fois

Depuis le début des années 70, un guitariste nord-irlandais qui a vécu à Dublin avant de se fixer en Angleterre se fait connaître pour ses phrasés expressifs inspirés du Blues et délivrés avec toute la puissance nécessaire à alimenter le Hard Rock en pleine expansion. Après de multiples expériences musicales, parfois morcelées (avec Phil Lynott notamment ; il rejoindra d'ailleurs pour la troisième fois THIN LIZZY après la sortie de "Back On The Streets"), Gary MOORE, après une première tentative infructueuse en 1973, se décide à tenter l'aventure en solo, grâce à un contrat que le management de COLOSSEUM II dégote pour lui.

On sent que le guitariste tâtonne encore et ne sait pas vraiment comment s'y prendre, mais une chose est certaine : le talent est là, ce que la pièce éponyme, qui ouvre l'album permet de constater. Là-dessus Gary a beaucoup fait, notamment la basse, mais aussi le chant auquel il s'essaye avec une certaine réussite. Il n'est pas chanteur il le sait, et même si j'ai toujours été réceptif à cette interprétation sensible et arrachée, il faudra plusieurs années au célèbre balafré pour s'imposer en solo, la reconnaissance n'arrivant finalement qu'au milieu des années 80, et à grande échelle avec ses albums Hard Blues des années 90. Gary Moore enregistrera même des démos du futur "Corridors Of Power" avec Gary Barden, alors remercié de MSG, avant de finalement constater qu'il peut aussi bien faire le taf lui-même. Entre temps il en aura épuisé d'autres… John Sloman, Glenn Hughes, Willie Dee, Kenny Driscoll ou encore Charlie Huhn...

Sa patte est déjà perceptible, que ce soit à l'arrache sur un "Back On The Streets" aux licks de guitare supersoniques, ou en sensibilité sur "Song For Donna". Mais comme Gary n'est pas sûr de lui, il est peu surprenant de retrouver pas mal de morceaux quasi instrumentaux, avec même deux titres entièrement dédiés à la guitare. Et dans ce domaine Gary n'a plus rien à envier à qui que ce soit. Sa Greeny abat un boulot d'enfer, même s'il ne faut surtout pas minorer les performances tout aussi abouties du jeune Don Airey. Le son de guitare est travaillé, bien produit par Chris Tsangarides (qui signe ici la première de ses productions, lui ouvrant les portes de beaucoup d'autres), lui donnant une couleur assez proche du son de Steve Lukather sur le premier TOTO.

La parenté avec les Américains se retrouve aussi dans ce côté Jazz Rock qui se dégage d'une grande partie de l'album, conséquence somme toute assez logique, sachant que Gary Moore faisait encore partie de COLOSSEUM II avec Don Airey (qui lui quittera le groupe pour rejoindre RAINBOW). C'est particulièrement flagrant sur les deux instrumentaux, en particulier l'échevelé "Flight Of The Snow Moose" mené à fond de train par un Simon Phillips à la double grosse caisse infatigable, qui débarque alors de multiples sessions, dont celles du "Sin After Sin" de JUDAS PRIEST. Le corps du disque est enregistré dans cette dynamique, et ce n'est qu'après que Gary décide d'y ajouter des titres plus directs.

"Back On The Streets" est ainsi un disque déséquilibré car réalisé avec des équipes différentes et avec des vibes qui le sont tout autant. Le titre éponyme est une démonstration assez nette de Gary en solo, révélant ses côtés les plus Hard, qui seront davantage développés sur "Dirty Fingers" et "Corridors Of Power". Les deux titres suivants (dont l'engagé et presque Punk "Fanatical Fascists"), "Parisienne Walkways", et le single "Spanish Guitar" ajouté lors des rééditions ultérieures (et terminé après le départ définitif de Gary Moore) sont le fruit d'une collaboration toute LIZZY-ienne puisqu'on retrouve au songwriting, à la basse voire à la guitare acoustique, ainsi qu'au chant, rien de moins que Phil Lynott, rejoint à la batterie par Brian Downey. Ces titres sont les plus accessibles du lot, et la reprise du "Don't Believe A Word" de "Johnny The Fox" se voit augmentée d'une première partie toute en feeling qui apporte une réelle plus-value, même si on perd en force d'impact et au niveau de la production, pas aussi puissante que celle qu'avait concocté John Alcock. Et que dire de "Parisienne Walkways", où la prestation de Phil Lynott n'a d'égal que celle de Gary derrière sa Les Paul ? Ce titre deviendra début '79 un grand succès que Gary peinera néanmoins à renouveler par la suite (même si "Black Rose" va suffisamment l'occuper la même année). Tous ces morceaux constituent le meilleur visage de Gary MOORE même s'il ne faut pas pour autant négliger la partie centrale de l'album.

Comme je le disais on navigue dans des eaux Fusion, telle qu'on la pratiquait à l'époque, avec l'influence des formations progressives (Gary fera même fait partie du Greg LAKE BAND suite à la dissolution d'EMERSON LAKE & PALMER, Greg Lake qui aurait dû être le propriétaire de la fameuse Stratocaster rouge de Gary, avant que celui-ci ne l'achète), ou encore du Jazz Rock né des expérimentations de Chick COREA ou encore WEATHER REPORT. Place à l'expressivité débridée, instrumentale la plupart du temps, avec une section rythmique différente (John Mole/Simon Phillips) et un Don Airey qui doit deviser avec un Gary Moore inspiré. C'est désarçonnant, si on l'a connu par ses plus grands succès Hard, Blues ou mâtinés d'influences celtiques, mais non dénué d'une certaine musicalité. En revanche, si vous n'appréciez pas la virtuosité, peu de chance que des titres comme "Hurricane" ou "What Would You Rather Be Or A Wasp?" qui pourtant ont leur lot de bons moments, vous satisfassent.

Gary MOORE a sans conteste du talent, mais son manque d'assurance, la diversité de ses projets et expériences font de "Back On The Streets" un disque inconstant, qui manque d'homogénéité, rattrapé par quelques compositions éclatantes ("Back On The Streets" et "Parisienne Walkways" surtout) même s'il permet d'apprécier aussi un visage de Gary que l'on connaît moins.

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   JEFF KANJI

 
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- Gary Moore (chant, guitare, guitare synthé, basse sur 1, mandoline, a)
- Don Airey (claviers, orgue, piano sur 1, 4-7)
- Phil Lynott (basse sur 2-3,8-12, contrebasse sur 8, guitare acoustique)
- John Mole (basse sur 4-7)
- Brian Downey (batterie sur 2-3,8-10)
- Simon Phillips (batterie sur 1, 4-7)


1. Back On The Streets
2. Don't Believe A Word
3. Fanatical Fascists
4. Flight Of The Snow Moose (instrumental)
5. Hurricane
6. Song For Donna
7. What Would You Rather Bee Or A Wasp? (instrumental
8. Parisienne Walkways
- bonus Tracks
9. Track Nine
10. Spanish Guitar



             



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