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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1974 Kansas
1975 Song For America
  Masque
1976 Leftoverture
1977 Point Of Know Return
1978 Two For The Show
1979 Monolith
1980 Audio-visions
1983 Drastic Measures
2016 The Prelude Implicit
 

- Style : Yes, Ashbury, Graphic Light Theory, Mandroid Echostar, The Vicious Head Society, Hällas, Thank You Scientist, Odd Logic, Styx
- Membre : Deep Purple, Streets

KANSAS - Freaks Of Nature (1995)
Par DARK BEAGLE le 5 Avril 2019          Consultée 2228 fois

Depuis son retour au sein de KANSAS avec "Power", Steve Walsh n’a eu de cesse d’essayer de rendre au groupe son éclat d’antan mais sans vraiment retrouver la voie du succès. Après le départ de Steve Morse, suite à un "In The Spirit Of Things" qui aura du mal à trouver son public, la formation allait connaître une période de vaches maigres sans sortir le moindre album, s’évitant ainsi de se compromettre lors de la période Grunge. Aussi, c’est à un comeback que l’on assiste en cette année 1995 avec la sortie de ce "Freaks Of Nature", avec cette pochette qui tranche complètement avec tout ce qui a pu être fait précédemment par le groupe.

Et ce ne sera pas la seule nouveauté, puisque l’on assiste au retour du violon. David Ragsdale, présent depuis le Live de 1992, est là pour remplacer Morse, mais ce sera surtout Rich Williams qui va mener la danse à la guitare, Ragsdale va surtout faire exploser le violon partout. Voire un peu trop. Il en devient presque envahissant, il surgit parfois de façon inopinée, il prend le dessus, se désolidarise du reste comme s’il était une entité propre. Le groupe va d’ailleurs jouer sur ce point d’entrée de jeu, avec "I Can Fly" où le passe-temps d’Ingres va amener la mélodie. Mais très vite, deux détails vont vite remettre les choses à leur place.

Pour commencer, il y a la voix de Steve Walsh. Elle perd toujours un peu plus d’éclat, à chaque album qui passe. Elle n’est pas imbuvable, mais elle n’est plus ce qu’elle fut dans les années 70, voire au début des années 80. Depuis son retour en 1986, il peine à convaincre totalement derrière le micro sur un album entier. Il y a des coups d’éclats, des compositions où il brille littéralement et d’autres où il va se montrer plus commun sans jamais être faux, où il ne sera plus que l’ombre de lui-même. Et c’est dommage car il était un des véritables atouts du groupe, claviériste honnête et chanteur flamboyant. À présent, le poids de l’âge est là et les abus, l’absence de préparation lors de certaines tournées laissent des traces. Il n’est plus en position de relever le groupe par sa seule présence, mais l’avait-il déjà eu depuis son retour ?

Le second point noir concerne la batterie. Phil Ehart a toujours eu un jeu raffiné, sa présence rythmique était très sécuritaire, car elle était solide. Ici, il donne l’impression de cogner comme un sourd, toute la finesse du batteur semble s’être envolée au profit d’une modernité (pour 1995) qui ne colle pas à l’univers de KANSAS. Ces choix de production et d’écriture peuvent paraître surprenants dans la mesure où ils ne font pas partie de l’ADN du groupe. Ils ne correspondent pas forcément à ce que l’on attend de KANSAS, qui nous avait jusqu’alors habitué à un certain raffinement, même à l’époque où le groupe avait totalement viré AOR et où il misait sur l’efficacité de riffs accrocheurs, pour ne pas dire un peu putassiers.

Ici, le tout sonne de façon étrangement Heavy. Ce qui n’aurait pas dû être désagréable paraît au final bizarre. Le cahier des charges se remplit, et bien vite, avec un goût prononcé pour la démesure. Les structures Progressives interviennent souvent de façon incongrue, comme si elles étaient là parce qu’elles doivent être là, sans que leur fonction soit bien définie ou si elles ont été conçues en songeant à la qualité intrinsèque des morceaux. Si une composition peut vivre sans une structure complexe, il est inutile d’en créer une, qui sonnera de toute façon comme quelque chose d’artificiel. Parfois, la simplicité peut être difficile à atteindre et en rajouter ressemble à la solution idéale. Ce qui ne fonctionne pas forcément ici.

Et aussi puissant qu’il semble être, aussi Heavy et énervé, "Freaks Of Nature" peine étrangement à démarrer. Il faut attendre le lourd "Under The Knife" pour que l’oreille se dresse telle celle du berger allemand qui entend le doux son du sachet de croquettes que l’on éventre et c’est parti pour une triplette avec "Need" et le title-track. La ballade finale, "Peaceful And Warm", mérite également l’écoute, même si elle se perd quelque peu sur sa fin. Le reste ? Il serait facile de dire que c’est anecdotique, mais ce n’est pas dénué de fondement : il n’y a pas beaucoup d’intérêt dans tout cela et le groupe aurait peut-être été plus inspiré de sortir un EP en définitive.

"Freaks Of Nature" aura connu un accueil catastrophique de la part du public. Dire que tout le monde s’en foutait comme de sa première dent serait un euphémisme : l’album a été un bide total, qui ne sera pas rentré dans les charts. Le retour de Jeff Glixman à la production (l’homme avait déjà produit les disques de KANSAS de "Song For America" à "Point Of Know Return") n’aura pas suffi à redonner son lustre et son brillant à une formation en manque de repères depuis… "Monolith" (1979 quand même). Steve Walsh a beau se démener comme un beau diable, il n’arrive pas à remettre les pièces du puzzle en place et il faut bien convenir qu’il manque un élément important de cet âge d’or pour espérer le reproduire : l’absence de Kerry Livgren se fait toujours sentir, les deux hommes ont été complémentaires durant des années. Mais sont-ils prêts à enterrer la hache de guerre ? Rien n’est moins certain et pourtant…

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   DARK BEAGLE

 
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- Steve Walsh (chant, claviers)
- Rich Williams (guitare)
- David Ragsdale (guitare, violon)
- Billy Greer (basse)
- Phil Ehart (batterie)
- Greg Robert (claviers)


1. I Can Fly
2. Desperate Times
3. Hope Once Again
4. Black Fathom 4
5. Under The Knife
6. Need
7. Freaks Of Nature
8. Cold Grey Morning
9. Peaceful And Warm



             



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