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HARD ROCK PROG  |  STUDIO

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1974 Kansas
1975 Song For America
  Masque
1976 Leftoverture
1977 Point Of Know Return
1978 Two For The Show
1979 Monolith
1980 Audio-visions
1983 Drastic Measures
2016 The Prelude Implicit
 

- Style : Yes, Ashbury, Graphic Light Theory, Mandroid Echostar, The Vicious Head Society, Hällas, Thank You Scientist, Odd Logic, Styx
- Membre : Deep Purple, Streets

KANSAS - Kansas (1974)
Par DARK BEAGLE le 23 Décembre 2016          Consultée 5038 fois

Le Kansas. Un état tranquille, aux petites villes tranquilles. On s’en souvient parce que Dorothy s’y est fait prendre par la tornade qui l’amènera au pays d’Oz et aussi parce que la navette du jeune Kal-El s’y écrasa, alors que les Kent passaient par là (pour lui, imaginez s’il était tombé en Pennsylvanie, devenant Super Amish, en lutte contre le progrès ou encore à Gotham, dans le parc des Wayne, devenant Bruce… bref, on s’écarte là). KANSAS est aussi un groupe de (Hard) Rock Progressif qui aura brillé dans les années 70 avant de se perdre quelque peu à l’aube des années 80. La formation connaîtra un certain nombre de changements de personnel avant de se stabiliser vers 1974, époque où sortira son premier album.

La particularité de KANSAS est d’avoir dans ses rangs un violoniste, qui s’avère très présent dans la construction des morceaux. Cela va donner une couleur particulière à l’ensemble, une sonorité qui va définir ce que sera le groupe, qui sera une marque de fabrique si vous préférez. Ce violon se marie à des riffs volontiers Hard Rock, ou à un Boogie fiévreux, il va aussi donner une certaine dimension épique aux compositions les plus ambitieuses, celles qui s’étendent sur plus de sept minutes sans qu’elles ne paraissent étouffantes.

Pourtant, tout commence de la façon la plus banale qui soit. "Can I Tell You" est un bon vieux Boogie des familles, mais l’omniprésence du violon justement donne l’impression d’être en face d’un groupe de lycéens assurant le bal de promo de son bahut, un peu avant que Doug n’engrosse sa cousine Becky sur la banquette arrière de sa voiture. Pour être franc, ça sonne un peu plouc, Délivrance en version Heavy, en quelque sorte. "Bring It Back", reprise du "Bringing Back" de JJ CALE, suit malheureusement un peu le même chemin. Il faut attendre la ballade "Lonely Wild", entièrement écrit par Steve Walsh, pour commencer à percevoir le potentiel de KANSAS. Ici, l’équilibre entre les instruments se veut bien plus pertinent, les harmonies vocales sont subtiles et on se laisse prendre au jeu.

Et à partir de là, on va rester accroché. Le groupe va prendre une autre dimension. Il va devenir épique, voire grandiose à un moment donné. Les longues pièces qui parsèment la seconde moitié de l’album vont s’avérer être très révélatrices du potentiel dont dispose KANSAS. Et pour le coup, le terme de « plouc », employé de façon très péjorative plus haut, n’a plus lieu d’être. Et pourtant, le groupe va juste s’exprimer pleinement, à travers des compositions qui prennent leur temps pour se révéler.
Les riffs bien Hard Rock vont s’effacer doucement au profit de parties plus calmes sur lesquelles le chant va prendre une autre dimension, amener plus de profondeur. Le clavier se taille là aussi une belle part, tandis que le violon assure toujours de belles interventions qui s’insèrent ici parfaitement. "Aperçu", sur presque dix minutes, va résumer tout le savoir-faire des musiciens, avec ses différentes ambiances, ses passages introspectifs, son travail au niveau du chant et des chœurs, ainsi qu’à travers des explosions telluriques quand les guitares s’expriment à leur pleine puissance.

Et c’est à travers ce genre de morceaux que KANSAS va s’avérer être le plus intéressant. Walsh n'est pas le seul à tenir le micro, cette tâche est partagée avec Robbie Steinhardt, qui gère également le violon. La combinaison des deux voix atteint son paroxysme sur "Aperçu", qui reste décidément l'alpha et l’omega de cet album, en référence à un détail de la pochette. Ici, le Rock Progressif est élégant, inventif, un peu fou par moments également ; la technique est là pour servir la musique, il ne s’agit nullement d’une démonstration stérile. De ce fait, KANSAS se veut très abordable et susceptible de plaire à un large public, aussi bien les fans de RUSH que ceux de BLUE ÖYSTER CULT. Malgré des moments plus faibles, la formation sait se montrer accrocheuse sur cet album éponyme et elle va bâtir son style à partir des morceaux les plus ambitieux, prémices de chefs d’œuvre à venir.

Même s’il n’est pas exempt de défauts, qu’il ne va pas forcément au fond des choses, ce premier opus est une très bonne porte d’entrée à l’univers intrigant et soigné de KANSAS. Même si le groupe se fait rare de nos jours (seize ans séparent "Somewhere To Elsewhere" de "The Prelude Implicit" tout de même), il reste tout de même un très beau fleuron du Hard Prog des années 70, avant de connaître une période plus délicate dans les années 80. Ici, nous trouvons déjà ce qui fera la force de la formation, ce violon insistant et jouissif, ces parties de clavier, cette guitare qui reste pertinente dans sa version acoustique… Les débuts prometteurs d’un grand groupe !

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   DARK BEAGLE

 
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- Steve Walsh (chant, claviers, congas)
- Kerry Livgren (guitare, claviers, chœurs)
- Rich Williams (guitare)
- Dave Hope (basse, chœurs)
- Phil Ehart (batterie)
- Robby Steinhardt (chant, violon)


1. Can I Tell You
2. Bring It Back
3. Lonely Wind
4. Belexes
5. Journey From Mariabronn
6. The Pilgrimage
7. Aperçu
8. Death Of Mother Nature Suite



             



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