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1970 Emerson, Lake & Palmer
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1971 Pictures At An Exhibition
 

1970 Emerson, Lake & Palme...
1971 Tarkus
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1973 Brain Salad Surgery
1974 Welcome Back My Friends ...
1977 Works Volume 1
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1978 Love Beach
1986 Emerson, Lake & Powel...
1988 To The Power Of Three...
1992 Black Moon
1994 In The Hot Seat
 

- Style : Camel, Hawkwind, Hällas, Yes, Jethro Tull
- Membre : Rock Aid Armenia, Asia

EMERSON, LAKE & PALMER - Trilogy (1972)
Par DARK BEAGLE le 27 Juin 2020          Consultée 2051 fois

EMERSON, LAKE & PALMER ne perd pas de temps. À peine "Pictures At An Exhibition" est sorti que voilà déjà le trio en studio pour donner un successeur à "Tarkus", dont le morceau-titre restait encore un énorme tour de force. Pour le nouvel album, ELP décide de revenir à quelque chose de plus conventionnel, sans suite extravagante ou adaptation fleuve d’une œuvre classique. "Trilogy" sera du Rock Progressif dans sa dénomination la plus banale. Et derrière cette pochette un peu étrange qui montre un cerbère humain qui possède les traits des trois musiciens se cache un disque assez attachant malgré des passages fous qui peuvent encore donner le tournis aujourd’hui, avec un style bien affirmé, reconnaissable entre mille.

"Trilogy" traîne dans son sillage la réputation d’être l’album le plus accessible pour découvrir le EMERSON, LAKE & PALMER de la grande époque, ce qui n’est pas totalement dénué de bon sens, le disque étant en effet plus abordable que ses deux aînés. Cependant, nous sommes en 1972, en pleine explosion Prog et les idées fusent de toutes parts, avec un Keith Emerson qui semble toujours aussi mégalo et qui balance du clavier absolument partout. Mais le gaillard était d’une virtuosité rare, ce n’est pas pour rien qu’il était surnommé le Jimi Hendrix des claviers à l’époque. Aujourd’hui encore, je pense qu’il reste une influence majeure pour de nombreux Progueux au même poste, et pas seulement pour eux.

Ce disque va beaucoup jouer sur l’espace musical. Le chant se fait un peu plus erratique. Il est présent, mais il n’est pas l’élément moteur de "Trilogy". Ce qui frappe très rapidement, c’est la maîtrise technique de trois musiciens de talent, qui ont atteint ici une espèce de point d’équilibre assez étrange. Nous avons l’impression de n’entendre qu’Emerson, mais il s’agit bien d’un travail de groupe où tout le monde contribue à tout mettre en place. Les trois premiers morceaux, qui forment un ensemble, ne laissent aucune chance à l’auditeur. "The Endless Enigma" est une œuvre puissante, où l’influence de la musique classique transpire à chaque instant (la Fugue au piano de Emerson est à se damner) et un vent épique souffle (notamment sur la première partie, tout simplement époustouflante).

Il y a assez peu de morceaux longs sur ce disque. Si toute l’attention est portée sur le title track, qui commence par un doux piano avant qu’un orgue dantesque ne vienne prendre le relais, il ne faut pas négliger le subtil instrumental qu’est "Abaddon’s Bolero", pièce suave et magnifique, qui représente également un sacré challenge technique (ELP l’a vite banni des setlists lors des concerts) ; sur ce genre de titres, le groupe ne lâche pourtant pas plus les chevaux que sur les moments les plus courts, mais il affine son écriture, prend plus de temps pour amener l’auditeur là où il veut le conduire et ces moments ont quelque chose de grandiose qui nous ramène une fois de plus au domaine de l’épique.

Sur les pièces plus courtes, ELP ne se laisse pas gagner par la facilité. Là encore, il trouve des moyens d’expression assez fous, où le groupe explore ses envies sans se fixer de limites, à l’instar de "The Sheriff" qui commence de façon assez conventionnelle par un solo de batterie de Carl Palmer pour déboucher sur une mélodie étrangement exotique, qui tranche avec ce qui a été proposé jusqu’à ce moment sur l’album et qui se finit façon bagarre de saloon avec son piano complètement déjanté, très Honky Tonk dans l’esprit. "Living Sin" sonne de façon un peu plus sombre, avec un Greg Lake qui chante de façon plus caverneuse et qui va faire la jonction entre les deux pièces de résistance susnommées. La ballade "From The Beginning" n’est pas à prendre à la légère non plus. Certes, elle n’aura jamais l’aura de "Lucky Man", ni son côté intimiste. D’accord, les interventions de Keith Emerson sont assez étranges sur le final. Mais il faut bien convenir que Lake mène très bien sa barque et livre une jolie prestation.

Mais, étrangement, le morceau qui sera le plus connu de cet album est un instrumental, "Hoedown", qui ouvrira souvent les concerts de la formation, de façon plus hargneuse. "Hoedown" n’est pas à proprement parler une composition de ELP, les musiciens ayant adaptés une pièce de Aaron COPLAND tirée du ballet "Rodeo". Ils rendront une nouvelle fois hommage à ce compositeur en 1977, sur "Works Volume 1" avec leur version très personnelle du "Fanfare For The Common Man". Ici, l’adaptation se veut fougueuse, très joyeuse et elle terminait à l’origine la première face de l’album sur une note de légèreté avant que "Trilogy" nous empoigne directement sur la seconde partie du disque.

Comment ? Cela ne vous semble pas très engageant en termes d’accessibilité ? Je vous avais prévenu, EMERSON, LAKE & PALMER c’est particulier et les sons des années 70 n’aide pas toujours en cela. Alors oui, c’est parfois complètement foufou et barré, mais pourtant, il devient assez facile de s’immerger dans cet album passé la première écoute. D’ailleurs, dès celle-ci, de nombreux détails s’ancrent dans l’esprit. Une cornemuse sur l’intro de "The Endless Enigma" (en réalité, du zoukra) ? Une piano très western ? Un instrumental qui galope dans tous les sens ? Un piano qui sait se faire délicat ? Vous voyez ? Certains automatismes d’écoute se mettent déjà en place.

"Trilogy" est un bien bel album, pour tout amateur de Prog un peu exigeant. Malgré sa réputation, l’album reste bien technique et propose différentes strates d’écritures, faisant ainsi toute la richesse de cet opus grandement conseillé. Pour la petite anecdote, il s’agit de l’album préféré de Greg Lake et la chanson "From The Beginning" servira de titre à une rétrospective de son œuvre, ce qui, je vous le concède, n’est pas toujours une preuve de réussite, l’avis d’un artiste pouvant cruellement manquer de recul. Avec "Trilogy", c’est comme si EMERSON, LAKE & PALMER s’octroyait une petite récréation, une pause dans la folie créatrice avant d’entamer ce qui sera souvent considéré comme leur apogée par les fans, le terrible "Brain Salad Surgery".

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- Greg Lake (chant, basse)
- Carl Palmer (batterie)
- Keith Emmerson (claviers, zoukra)


1. The Endless Enigma (part I)
2. Fugue
3. The Endless Enigma (conclusion)
4. From The Beginning
5. The Sheriff
6. Hoedown
7. Trilogy Living Sin
8. Abaddon's Bolero



             



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