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ROCK PROGRESSIF  |  COMPILATION

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1974 Kansas
1975 Song For America
  Masque
1976 Leftoverture
1977 Point Of Know Return
1978 Two For The Show
1979 Monolith
1980 Audio-visions
1983 Drastic Measures
2016 The Prelude Implicit
 

- Style : Yes, Ashbury, Graphic Light Theory, Mandroid Echostar, The Vicious Head Society, Hällas, Thank You Scientist, Odd Logic, Styx
- Membre : Deep Purple, Streets

KANSAS - The Best Of Kansas (1984)
Par DARK BEAGLE le 24 Septembre 2018          Consultée 2028 fois

En 1984, la carrière de KANSAS battait sérieusement de l’aile, vu que Kerry Livgren, un des membres fondateurs de la formation avait décidé de tourner la page pour se consacrer à un autre projet, A.D. Il sera le troisième à partir, après Steve Walsh et Robby Steinhardt et le groupe ne devient plus que l’ombre de lui-même, surtout que le bassiste Dave Hope lui emboîte le pas ! John Elefante, son frère Dino et le reste des musiciens vont bien tenter de continuer à faire vivre la légende en commençant par sortir un best-of pour fêter dignement les dix ans de la sortie du premier album. On survit comme on peut.

La pochette reprend, recto et verso, des éléments propres aux jaquettes de tous les opus du groupe. Je vous laisse tous les répertorier, certains détails ne sont pas forcément faciles à repérer alors que d’autres crèvent les yeux. La composition fait étrangement vintage et correspond assez bien aux covers originales. Mais quand on regarde le tracklisting, il n’y a pas forcément de quoi sauter au plafond. Oh, il ne faut pas pousser mémé dans les orties (surtout quand elle n’a pas de culotte), il y a beaucoup de classiques de la formation là, voire de classiques du Rock Progressif, mais plutôt que de nous faire une belle rétrospective de ce qu’était KANSAS, cela ressemble en définitive à un résumé rapide avec un titre inédit pour faire passer la pilule.

Parlons-en puisqu’il est évoqué. "Perfect Lover" est une création des frères Elefante qui se veut dans la continuité AOR des deux opus précédents, avec un refrain bien efficace comme il faut, mais qui répond un peu étrangement au "Fight Fire With Fire" (de l’album "Drastic Measures") présente elle également, un peu avant. Ici, on est typiquement dans le KANSAS du début des années 80, avec un style bien plus épuré, où le violon a disparu, comme toute trace de Prog, même dans les intentions. Et à ce petit jeu, avec un chanteur qui n’a pas le charisme d’un Steve Walsh, l’inédit s’avère un brin anecdotique au final, ce n’est pas un grand morceau. En même temps, un titre écrit expressément pour une compilation n’est pas forcément un gage de qualité.

D’ailleurs, quand le groupe a choisi les morceaux figurant sur ce best-of, ils se sont consacrés principalement à la période dorée du combo de Topeka, ne laissant que trois témoignages de l’ère Elefante, dont ce fameux "Perfect Lover". Outre "Fight Fire With Fire", déjà cité également, KANSAS a décidé de faire figurer "Play The Game Tonight", qui ouvrait l’album "Vinyl Confessions" (1982). Pas de grosses surprises à ce niveau donc, c’est à chaque fois l’opener qui a été choisi. Le reste est donc consacré aux années Walsh, avec là également quelques choix surprenants.

Et elles ne vont pas forcément toutes dans le bon sens. Déjà, trois albums ont été tout simplement oubliés : le décevant "Monolith", l’énergique premier opus éponyme et surtout, le très bon "Masque", qui préfigurait ce qu’allaient être les "Leftoverture" et autres "Point Of Know Return". Ensuite, on se retrouve face au problème lié à toutes les compilations : le choix des morceaux, toujours sujet à discussion. Bien sûr, difficile d’affirmer que l’on peut se passer d’un "Carry On Wayward Son", d’un "Song For America" (même ici dans une version edit, amputée d’une petite minute) ou d’un "Dust In The Wind". Mais que dire des absences de "Death Of Mother Nature Suite", "Icarus – Borne On Wings Of Steel", "The Pinnacle", "Cheyenne Anthem", "Portrait (He Know)" ou encore "How My Soul Cries Out For You" ?

Mais l’on peut marquer son étonnement de voir que le plus discutable "Audio-Visions" est représenté par "Hold On" et "No-One Together", qui correspondent un peu plus au son de KANSAS développé lors des années 80 et qui font donc charnière entre la période Prog et l’AOR. Ensuite, on peut reprocher le fait que seules quarante-huit petites minutes ont été utilisées ici, quand un double aurait pu être intéressant et aurait permis de présenter quelque chose de plus exhaustif et de représenter un peu mieux les deux albums chantés par John Elefante, qui en fera les frais quelques années plus tard.

En effet, la chronique porte sur l’édition originale de 1984, telle qu’elle était présentée. Mais en 1999, la formation originale va se pencher dessus en vue d’une réédition. Et là, "Perfect Lover" va être virée pour laisser place à "The Pinnacle", "The Devil Game" ainsi que "Closet Chronicles", récupérée du double-Live "Two For The Show" (qui est l’un des enregistrements en public parmi les plus intenses de l’histoire du Hard Rock, soit dit en passant). Et "Perfect Lover" semble destiné à devenir un morceau maudit dans le répertoire de KANSAS…

Si vous ne connaissez rien à KANSAS, la réédition de 1999 est de ce fait un choix intéressant, car plus complet (enfin, il y a toujours de nombreux trous et absences) et vous permettra d'appréhender un groupe qui fut magnifique en son temps. Ceux qui connaissent déjà bien la formation ou qui on déjà un ou deux albums peuvent se pencher sur la version originale, afin de profiter de l'inédit "Perfect Lover" même si ne pas investir dans ce disque et chercher sur YouTube est une alternative tout à fait pardonnable. Chez KANSAS, la vérité est gravée sur les albums studio et cette compilation peine à essayer de la retranscrire.

Au final, l’envie n’y sera plus et KANSAS se sabordera un peu plus tard, face au peu d’intérêt que l’album suscitera à sa sortie. S’il n’a pas explosé les charts en 1984, il vendra toutefois régulièrement, jusqu’à être certifié quatre fois platine aux USA en 2001, soit quatre millions d’exemplaires vendus, ce qui n’est pas franchement anecdotique. Mais personnellement, je trouve cette compilation un brin faiblarde, pas assez ambitieuse, et très incomplète. En 1984, KANSAS était un groupe qui avait vécu, un géant aux pieds d’argile qui n’était plus que l’ombre de lui-même.

Note réelle : 2,5/5 (oui, je suis injuste, et alors ?).

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   DARK BEAGLE

 
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- Steve Walsh (chant, claviers)
- John Elefante (chant, claviers)
- Kerry Livgren (guitare, claviers, chant)
- Rich Williams (guitare)
- Dave Hope (basse)
- Dino Elefante (basse)
- Phil Ehart (batterie)
- Robby Steinhardt (violon, chant)


1. Carry On Wayward Son
2. Point Of Know Return
3. Fight Fire With Fire
4. Dust In The Wind
5. Song For America
6. Perfect Lover
7. Hold On
8. No One Together
9. Play The Game Tonight
10. The Wall



             



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