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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1974 Kansas
1975 Song For America
  Masque
1976 Leftoverture
1977 Point Of Know Return
1978 Two For The Show
1979 Monolith
1980 Audio-visions
1983 Drastic Measures
2016 The Prelude Implicit
 

- Style : Yes, Ashbury, Graphic Light Theory, Mandroid Echostar, The Vicious Head Society, Hällas, Thank You Scientist, Odd Logic, Styx
- Membre : Deep Purple, Streets

KANSAS - The Absence Of Presence (2020)
Par DARK BEAGLE le 6 Août 2020          Consultée 4068 fois

"The Prelude Implicit" avait été décevant. Revenir après toutes ces années d’absence pour présenter un disque fadasse et mou du genou, autant ne rien faire. Oh, par mou du genou, je ne parle même pas de la facette Hard Rock du groupe, qui a été mise entre parenthèses, mais de pulsation, de riffs qui se répondent, d’interaction dans le groupe. Une olympiade s’est écoulée depuis et KANSAS revient avec un nouvel opus. Oh bien sûr, la méfiance est de rigueur. Si c’est pour proposer une énième galette de Classic Rock insipide, autant prendre sa retraite. Le phénix de la pochette précédente a laissé sa place à cette silhouette qui n’est pas sans évoquer l’univers onirique de Sandman. Si on ne s’attarde pas trop aux détails, on pourrait croire qu’il s’agit d’une toile de David Mack, mais il s’agit en réalité d’une œuvre d’une certaine Christine Brown (aussi simple à trouver qui c’est, comme si nous tapions Marie Dupont dans la barre de recherche Google). Bref, une vision bien onirique qui rappelle les origines Prog du groupe.

Tout d’abord, il y a eu un petit mouvement de personnel au sein de la formation. Le claviériste David Manion a quitté les rangs et il est très avantageusement remplacé par le jeune (quarante-sept ans quand même !) Tom Brislin que l’on avait pu apprécier dernièrement dans le supergroupe The SEA WITHIN en 2018, mais qui a également joué pour YES ou CAMEL entre autres. Et avec Zak Rizvi, l’autre petit jeune de la bande (comprenez celui qui n’a pas encore atteint les soixante ans), ils vont prendre les choses en main, avec l’aval de Rich Williams (guitare) et Phil Ehart (batterie), les deux derniers membres d’origine de KANSAS toujours présents. Rizvi va se charger de la production, accompagné par ces deux mentors et il va offrir un son proche que ce que Jeff Glixman avait su offrir au groupe durant son âge d’or (de "Song For America" à "Point Of Know Return" en somme). Donc oui, il ne faut pas s’attendre à une marche en avant de la part de KANSAS, mais plutôt d’un album dans l’esprit des anciens, un disque qui sonne authentique.

Et dès le premier morceau, éponyme, nous avons droit à une longue piste progressive qui fonctionne très bien : nous retrouvons tous les ingrédients qui font un grand morceau de KANSAS, à commencer par ce violon qui nous prend directement à la gorge et qui s’invite de bien belle façon à la danse. Si nous pouvons penser au premier abord qu’il s’agit d’un titre assez Heavy, l’ensemble s’apaise rapidement et nous apprécions la voix de Ronnie Platt, plutôt douce, mais qui fonctionne très bien dans l’univers dépeint par le groupe. Il prend des allures de conteur, de façon moins ostentatoire que pouvait l’être Steve Walsh dans le genre, mais nous le sentons surtout totalement à l’aise dans ce registre. Sans dire qu’il nous fait oublier son glorieux prédécesseur, il confirme à merveille la bonne impression qu’il avait laissé sur "The Prelude Implicit", assumant cette lourde charge avec beaucoup de brio. Encore une fois, sa prestation est tout à fait appréciable.

À présent, fermez les yeux et laissez-vous emporter. KANSAS nous invite à un véritable voyage dans le temps, qui fleure bon les années 70. Bien entendu, cela peut être un point négatif. Dans les années 80, le groupe avait essayé de se rattacher aux wagons traînés par la mode du moment, avec plus ou moins (en fait, surtout moins) de réussite, il avait tenté des choses sous l’impulsion de Steve Walsh qui essayait de faire sonner l’ensemble de façon moderne, d’apporter des idées folles, sans que le succès ne soit plus probant et le retour éclair de Kerry Livgren avait fini par amener cela comme une évidence : KANSAS est un état d’esprit, une licence sonore que les fans, qui suivent le groupe souvent depuis longtemps, attendent. Et finalement, Brislin et Rizvi en sont la preuve vivante : ils ont capté cette essence et la libèrent sur leurs compositions, qui se fondent entièrement dans un moule imaginé des décennies plutôt par Walsh, Livgren et les autres musiciens présents à cette époque.

Et si ce n’est certainement pas l’album le plus Hard du combo, il contient tout de même ses moments de bravoure, où l’on se rend compte que les différences d’âge ne sont en rien un obstacle, mais un réel atout. Rich Williams est toujours aussi bon sur les lignes mélodiques, mais il sait également appuyer son jeu quand les circonstances l’exigent. Les guitares ne sont pas aussi folles que dans le passé, mais elles sont toujours bien présentes, et dans le dialogue avec les claviers de Brislin et le violon de David Ragsdale, qui est ici bien occupé, comme pouvait l’être Robby Steinhardt à « la grande époque ». Et que dire de cette section rythmique ? À soixante-dix ans, Phil Ehart ne semble pas prêt de prendre sa retraite et sa frappe toute en élégance ne manque pas de puissance, comme en attestent "Throwing Mountains" et l’instrumental "Propulsion 1" qui dépote bien avant un "Memories Down The Line" plus nuancé mais non moins excellent.

Un parfum de nostalgie flotte donc sur cet album, qui se place pleinement dans la continuité d’un "Leftoverture" ou d’un "Point Of Know Return" avec un soupçon de ce que l’on pouvait découvrir sur "Monolith" sans pour autant épouser pleinement cette voie. Après un "Prelude Implicit" qui n’était pas forcément paresseux mais qui peinait à démontrer toute l’étendue du talent de la formation américaine, "The Absence Of Presence" ne fait pas que remettre les pendules à l’heure, il est également un véritable bain de jouvence pour les musiciens qui semblent avoir retrouvé une seconde jeunesse. Et le fait que la majeure partie des compositions proviennent des deux p’tits jeunes de l’équipe ne relève pas que du travail de fan, il y a une réelle implication derrière cela et cela s’entend : il n’y a pas de temps morts, le disque se tient sur sa totalité.

En effet, l’album ne se meuble pas de titres de remplissage. Tous ne sont pas excellents, mais chacun à son petit charme qui fait mouche, même s’ils risquent surtout de parler aux vieux fans et pas forcément en conquérir de nouveaux. "The Absence Of Presence" est également plus court que son prédécesseur, ce qui facilite son assimilation. Et KANSAS nous propose un final somptueux, entre la ballade "Never", qui s’écoule doucement sans jamais en faire trop et le plus épique "The Song The River Sang", qui voit Brislin s’emparer du micro pour un résultat très satisfaisant. Et aux dernières notes, nous avons le sourire : nous venons d’écouter un très bon disque de Rock, sans que cette étiquette ne soit trop vague ou trop réductrice.

Alors oui, effectivement, il n’y a pas grand-chose de neuf à l’horizon, KANSAS fait du KANSAS. Mais parfois, cela fait également du bien de se sentir rassuré par un groupe qui aligne plusieurs décennies au compteur avec un album qui répond aux exigences mélodiques, au style que nous lui imputons. Inutile de demander à chaque fois à un groupe de se réinventer, au bout d’un moment, cela n’a plus aucun sens. Finalement, KANSAS livre un disque très plaisant, peut-être un peu trop propre sur lui, mais qui ne manque pas d’atouts pour convaincre les fans. Et avec cette jeunesse qui prend ses responsabilité, le groupe semble avoir encore quelques très belles années devant lui, à lui de bien les exploiter. En tout cas, "The Absence Of Presence" mérite son 4 sur 5, n’en déplaise aux puristes qui ont du mal à concevoir la formation sans Walsh ou Livgren !

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- Ronnie Platt (chant)
- Rich Williams (guitare)
- Zak Rizvi (guitare)
- Billy Greer (basse)
- Phil Ehart (batterie)
- Tom Brislin (claviers, chant)
- David Ragsdale (violon)


1. The Absence Of Presence
2. Throwing Mountains
3. Jets Overhead
4. Propulsion 1
5. Memories Down The Line
6. Circus Of Illusion
7. Animals On The Roof
8. Never
9. The Song The River Sang



             



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