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HARD FM / A.O.R   |  STUDIO

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1974 Kansas
1975 Song For America
  Masque
1976 Leftoverture
1977 Point Of Know Return
1978 Two For The Show
1979 Monolith
1980 Audio-visions
1983 Drastic Measures
2016 The Prelude Implicit
 

- Style : Yes, Ashbury, Graphic Light Theory, Mandroid Echostar, The Vicious Head Society, Hällas, Thank You Scientist, Odd Logic, Styx
- Membre : Deep Purple, Streets

KANSAS - In The Spirit Of Things (1988)
Par DARK BEAGLE le 13 Janvier 2019          Consultée 2312 fois

Deux ans après un "Power" qui manquait un peu de jus, KANSAS revient avec ce qui est certainement son album le plus étrange : "In The Spirit Of Things". Avec sa pochette reprenant quelque peu les trucages du "Bent Out Of Shape" de RAINBOW, la bande de Steve Walsh nous revient le couteau entre les dents, avec une envie assez claire d’en imposer au maximum. Pour cela, il convient de mettre les petits plats dans les grands et de s’entourer de personnes influentes. Il s’agira ici de Bob Ezrin, connu pour ses travaux avec KISS, ALICE COOPER et PINK FLOYD, qui va assurer la production. Et, pour parachever l’œuvre, il faut également des idées. Et que fait un groupe d’orientation Prog quand il a besoin de marquer le coup ? Un concept-album !

Enfin, concept-album, c’est assez vite dit. Bon, autant revenir à la source du concept. Après avoir lu le livre "Ghost Towns Of Kansas" de Daniel Fitzgerald d’un œil attentif (oui, je sais, cette blague est odieuse), le guitariste Rich Williams a été marqué par l’histoire de Neosho Falls, petite ville ravagée par les pluies torrentielles pouvant s’abattre dans la région, en 1951. Il a donc été décidé que l’album tournerait autour de cela, mais parfois, il est bien difficile de faire le lien avec ce désastre en lisant les paroles du livret et on comprend que Walsh a essayé un peu maladroitement de tisser une intrigue plutôt que de nous exposer froidement le drame, comme aurait pu le faire Nick Cave.

En revanche, de Rock Progressif, il n’en est pas franchement question ici. Le style de KANSAS s’apparente plus à de l’AOR, mené par un Steve Morse qui semble bien plus en confiance que sur "Power". On a le plaisir d’entendre quelques riffs plus rentre-dedans et de se retrouver face à une musique à la fois lumineuse et sombre, si cela est possible. Pour cela, les musiciens vont passer par quelques artifices, Steve Walsh va souvent chanter d’une voix plus grave ("Inside Of Me"), qui tranche avec son timbre habituellement plus aigu, que l’on retrouve pourtant en force. Mais il faut bien se rendre compte d’une chose : Walsh a beaucoup perdu par rapport à ses performances dans les années 70, où il était souvent impérial. À force de faire le con sur scène, nous le retrouvons avec une tessiture qui s’étiole doucement et sa voix perd de son charme, ce qui ne l’empêche pas de sortir le grand jeu par moments.

Musicalement, nous retrouvons étrangement un style proche de celui que pratiquait le groupe à l’époque de John Elefante, avec ici des structures un peu plus complexes toutefois. Les refrains, en revanche, sont faciles à retenir, et se veulent vraiment catchy. KANSAS essaye de s’écrire dans l’ère du temps, mais il se détache toutefois de pas mal de combos évoluant dans la même sphère. Le look n’est pas le même, ni les racines. Certes, Phil Ehart ne martyrise plus ses fûts comme dans les années 70, les riffs sont plus simples, les mélodies moins alambiquées, les morceaux plus courts, mais certains passages trahissent leurs racines, quelques exceptions qui attirent tout de suite l’oreille. Et c’est là que Bob Ezrin entre en scène.

Une production signée Ezrin se reconnaît souvent à travers quelques boursouflures dont il a le secret et dont il use et abuse parfois. Cela se traduit souvent par des passages grandiloquents, parfois déstructurés, ponctués de chœurs énormes et quand il peut y avoir une chorale, c’est encore mieux (souvenez-vous de "Another Brick In The Wall"). Et comme souvent il ne se contente pas d’être aux manettes, il prend une part active dans le processus d’écriture, ce qui est le cas ici. Et cela se remarque assez vite. Si "Ghosts" est assez classique mais peut étonner par son côté posé en ouverture, "One Big Sky" transpire le « touché » d’Ezrin, via ces chœurs d’enfants un brin pompeux, mais qui accompagnent à merveille Walsh sur un refrain entraînant à souhait. Ce genre de chœurs, nous les retrouvons également en force sur "Rainmaker".

"Rainmaker", c’est un petit peu l’intrus au milieu de compositions plus calibrées. Là, nous sommes plus proches du Prog que de l’AOR, avec sa structure éclatée, où l’on passe de la ballade à quelque chose de plus foncièrement Hard Rock, avant que les claviers ne se livrent à une joute au rendu quasiment symphonique. Oui, le morceau sort indéniablement du lot et il est l’un des meilleurs de la galette, qui montre que le groupe sait encore où sont ses racines, mais qui ne cherche pas non plus à les approfondir. En d’autres circonstances, "Rainmaker" aurait pu être un classique pour le groupe, certes mineur, mais un classique quand même.

Parce que KANSAS alterne le bon et le nettement moins bon sur cet album. Comme c’est le cas depuis "Monolith", pourrait-on ajouter avec un certain cynisme. Affaibli par un ventre mou commençant avec "Once In A Lifetime" et ne retrouvant de sa superbe qu’à partir de "The Preacher" (qui n’a certainement pas influencé Garth Ennis, pas assez Punk), "In The Spirit Of Things" montre toutefois un groupe qui retrouve une certaine envie, une certaine créativité même si au bout du compte, on se retrouve avec un disque délicat à appréhender tant il est définitivement à part dans la discographie des Américains. Il ne possède pas les codes habituels, il ne semble même pas posséder les gênes de Steve Walsh tant il semble se rapprocher des deux albums auxquels il n’a pas participé.

Néanmoins, "In The Spirit Of Things" est un bon album de KANSAS. Et à ce moment-là, produire simplement un bon album semblait inespéré tant le groupe semblait piétiner, ne sachant pas sur quel pied danser. Avec le recul, oui, ce disque est kitsch, la production de Bob Ezrin (et son apport à la composition) y est pour beaucoup également, mais il possède un côté attachant. Il lui manque quelques titres plus osés, à l’image de "Rainmaker", mais sommes-nous vraiment en droit d’attendre plus d’un groupe qui fut talentueux par le passé et qui a fini par se perdre, comme beaucoup de combos ayant mal vécu le passage des années 70 aux années 80 ?

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- Steve Walsh (chant, claviers)
- Steve Morse (guitare, chant)
- Rich Williams (guitare)
- Billy Greer (basse, chant)
- Phil Ehart (batterie)


1. Ghosts
2. One Big Sky
3. Inside Of Me
4. One Man, One Heart
5. House On Fire
6. Once In A Lifetime
7. Stand Beside Me
8. I Counted Of Love
9. The Preacher
10. Rainmaker
11. T.o. Witcher
12. Bells Of St James



             



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