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1974 Kansas
1975 Song For America
  Masque
1976 Leftoverture
1977 Point Of Know Return
1978 Two For The Show
1979 Monolith
1980 Audio-visions
1983 Drastic Measures
2016 The Prelude Implicit
 

- Style : Yes, Ashbury, Graphic Light Theory, Mandroid Echostar, The Vicious Head Society, Hällas, Thank You Scientist, Odd Logic, Styx
- Membre : Deep Purple, Streets

KANSAS - Always Never The Same (1998)
Par DARK BEAGLE le 13 Avril 2020          Consultée 1084 fois

Rien ne va plus chez KANSAS. "Freaks Of Nature", leur album de 1995, n’aura pas déchaîné les foules et les musiciens voient, impuissants, la réputation du groupe s’étioler toujours un peu plus. Autrefois fleuron du Hard Rock Progressif américain, KANSAS est devenu une formation de seconde zone qui ne parvient plus à convaincre. Victime d’une longue dégringolade artistique depuis le début des années 80, la bande à Steve Walsh n’est plus que l’ombre d’elle-même. Aussi le groupe va décider de regarder dans le rétroviseur, toucher à nouveau ce glorieux passé tout en incorporant des nouvelles compositions afin de mettre toutes les chances de son côté.

Mais plutôt que de donner de bêtes « versions 1998 » à travers des réenregistrements avec le line-up du moment, KANSAS va s’adjoindre les services du London Symphony Orchestra pour donner un nouvel aspect à ses compositions. En outre, nous notons également le retour de Robby Steinhardt, le violoniste des débuts. En revanche, ni Kerry Livgren, ni Dave Hope ne participeront à l’enregistrement de ce disque, ce qui laisse toute latitude à Steve Walsh pour écrire seul les inédits qui nourriront les fans purs et durs.

Une bonne partie du budget devant être partie dans l’orchestre symphonique dirigé par Larry Baird, on peut comprendre que la pochette soit un peu moche. Disons qu’elle essaye un peu de renouer avec l’imagerie des années 70, mais pour le coup, les couleurs sont très criardes et brûlent un peu les rétines. Mais ce n’est que l’enrobage (et ok, le verso pique aussi ; la charte graphique a été gérée par le stagiaire). Ce qui compte vraiment, c’est ce qui aura été fait des morceaux choisis, ce que le groupe a dans le bide pour mener son projet à bien.

Pourtant, cela ne va pas franchement bien commencer. Débuter par une reprise, le "Eleanor Rigby" des BEATLES, n’est pas forcément une très bonne idée. Il faut bien comprendre que dans les années 70, le violon était très présent au sein de KANSAS et que pour un orchestre, il devient simple de se baser dessus pour créer l’accompagnement symphonique. Ce titre des BEATLES a été en plus revisité à de maintes reprises, parfois de façon plus originale et là, cette version n’apporte vraiment rien. Ensuite, l’enchaînement avec "Dust In The Wind" s’avère un brin délicat. Cette chanson jouait sur l’épuration d’une guitare suivie par un violon sensible et les voix. Et là, nous perdons tout son côté intimiste et c’est dommage, d’autant plus que la voix de Walsh a souffert, elle n’est plus aussi limpide et ça ne fonctionne que moyennement…

Heureusement, la suite va s’avérer plus intéressante. Contre toute attente, Larry Baird va mettre son grain de sel et imposer une composition personnelle, "Preamble". Cela peut sembler très culotté, mais au final, ce morceau sert d’introduction à "Song For America" et se fond à merveille dans ce classique de KANSAS. Il fallait l’oser et ça paye clairement ici. Sinon, il faut quand même convenir que les morceaux du groupe se marient parfaitement à l’orchestre, qui met pour le coup l’aspect épique de KANSAS en avant ("Cheyenne Anthem" n’en est que plus flamboyant). Les ballades gagnent également en profondeur, à l’image de "Hold On", seul titre extrait des années 80 (sur "Audio-Visions", qui marqua le divorce net et complet entre Livgren et Walsh).

Sur les anciens morceaux, cela fonctionne donc plutôt bien même s’il y a des ratés, comme "Prelude & Introduction", qui, comme son nom le laisse entendre, est une suite de débuts de morceaux phares et de débuts d’albums, on y retrouve des extraits de "Point Of Know Return" ou de "Lamplight Symphony" par exemple. Le résultat sonne malheureusement comme la bande-son d’un Disney et c’est assez étrange, coincé entre le superbe "Cheyenne Anthem" et le plus intimiste "The Wall". Mais sinon, comme dit plus haut, les morceaux du vieux KANSAS se prêtent particulièrement bien à ce genre d’exercice vu leurs constructions initiales.

Les nouveaux morceaux ("In Your Eyes", "The Sky Is Falling" et "Need To Know") sont en revanche clairement de trop. Ils n’apportent rien à l’ensemble et se montrent même un brin poussifs, pensés comme des espèces de powe-ballades qui ne décollent jamais vraiment et qui sont pour le coup moins intéressantes au niveau des orchestrations. Vous allez me demander « mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir enregistré plus de vieux morceaux ? » et vous n’auriez pas tort de poser cette question pour le moins épineuse.

"Always Never The Same" est long. 71 minutes au compteur. Cela aurait peut-être mérité quelques coupes ou alors ne pas proposer du neuf pour n’aller que dans un seul sens et ne pas mélanger les époques. Ensuite, il y a également la prétention d’un groupe qui espérait proposer un "Always Never The Same Part II" si ce premier volet vendait suffisamment. Dans cette optique, "Carry On Wayward Son", assurément la grande absente de l’album, avait été enregistrée avec l’orchestre symphonique… Et reste depuis dans les tiroirs du groupe, à attendre une énième compilation pour s’en échapper…

Au final, "Always Never The Same" est un disque bâtard, entre la compilation, nouvel album mal assumé et tentative désespérée de rameuter les vieux fans. Il y a des choses sympathiques. Le simple fait d’avoir mis "Hold On" montre que les musiciens ont le nez creux (et une bonne oreille aussi). Non seulement il s’agit d’une petite prise de risques, mais cela permet également de sortir des schémas des autres compositions qui datent de 1974 à 1977 et qui ont beaucoup d’atomes communs. Et il y a le trop. Ces nouveaux morceaux sans saveurs particulières qui viennent casser la dynamique mise en place. La reprise est également de trop. Bref, il y a des choses qui sont ni faites ni à faire sur cet album, qui aurait clairement mérité mieux.

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   DARK BEAGLE

 
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- Steve Walsh (chant, claviers)
- Rich Williams (guitare)
- Billy Greer (basse)
- Phil Ehart (batterie)
- Robby Steinhardt (violon, chant)
- The London Symphony Orchestra


1. Eleanor Rigby
2. Dust In The Wind
3. Preamble
4. Song For America
5. In Your Eyes
6. Miracles Out Of Nowhere
7. Hold On
8. The Sky Is Falling
9. Cheyenne Anthem
10. Prelude & Introduction
11. The Wall
12. Need To Know
13. Nobody's Home



             



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