Recherche avancée       Liste groupes



      
HARD ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

1969 On Time
  Grand Funk
1970 Closer To Home
  Live Album
1971 Survival
  E Pluribus Funk
1975 Caught In The Act
 

- Style : Cream, Greta Van Fleet, Led Zeppelin, Mountain

GRAND FUNK RAILROAD - Closer To Home (1970)
Par DARK BEAGLE le 8 Février 2020          Consultée 1686 fois

À la fin des années 60 et au début des années 70, GRAND FUNK RAILROAD avait une cadence d’enfer, un train fou lancé à pleine vitesse que personne ne pouvait ou n’osait arrêter. Souvent considéré comme la réponse américaine à LED ZEPPELIN, le groupe enchaînait les albums et les tournées, à un rythme effroyable et les critiques s’en donnaient à cœur joie. Aussi, quand "Closer To Home" sort en juin 1970, il s’agit déjà du troisième album en moins d’un an. Les journalistes n’hésitaient pas une seconde à les descendre en flèche, mais le public suivait et c’était là l’essentiel. Terry Knight, leur producteur/fripouille, a mis les petits plats dans les grands et leur a assuré un service de com' de dingue pour l’époque. Avec un coup de bol énorme également. Mais le résultat sera un nouveau disque d’or pour le groupe, ce qui n’est pas rien.

Si l’on doit qualifier GRAND FUNK RAILROAD en un mot, ce serait « frénésie ». Le groupe fonce pied au plancher, contrairement à LED ZEPPELIN qui prenait le temps de construire des passages plus délicats ou qui se montrait souvent très inventif dans la recherche du son. Le GRAND FUNK, lui, c’est du tabassage. Du Blues rendu mordant et agressif, une section rythmique qui ne se la joue pas cool mais qui délivre malgré tout un groove intéressant, un guitariste qui balance ses plans comme autant de parpaings dans la tronche et qui chante de façon très spontanée, parfois un peu trop même. Tout est dans l’agressivité, une façon de sortir du lot dans ce petit monde en pleine effervescence depuis les avènements de HENDRIX, CREAM et du ZEP’.

Mais ça, c’était avant. "Sur Closer To Home", sans parler de se réinventer, le GRAND FUNK va se poser un peu. Souffler. Se rendre plus mélodique et donc plus abordable. D’ailleurs, ce ne sont pas quelques notes de guitare acoustique qui nous accueillent sur "Sin’s A Good Man’s Brother" ? Mais quelle mouche les a donc piqués ? Bien entendu, rassurez-vous, le naturel revient vite au galop et le groupe va signer ici une de ses compositions parmi les plus Heavy, jouissives à souhait, une véritable leçon de Hard Rock assénée en moins de cinq minutes. Profitez-en, la suite se veut bien plus léchée, ce qui ne veut pas dire qu’elle sera plus terne. Non, ici, la bande à Farner va ciseler son travail, polir les angles, s’essayer à quelques petites nouveautés, sans perdre de vue sa raison d’être : délivrer du Rock basique et direct.

Le maître mot ici est donc mélodie. Le groupe cherche à policer quelque peu le propos et va commencer à se montrer plus ambitieux dans le domaine de l’écriture. La face B de l’album est d’ailleurs assez représentative de cet état d’esprit, avec deux titres sur trois dépassant les sept minutes. "Hooked On Love" met un certain temps à décoller, mais une fois que la troisième est passée, ça ne débraye plus, au point d’en devenir presque interminable, avec ses chœurs entêtants. Puis il y a bien sûr "I’m Your Captain/Closer To Home", qui termine l’album sur une note plus mélancolique et subtile, bien que la chanson soit un (très) timide pamphlet contre la guerre du Vietman. D'ailleurs, ça ne se verra pas de façon claire. Les paroles sont d’une simplicité désarmante, mais Mark Farner, qui cumule les étiquettes de chanteur, guitariste, claviériste et compositeur parvient à les faire traîner sur une dizaine de minutes, entrecoupées de quelques parties instrumentales que l’on pourrait qualifier de subtiles. Ce titre est l’un des plus connus du groupe, HELLOWEEN l’a même reprise sur la face B du single "Sole Survivor".

L’album est donc plaisant à écouter. Si "Grand Funk" se voulait plus ouvertement virulent, "Closer To Home" montre un apaisement bienvenu, mais chassez le naturel et il revient au galop. Un titre en particulier en fait les frais, il s’agit de "Mean Mistreater" et pour le coup, les musiciens ne font pas les choses à moitié. Tout commençait plutôt bien, nous étions face à une jolie ballade où la voix de Farner répondait à ses claviers. Mais voilà-t-il pas que la section rythmique déboule et vient apporter… De la frénésie à l’ensemble et là, c’est franchement dommage. Nous tenions une petite perle, qui s’avère être imparfaite. Pas suffisamment sphérique, prenant plutôt la forme d’un ballon de rugby crevé. C'est LA faute de goût de cet album, le morceau de trop.

Il y a donc toujours ce problème de régularité chez GRAND FUNK RAILROAD. À vouloir trop bien faire ou vouloir surprendre le monde, on finit par se casser les dents, surtout quand on reste un peu limité d’un point de vue musical. Il faut bien s’en rendre compte : GRAND FUNK RAILROAD, c’est simple et c’est cette simplicité, musclée certes, qui fait tout le charme de ce groupe qui aura toujours laissé passer sa chance. "Closer To Home" est à ce titre un album-charnière, qui voit la formation américaine s’ouvrir à plus de doigté, plus de mélodie, en sacrifiant un peu de sa force de frappe.

"Closer To Home" est un très bon album dans l’ensemble. En se montrant moins frénétique, GRAND FUNK RAILROAD a appris à poser ses compositions et peut alors se permettre de voir plus grand, plus loin. Oh, le Dirigeable reste toujours hors de portée, mais avec ce disque, le groupe va définitivement entrer dans la légende du Rock, avec ses qualités, ses imperfections et ce morceau-titre terriblement efficace bien que transpirant son époque. Il est un peu l’antithèse de la déflagration de "Grand Funk", tout en étant sa continuité logique. Un pas nécessaire très certainement pour affiner son propos mais en aucun cas une révolution. Et il apparaît tout à fait regrettable que ce soit "Survival" qui déboulera un an plus tard, brisant toute cette bonne dynamique.

A lire aussi en HARD ROCK par DARK BEAGLE :


STATUS QUO
Dog Of Two Head (1971)
Le classique oublié du QUO




STATUS QUO
Hello! (1973)
Hello! Nice to meet you


Marquez et partagez




 
   DARK BEAGLE

 
  N/A



- Mark Farner (chant, guitare, claviers)
- Mel Schacher (basse)
- Don Brewer (batterie)


1. Sin' A Good Man's Brother
2. Aimless Lady
3. Nothing Is The Same
4. Mean Mistreater
5. Get It Together
6. I Don't Have To Sing The Blues
7. Hooked On Love
8. I'm Your Captain



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod