Première écoute dans la nuit du 25 décembre 2014. Il m'en aura fallu du temps pour arriver à trouver le temps d'apprécier ce nouvel opus des Américains de MR. BIG à sa juste valeur. En réalité, malgré le niveau technique très élevé des musiciens, j'aurais pu digérer cet album avant cela, mais bon le climat qui se réchauffe, le printemps qui se déroule de la meilleure des façons, voilà des éléments qui me donnent envie de mettre "The Stories We Could Tell" dans le lecteur et de rouler en ville fenêtres ouvertes, lunettes de soleil sur le nez.
Sans avoir le californian style de notre Mulkonthebeach national, écouter un bon album de Hard FM se fait chez moi dans ces conditions optimales propices à la fête.

Et MR. BIG me l'apporte tout ça. Treize nouvelles compositions qui permettent de proposer un honorable successeur à "What If..." qui a vu le line-up d'origine - mythique – se reformer. "The Stories We Could Tell" bénéficie du savoir-faire du quartette qui dispose de quatre songwriters aussi doués les uns que les autres. Le concours de chacun se ressent dans les chœurs, peut-être plus épars mais toujours aussi efficaces. Eric Martin, à l'image de son physique de jeune homme, dispose de toute l'ampleur de ses capacités vocales et nous régale. Pour ceux qui ont eu la chance (et j'en fais partie) de le voir sur scène en compagnie d'AVANTASIA, la sensation d'avoir devant soi un chanteur de talent et un frontman sympathique est présente.

En outre, "The Stories We Could Tell" sonne incroyablement bien, moderne tout en ayant un côté eighties. La production est puissante et organique, et ce malgré les problèmes de santé de Pat Torpey (le cogneur/grooveur développe la maladie de Parkinson), qui ont obligé ce dernier à programmer ses parties à défaut de pouvoir les jouer au mieux. Une fois de plus, son jeu en apparence direct et efficace colle aux basques de la quatre-cordes de Billy Sheehan pour conserver ce groove unique qu'EXTREME est l'un des seuls à avoir approché. Le son de batterie manque certes de finesse, mais à aucun moment on a l'impression d'écouter une machine, à l'image de l'album solo de Mike LePond que j'écoutais il y a peu. De l'excellent travail et une puissance sonore qui accentue le côté Big Rock de la formation américaine.

Ce qui est très fort, c'est que même si chacun est connu individuellement pour ce qu'il a apporté à son instrument, tant en solo qu'en groupe, je pense à Billy Sheehan, qui de David Lee ROTH à Steve VAI a toujours su s'entourer des grands, ou encore à la florissante carrière solo de Paul Gilbert, mais aussi aux multiples projets d'Eric Martin (notamment le TAK MATSUMOTO GROUP où il est remarquable), MR. BIG sonne soudé à mort et propose un opus peut-être encore plus homogène qu'en 2011. On ressent peut-être un peu plus l'influence de Gilbert sur un titre comme "The Monster In Me" avec ce jeu rythmique et groovy proche du "Undertow" de l'album précédent.

"The Stories We Could Tell" est un album idéal, comportant son lot de trouvailles, disséminées dans un songwriting solide. Car c'est bien de bonnes chansons Big Rock qu'il s'agit, avec son lot de soli de guitare flashy, de mélodies vocales pertinentes et inspirées et de groove omniprésent. Vous pouvez ranger cet album à côté de "Lean Into It" sans broncher !